samedi, 08 janvier 2011
Pôle-emploi au bout du fil…
Parle à mon cul, ma tête est malade…
Que l’on soit jeune ou vieux, à la recherche d’un premier job ou d’un nouvel emploi (ou que, dans d’autres cas, on veuille préserver ses droits pour le cas où l’on se retrouverait sur le pavé), il faut s’inscrire à Pôle-emploi.
On peut alors se rendre physiquement dans une agence de cet organisme, ou se manifester par téléphone, et obtenir (ou pas) les renseignements souhaités. Passé le stade de l’inscription, on vous fixe systématiquement un rendez-vous, quinze jours plus tard environ.
Mais que faire quand vous êtes intermittent du spectacle, et que le rendez-vous fixé tombe précisément un jour où, comme prévu… vous avez un boulot ! (ce que vous n’avez pourtant pas manqué d’indiquer à votre interlocuteur)…
Faute de réponse à votre question, vous pouvez sans doute interroger Pôle-emploi par courrier électronique. C’est bien ce que propose cette institution sur son site :
https://www.pole-emploi.fr/espacepersonnel/prei/souhaitinscription
Je cite: « Une adresse électronique facilitera vos démarches et vos échanges avec Pôle emploi. Si vous n'avez pas d'adresse électronique, vous pouvez en créer une gratuitement avec la poste.net »
Démarches et échanges facilités…
Démarches et échanges facilités ? Chiche ! La preuve dans l’échange de courriels qui suit (j’ai seulement supprimé les éléments d’identification de l’usager). D’abord la demande de renseignements, dont on ne peut pas dire qu’elle soit obscure ou incomplète :
De : xxxx [mailto: xxxx@hotmail.fr]
Envoyé : vendredi 7 janvier 2011 14:24
À : *BNORMANDIE APE Herouville
Objet : demande de renseignements
Nom, prénom
adresse
14000 CAEN
06-xx-xx-xx-xx
xxx@laposte.net
N° de dossier
Bonjour,
Je suis artiste de cirque professionnel depuis peu et je suis actuellement en tournée avec un spectacle.
Comme il s'agit de mes premiers cachets, je n'ai pas encore le statut d'intermittent. Cependant, au regard des heures que je vais faire ces prochains temps, je compte l'avoir pour avril.
Je ne peux me rendre à mon premier rendez-vous fixé par mon pole emploi le 12 janvier puisque je serai en tournée sur Paris à cette date.
Ma question est la suivante : dois-je m'inscrire au plus vite au Pôle-emploi pour que mes heures soient comptées, ou puis-je m'inscrire à une période où je serai davantage disponible pour le rendez-vous; et alors à ce moment, les heures que j'aurai effectuées avant ledit rendez-vous seront-elles quand même comptées ?
J'espère avoir été claire dans ma question, n'hésitez pas à me contacter pour obtenir davantage d'informations.
Cordialement,
Nom, prénom
Rapidité et sobriété de la réponse
Et maintenant la réponse, d’une indéniable sobriété, et dans des délais (22 minutes) qu’on aurait certainement du mal à réduire encore (un indicateur mesure sans doute cette réactivité, lequel entre certainement dans le savant calcul de la qualité du service assuré) :
From: ape.14080@pole-emploi.fr
To: xxxx@hotmail.fr
Date: Fri, 7 Jan 2011 14:46:00 +0100
Subject: RE: demande de renseignements
Merci de contacter le 3949.
« Merci de contacter le 3949 »
La question posée était basique, sans doute posée et reposée mille fois par les interlocuteurs de Pôle-emploi (suis-je considéré comme inscrit, avant même d’avoir physiquement rencontré un conseiller lors d’un premier rendez-vous ?). Tout organisme sérieux proposant démarches et échanges par internet met à la disposition de ses agents des réponses types (avec formules de politesse), sur lesquelles il leur suffit de cliquer. Pas à Pôle-emploi, sans doute. Mais vérifions que le 3949 ne proposera pas à l’usager d’envoyer sa demande d’info par… un courrier électronique à son agence…
« Pour accéder directement à nos services, tapez étoile… »
Le 3949 est un numéro unique valable pour tout le territoire national, qui vous fait accéder à un serveur vocal (ces machins auxquels on cause en tapotant sur un clavier, ou en lui susurrant un mot à l’oreille).
