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jeudi, 07 août 2014

Les Einsatzgruppen de Tsahal réinventent la Shoah par balles à Gaza

Ce blog n’est certainement pas l’endroit le plus adéquat pour relayer les grands sujets d’actualité, notamment de politique internationale. Mais on ne vit pas dans une bulle non plus, à l’écart du monde. Et il y a toujours un moment où le scandale vous rattrape, où trop c’est trop, où l’on ne peut se retenir de crier son dégoût de la haine et de la bêtise criminelle.
Je n’étais pas à Caen au mois de juillet pour manifester contre la guerre faite à un peuple prisonnier depuis des décennies par une armée suréquipée (et qui fait usage à l’aveugle contre les populations des armes les plus inacceptables, comme les bombes à sous-munitions). Une armée qui massacre impunément, sur instruction d’un gouvernement soi-disant démocratique.
Manifester ? Afficher son impuissance… Peut-être quand même dénoncer la veulerie, la lâcheté, l’hypocrisie et la complicité de nos propres gouvernants, et de ceux de tout l’occident prétendument soucieux de démocratie, des droits de l’homme, et des droits des peuples (Hollande et Obama en tête)…
Alors voilà, ce qui suit est extrait du site de l’Humanité, mais on trouve les mêmes infos (en pire) sur Parismatch.com, ou sur le site de Human Rights Watch, ONG basée à New York, prix Nobel de la paix 1997.

http://www.parismatch.com/Actu/International/A-Gaza-la-maison-de-l-horreur-579233#sthash.59ygxQvo.EddC3v89.dpuf

http://www.hrw.org/fr/news/2014/08/04/israel-gaza-des-soldats-israeliens-ont-abattu-des-civils-qui-cherchaient-fuir



Révélations sur un crime de guerre à Khouza’a

Corps amoncelés dans une maison, cadavres avec les pieds liés… Les témoignages révèlent les horreurs commises par l’armée israélienne.

Gaza (Palestine), envoyé spécial. Les habitants du village de Khouza’a, qui jouxte la frontière avec Israël, à l’est de Khan Younès, n’ont pu regagner leurs habitations, ou ce qu’il en reste, que le vendredi 1er août. Malgré de multiples tentatives les jours précédents, ils ont dû attendre une trêve et le retrait des chars israéliens qui barraient l’accès. Ce qu’ils ont découvert a dépassé toutes les horreurs. Cette localité de 13000 habitants, connue pour être un havre de paix dans cette rude bande de Gaza, a été quasiment rasée par le flot de bombes et de missiles qui s’est abattu dès l’offensive terrestre israélienne. « Lorsque je suis revenu, je n’arrivai même pas à me repérer. On ne nous traite pas comme des êtres humains », certifie Jamal Al Najjar. L’Humanité a rendu compte du calvaire vécu par ces Palestiniens, dont certains ont été arrêtés, frappés, détenus pendant trois jours pour interrogatoire sans que quiconque ne parle d’« acte barbare ». Les récits qui suivent se sont déroulés durant les deux dernières semaines.