Petite musique. « Bonjour, Pôle-emploi à votre service… Pour accéder directement à nos services, tapez étoile… ». « Directement », c’est de l’humour, sans doute… Puis un petit laïus sur le prix de l’appel, sur fixe ou sur portable (sans commentaires). Il est même question d’une enquête de satisfaction (faudra certainement en améliorer les résultats avant publication)... On est alors invité à taper le numéro de son département. Le confirmer en tapant 1. On pourra ensuite parler à la machine. Il faudra dire, selon le cas : « actualiser », « inscription », « emploi » (bien sûr), ou encore « dossier », « infos », « tarifs », « sommaire ». Un vocabulaire somme toute limité. « Infos » renvoie à l’accueil de l’agence, dont il conviendra que le ou les agents soient disponibles (ne répondent pas déjà à un autre appel, par exemple). Hors des heures d’ouverture, on en obtient enfin le détail (desdites heures d’ouverture), précision indispensable car, évidemment, il y a 3 régimes différents, selon qu’on est lundi, mardi et mercredi, ou alors jeudi, et enfin vendredi…
Verba volant…
Pourquoi renvoyer l’usager vers le téléphone, quand on pourrait, sans grandes difficultés (voir plus haut), lui fournir une réponse écrite (un service qu’assurent la plupart des administrations). Est-ce parce que les écrits restent, même sous forme électronique ?
Qu’on ne se méprenne pas sur ce que pourraient être mes intentions en rapportant cet épisode. Le mépris de l’usager qu’il manifeste n’est sans doute pas à mettre au compte de l’agent de Pôle-emploi qui a rédigé la réponse (en cinq mots) à une question légitime, clairement et courtoisement formulée.
Je sais pertinemment que, dans l’administration aussi, le temps passé au téléphone ou sur un clavier d’ordinateur pour répondre aux questions des administrés n’est pas comptabilisé pour évaluer la charge de travail. Et j’ai, comme tout le monde, entendu parler du nombre de dossiers confié à chaque agent de Pôle-emploi…
Les responsabilités sont donc à chercher du côté des organisateurs de la pagaille et de la casse de tous les services publics, par la recherche effrénée de soi-disant gains de productivité…
17:13 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pôle-emploi, serveur vocal 3949
mercredi, 29 décembre 2010
Michael Amour, naguère notaire à Criquetot-l’Esneval, mis en examen au Havre pour manque de sérieux dans la conduite de son étude...
Amour en prison
Sous le titre "Un notaire en prison", Paris-Normandie avait fait paraître sur son site, le 20 octobre, les premiers mots d’un article signé Rémy LEBEL (http://www.paris-normandie.fr/article/faits-divers/un-notaire-en-prison).
Le contenu étant « réservé aux abonnés de Paris-Normandie », je ne pus en savoir plus aussitôt (car je n’envisageais évidemment pas de souscrire un abonnement pour cela, tout attaché que je puisse être à ne rien manquer des petits et grands évènements survenus chez nos voisins hauts-normands).
Ne doutant pas par ailleurs qu’il puisse y avoir en Seine-Maritime plusieurs notaires susceptibles de commettre quelques menues erreurs, mais désireux de savoir si l’officier ministériel en question ne pourrait pas être le conseiller juridique de M. Fernando de ALMEIDA GOMES (celui qui l’assistait à St Brieuc lors de sa brillante tentative pour prendre le contrôle du groupe CELEOS en liquidation), je fis différentes tentatives pour entrer en contact avec la rédaction de Paris-Normandie, et en savoir plus. Tentatives infructueuses…
J’eus alors recours à une vieille connaissance, qui accepta d’aller lire pour moi l’article en question à la bibliothèque municipale du Havre.
Ce long préambule n’avait d’autre but que de souligner la grande fraîcheur des informations dont je vais maintenant vous abreuver (les faits relatés datent en effet du 8 octobre)...
Un juge d’instruction qui poursuit l’étude…
C’était donc bien notre ami Michael AMOUR, 45 ans et toutes ses dents, qu’un juge d’instruction du Havre avait mis en examen et poursuivait pour divers errements dans la conduite de son étude de Criquetot-l’Esneval, comme « faux en écriture publique, blanchiment et escroquerie ».
Les choses paraissent sérieuses, puisqu’après 48 h de garde à vue dans les locaux havrais du Service régional de police judiciaire, le juge a décidé le 8 octobre de garder notre ami au chaud au centre pénitentiaire du Havre.
Détention provisoire
Rappelons que la détention provisoire (articles 143 et suivants du Code de procédure pénale), mesure qui doit rester exceptionnelle (tout accusé étant présumé innocent) est soumise à diverses conditions de forme, de fond, et de durée.
Si l'infraction n’est qu’un délit (les notaires en délicatesse avec la justice comparaissaient jadis en cour d’assises), il faut qu’il soit passible de 3 ans d'emprisonnement au moins.
La détention provisoire doit être ensuite le seul moyen, au choix, de conserver les preuves ou les indices matériels, d'empêcher une pression sur les témoins ou les victimes, d'éviter une concertation frauduleuse entre le mis en examen et ses éventuels complices, ou tout simplement d’éviter… qu’il ne prenne la fuite.
C'est ensuite le juge des libertés et de la détention (JLD) qui accorde ou refuse la mise en détention provisoire, après demande du juge d'instruction auprès du JLD, et débat contradictoire avec le mis en examen et son conseil.
La détention provisoire ne peut enfin excéder 4 mois si le mis en examen encourt une peine inférieure à 5 ans, et s'il n'a pas déjà été condamné à une peine supérieure à 1 an sans sursis.
Risques de concertation avec d’éventuels complices ?
Sachant qu’un faux en écriture publique est passible de 10 à 15 ans d’emprisonnement (et de 150.000 à 225.000 € d’amende), on peut craindre que notre ami ne soit toujours en prison aujourd’hui, et pour quelques mois encore, dans la mesure où il se dirait (de source judiciaire) qu’« il n’est sans doute pas seul dans ces opérations douteuses ». Sans même parler des investigations dont est chargé le SRPJ de Rouen, et qui demanderont paraît-il beaucoup de temps, compte tenu de la complexité du dossier.
De l’indéniable utilité de l’Ordre…
Qu’apprend-on d’autre dans cet article de Paris-Normandie ? Que la société civile professionnelle (SCP) de Me Michael AMOUR, qui a d’abord fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire à la veille de noël 2008, a été mise en liquidation six mois plus tard (le 26 juin 2009), et que la Garde des Sceaux a mis fin aux fonctions de notaire de son gérant par un arrêté en date du 15 janvier 2010. Tout cela, vous le saviez déjà.
Et vous ne serez par ailleurs pas étonnés d’apprendre que Me Michael AMOUR a fait l’objet d’une procédure disciplinaire de la part de ses pairs, et qu’il n’est plus membre de l’Ordre des notaires de Seine-Maritime « depuis bientôt un an » (il était temps, il allait être radié)…
Car il paraît aussi que les ennuis de Me Michael AMOUR n’ont d’autre origine qu’un signalement à la justice par la Chambre départementale des notaires de l’Eure (pourquoi celle-ci et pas la Chambre des notaires de Seine-Maritime ?), suite à une inspection comptable de routine qui aurait relevé certaines pratiques jugées douteuses dans le fonctionnement de son étude.