L’armée israélienne empêchait les secours d’accéder à la zone
La vérité sur ce qui s’est passé à Khouza’a commence à éclater, terrible. Sous les décombres, de nombreux corps ont été retrouvés : des habitants coincés, incapables de fuir, pris au piège sous le déluge de bombes. Un cas de crime de guerre caractérisé. D’autant que même les secours n’ont pu accéder à la zone, empêchés par l’armée israélienne. Un des quartiers de ce gros village est essentiellement occupé par une famille étendue, les Al Najjar. Nous rencontrons Ahmed, qui nous emmène dans une maison, en lisière du village, face à la frontière. Dans la salle de bains une odeur pestilentielle se dégage encore. Le sol est d’un noir de sang séché mélangé à de la poussière. Sur les carreaux blancs des murs, des éclaboussures de sang et des dizaines d’impacts de balles. À l’extérieur, le mur ne présente aucune trace. C’est là qu’Ahmed a retrouvé son fils Bilal, 22 ans, couché sous un amoncellement de corps. Ils étaient six. Selon les renseignements obtenus par le père, Bilal et ses camarades ont été arrêtés dans les rues et ont été emmenés dans la maison par des forces spéciales. « C’étaient des civils. Un de mes fils a reconnu son frère à cause de ses chaussures parce que les cadavres étaient en état de décomposition », affirme-t-il. Quand bien même ce seraient des combattants, leur mort, une exécution sommaire, s’apparente, là encore, à un crime de guerre. Les identités des cinq autres ne sont pas connues. « Nous les avons enterrés tous ensemble avec des numéros pour pouvoir l’indiquer à leurs familles après la guerre », dit Ahmed. Autre témoignage, quelques rues plus loin. Celui de Mohammed Al Najjar, 62 ans, qui a retrouvé son beau-fils, Wasfi, 27 ans, mort à même le sol, près de la mosquée Ibed el Rahman. « Il avait les pieds liés par une corde et un trou au milieu du front », décrit-il avec émotion. « Depuis 1967, j’ai vécu plus d’une guerre menée par les Israéliens. Mais ça n’a jamais été comme ça. Ils veulent nous effacer de l’humanité. » La femme de Wasfi, enceinte, doit maintenant élever ses deux enfants toute seule. L’histoire de Bassam Al Najjar, 31 ans, est tout aussi éloquente au sujet des exactions commises par l’armée israélienne à Khouza’a. « Le jour de l’invasion terrestre, beaucoup de gens du quartier se sont regroupés. Nous étions environ 170, hommes, femmes, enfants, dans une maison où nous pensions être à l’abri des bombardements. Mais le patio a été touché et nous nous sommes réfugiés dans la maison mitoyenne où nous pouvions entrer sans sortir dans la rue. Mais au milieu de la nuit, les obus sont tombés de façon encore plus intense. Nous avons tenté de joindre la Croix-Rouge et des leaders palestiniens, qui nous ont dit que les Israéliens n’acceptaient pas notre évacuation. Vers 6h30, le matin du 25 juillet, nous avons pris le risque de sortir. Nous avons brandi un drapeau blanc et avons commencé à marcher vers Abassane. Nous sentions des balles siffler au-dessus de nos têtes. Des éclats ont blessé légèrement un homme du groupe. C’est alors que nous avons aperçu un char. On s’est tous mis à genoux, les mains en l’air. On est resté environ une heure comme ça. Le char tirait au-dessus de nous et lançait des bombes qui faisaient du bruit, sans éclats. Mais un homme de 55 ans, Mohammed, a été touché au côté droit de la poitrine. Il était juste à côté de moi. Je n’ai rien pu faire. Il a agonisé pendant dix minutes puis est mort. Par la suite, le char a avancé vers nous. On pensait qu’on allait mourir. Un soldat est sorti de sa tourelle, nous a filmés puis a demandé, en arabe, que l’un d’entre nous vienne discuter. Nous avons envoyé Haytham Al Najjar avec un drapeau blanc. On nous a ensuite autorisés à partir après que les hommes et les adolescents ont soulevé leurs chemises pour montrer qu’ils n’avaient pas d’armes ni d’explosifs. Nous avons emmené le corps de Mohammed mais même à ce moment-là ils tiraient au-dessus de nos têtes. » Tous aujourd’hui pleurent leurs morts et la destruction de leur village. Ils sont encore logés dans des écoles de l’ONU, dans le dénuement le plus total. Tous se demandent si on leur rendra justice. « Je n’aurais jamais pensé qu’en 2014 une armée puisse agresser un peuple de cette manière », dit Bassam, le visage dur.

Pierre Barbancey pour l’Humanité, le 6 aout 2014
http://www.humanite.fr/gaza-crimes-de-guerre-khouzaa-548957




En prime, 3 vidéos signées France-Culture
http://www.dailymotion.com/video/x223xmo_khouza-a-un-village-de-gaza-devaste-et-assiege-par-l-armee-israelienne_news

http://www.dailymotion.com/video/x224hp7_gaza-israel-accuse-de-crime-de-guerre_news

http://www.dailymotion.com/video/x21p0jw_les-chars-israeliens-frappent-aux-portes-de-gaza-attention-images-choquantes_news

 

 

 

 

mercredi, 02 avril 2014

MM. Eric MOISSET et Jean-Marie HIVONNET en appel, petit compte-rendu d’audience…

Histoires de factures

Il y a du monde ce 31 mars sur les bancs du public, dans la salle réservée aux audiences de la Chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Caen, au premier étage du Palais Gardin.
L’audience était fixée à 14 heures, et trois petites heures ont suffi pour expédier les affaires courantes (le menu fretin des violents, des petits voleurs, des petits escrocs, et autres conducteurs sans permis). Mais ce n’est qu’après 17 heures qu’on passe aux choses sérieuses avec l’examen de l’appel formé par MM. Eric MOISSET et Jean-Marie HIVONNET contre le jugement du Tribunal Correctionnel de Caen, rendu contre eux pour escroquerie et complicité d’escroquerie le 26 juin 2012.
Après le classique interrogatoire d’identité, au cours duquel M. MOISSET se déclare chômeur indemnisé par Pôle Emploi depuis environ 18 mois (alors qu’on le croyait, depuis six bons mois au moins, responsable d’agence d’une société de formation et de conseils aux entreprises dans une grande ville de l’Ouest), l’un des deux assesseurs du Président s’attelle à la (rude) tâche d’exposer le plus clairement possible l’état du dossier, sans oublier le contexte global de l’affaire.