Cette soudaine vigilance est tout à l’honneur de ces respectables institutions, statutairement garantes de l’application rigoureuse des règles déontologiques censées s’imposer à l’ensemble de leurs membres.
Mais, bien sûr, tant chez les notaires de Seine-Maritime que chez leurs confrères de l’Eure, on n’en dit pas plus. On n’en sait pas plus, paraît-il. Ni qui sont les victimes. Ni de quelle ampleur est le préjudice qu’elles ont subi. L’ordre est sauf.
00:02 Écrit par Bruno dans La saga de Fernando de Tourville | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : michael amour, criquetot-l’esneval, notaire en prison, faux en écriture publique, blanchiment et escroquerie, srpj de rouen, fernando de almeida gomes, celeos, rémy lebel, paris-normandie
mardi, 28 décembre 2010
Serge VAUTIER réintégré au CHU, par décision au fond du tribunal administratif de Caen…
Le Caravage (Michelangelo Merisi) David tenant la tête de Goliath (1605)
VAUTIER-PIQUEMAL 3-0
Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur,
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur.
Mallarmé « Le tombeau d’Edgar Poe »
Après deux référés ordonnant la réintégration de Serge VAUTIER, le tribunal administratif de Caen statuant au fond a annulé le mercredi 22 décembre la décision du directeur du CHU de Caen, M. Angel PIQUEMAL, qui mettait à la retraite d’office ce salarié de l’hôpital (par ailleurs partie civile dans le procès de l’amiante dont il est truffé). Par cette décision, le tribunal administratif se refuse à suivre l’avis de son rapporteur public, M. Xavier MONDESERT, qui lui avait proposé, lors de l’audience du 10 décembre, de valider cette mise à la retraite d’office, une sanction qui ne lui semblait « pas disproportionnée » (voir ci-après le texte de la dépêche AFP du 10 décembre 2010).
AFP 10 décembre 2010 TA Caen CHU-VAUTIER.pdf
Sanction disproportionnée sur un seul témoignage…
Un semblable désaveu est chose fort rare. Selon le quotidien Ouest-France (article reproduit ci-dessous), le tribunal administratif considère en effet « qu’en prononçant la sanction de mise à la retraite d’office qui est, après la révocation, la sanction la plus grave qui puisse être infligée à un fonctionnaire, le directeur du centre hospitalier de Caen avait pris une sanction disproportionnée ».
Ouest-France poursuit ainsi : « La juridiction considère que les faits reprochés à l’intéressé n’étaient pas habituels et devaient être relativisés, un seul témoignage ayant été produit sur les propos menaçants ou injurieux tenus à l’encontre de son supérieur hiérarchique et de collègues. Le tribunal note également que l’établissement n’avait reçu aucune plainte des résidents ou de leur famille à l’égard de l’agent et qu’il n’était pas établi que le comportement de celui-ci aurait porté atteinte à l’image du centre hospitalier. »
Qui veut noyer son chien…
On ne peut que se féliciter de cette décision (au-delà même du cas particulier du CHU, dont le président du conseil d’administration est de droit Philippe DURON, comme on sait, sans oublier son adjoint Xavier LE COUTOUR, chef du service d’hygiène hospitalière). Ainsi, pour une fois, il ne suffira pas, pour noyer son chien, de l’accuser d’avoir la rage…
En complément, lien vers une vidéo datant d’août 2010 (Serge Vautier réintégré pour la seconde fois par décision en référé du TA de Caen)
http://www.youtube.com/watch?v=2jBVa_2i31Q
Et pour en savoir un peu plus sur l’amiante, en général
http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/intranetobject-acc...
15:47 Écrit par Bruno dans L'amiante caennaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : serge vautier, tribunal administratif de caen, chu de caen, m. angel piquemal, m. xavier mondesert, mise à la retraite d’office, sanction disproportionnée, philippe duron, xavier le coutour