Eric MOISSET, ancien directeur de l’Institut Lemonnier

Un chômeur très occupé (copie d'écran le 01/04/2014, cliquer pour agrandir)


Le contexte : un legs non dépourvu d’intérêt…

On apprendra à l’occasion, à ce moment comme à d’autres de cette longue audience de près de 4 heures, que les notaires chargés de la vente des biens immobiliers légués par M. Louis Michel Lecrosnier à l’Institut Lemonnier (MM. José-Antoine et François PELTIER, sans oublier Mme Anne-Sophie PELTIER née CABROL, épouse de l’un d’eux) ont pris très tôt des intérêts très conséquents dans une SCI « Le Concorde » qui se porte acquéreur de la majeure partie de ces biens, et dont la gérante est Mme Nicole MOUSSAY, associée à l’origine de cette SCI avec M. et Mme Sylvain LEFEVRE.
Pour plus de précisions sur ce point, on consultera avec profit ces 3 textes de mars et mai 2012 :

http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2012/05/16/m-eric-moisset-en-correctionnelle-le-22-mai-prochain-les-abs.html

http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2012/03/18/lemonnier-comment-marchands-de-biens-notaires-et-directeur-d.html

http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2012/03/25/titre-de-la-note.html

Dans le même contexte de ce legs, d’autres sujets d’étonnement attendent la Cour, comme le désaisissement express du notaire du légataire, Me LISCH, au profit de l’étude des frères PELTIER. On ne laissera paraît-il à Me LISCH que le temps de rédiger une déclaration de succession portant sur les seuls biens immobiliers du défunt, sans lui permettre de dresser un inventaire des biens mobiliers se trouvant au décès de ce dernier dans sa maison du 931 route de Caen à Ifs, maison estimée 540.000 € par ce premier notaire, et vendue 700.000 € à Caen-la-Mer, par la grâce d’une savante interposition (risquée paraît-il) de la SCI JMT, dont M. HIVONNET est l’un des deux co-gérants (SCI JMT au capital de 1000 €, immatriculée au RCS le 21 août 2008, SIREN 503295339)…
Il n’y aura jamais d’inventaire des biens mobiliers laissés par M. Louis Michel Lecrosnier à son domicile… Et M. MOISSET se chargera -bénévolement- du déménagement, ne rapportant à l’Institut Lemonnier que 2 armoires normandes (pas d’autres meubles, ni d’objets d’art, comme des œuvres du défunt ou des toiles de Garrido, ni rien d’autre…); mais il veillera aussi à indemniser ses assistants (tout aussi bénévoles dans cette rude tâche) par le don, notamment, de quelques  bouteilles de vin financées par l’Institut, au titre de ses frais professionnels...


Motifs des condamnations de première instance

Toutes ces bizarreries étonnent grandement le Président et ses 2 assesseurs, mais ils ne peuvent évidemment prendre en considération, pour confirmer ou non le jugement qui leur est déféré, que les faits incriminés en première instance, à savoir le paiement à la société « Sites et Habitat » de l’architecte Jean-Marie HIVONNET (promotion immobilière, SIREN 418885927) de 2 factures, l’une de 118.000 € TTC environ, la seconde de 47.840 € TTC, ainsi que l’encaissement par M. MOISSET d’un chèque de 5000 € de la même société « Sites et Habitat », et de prétendus remboursements de frais de moindre importance.
Ces deux factures sont formellement justifiées, selon les prévenus, pour la première par une étude consacrée à la possible urbanisation d’un terrain appartenant à l’Institut (et donc vendable si constructible), et pour la seconde par une autre étude portant sur la faisabilité et les économies escomptées de la réalisation d’une chaufferie au bois.
Ce sont ces deux factures qui ont valu à M. HIVONNET une condamnation pour escroquerie (le Tribunal Correctionnel ayant semble-t-il conclu à l’inexistence ou au moins à une considérable surestimation des travaux facturés), et à M. MOISSET une semblable condamnation, mais cette fois pour complicité d’escroquerie.
Ce dernier avait par ailleurs bénéficié d’une décision de relaxe pour les autres motifs de poursuites (le fameux chèque de 5000 € de « Sites et Habitat », des remboursements de frais de mission pour plus de 12.000 €, y compris l’achat de vins et d’une banquette-lit…).
Il pourrait en aller autrement cette fois, dès lors qu’interrogé par le Président, notamment sur ce chèque de 5000 €, M. MOISSET a fini par abandonner la thèse farfelue du don de la société « Sites et Habitat » destiné aux élèves de Lemonnier (pourquoi passer par le compte personnel du directeur ?), et déclaré à l’audience que cette somme rémunérait une activité d’apporteur d’affaires de sa société « Educ Immo » à celles de M. HIVONNET…


Vrai travail ou fausses factures ?

C’est donc essentiellement sur les 2 questions factuelles 1°) de la réalité des études effectuées et 2°) de l’existence d’une commande en bonne et due forme de ces travaux que porteront les débats, entre, d’une part les questions ironiques du Président (par exemple pourquoi, quand on est un professionnel de l’immobilier, demander un permis de construire dont on sait qu’il ne peut être accordé en l’état des règles d’urbanisme applicables à la zone considérée ?), et d’autre part les plaidoiries des parties civiles (Me Jean-Jacques SALMON pour l’AIPL Institut Lemonnier, Me Nathalie RIVIERE pour le CE de l’établissement), le réquisitoire de l’avocat général, et les plaidoiries de la défense.
Un système de défense d’ailleurs assez curieux pour M. MOISSET, arguant notamment de l’impossibilité de mettre en cause sa responsabilité pénale dans cette affaire, au motif qu’en honorant des factures il n’agissait qu’en qualité d’employé de l’institution, dont on ne pourrait mettre en cause que la compétence… ou l’incompétence (ne supposant d’autre sanction que le licenciement)…
La plaidoirie de Me CARATINI (défenseur de M. HIVONNET) sera un peu plus consistante, et fondée pour l’essentiel sur l’affirmation pure et simple de la réalité des travaux facturés par son client.


Le temps, c’est de l’argent…

Près de 4 heures de débats auront néanmoins permis d’éclaircir enfin quelques points, comme l’étonnante rapidité des sociétés de M. HIVONNET à satisfaire les demandes de ses clients. Ainsi, pour une commande formelle du 17 mars 2008, la facture (de plus de 118.000 € TTC tout de même) est émise dès le 20 mars, et réglée sans délai…
Sans même examiner la consistance des études produites (dont doutent évidemment les parties civiles et le représentant du parquet), cette exceptionnelle célérité pose question…
Interrogé sur ce point par le Président, M. HIVONNET assure qu’il s’agit là de pratiques courantes dans sa profession et les affaires de ce genre: on facture après coup au client des travaux qu’il n’avait pas formellement commandés au préalable, et dont le coût est paraît-il très raisonnable…

Les débats sont clos vers les 20h 45, et la Cour se donne 6 semaines pour rédiger son arrêt, ce qui n’est pas de trop dans une affaire dont bien des aspects restent obscurs (et le resteront peut-être à jamais, malheureusement).
Rendez-vous donc à la mi-mai pour prendre connaissance de cette décision.

 

 

 

lundi, 31 mars 2014

MM. Eric MOISSET (ancien directeur de l’Institut Lemonnier) et Jean-Marie HIVONNET (architecte caennais) à nouveau devant leurs juges aujourd’hui 31 mars à 14 heures (Chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Caen, Palais Gardin)

Chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Caen, Palais Gardin, Eric MOISSET, ancien directeur de l’Institut Lemonnier, Jean-Marie HIVONNET architecte, factures litigieuses, AIPL (Association Institut Professionnel Lemonnier)

On se souvient du jugement du Tribunal Correctionnel de Caen, qui avait condamné MM. Eric MOISSET et Jean-Marie HIVONNET à des peines de prison (avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans) pour escroquerie et complicité. Ils étaient par ailleurs solidairement condamnés à rembourser 118 400 € à l'Institut Lemonnier (montant d’une première facture litigieuse), Jean-Marie HIVONNET devant seul lui reverser 47 840 € (montant d’une seconde facture jugée aussi peu convaincante par les magistrats caennais). Enfin les prévenus devaient régler 1 000 € de dommages et intérêts au comité d'entreprise de l'Institut, pour préjudice moral, et s’acquitter chacun d’une amende de 10 000 €.

M. Eric MOISSET, l’Institut Lemonnier et le procureur avaient fait appel de ce jugement.
Il sera donc à nouveau question de cette affaire aujourd’hui à 14 heures, au Palais Gardin, Chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Caen…