mardi, 28 décembre 2010
Serge VAUTIER réintégré au CHU, par décision au fond du tribunal administratif de Caen…
Le Caravage (Michelangelo Merisi) David tenant la tête de Goliath (1605)
VAUTIER-PIQUEMAL 3-0
Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur,
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur.
Mallarmé « Le tombeau d’Edgar Poe »
Après deux référés ordonnant la réintégration de Serge VAUTIER, le tribunal administratif de Caen statuant au fond a annulé le mercredi 22 décembre la décision du directeur du CHU de Caen, M. Angel PIQUEMAL, qui mettait à la retraite d’office ce salarié de l’hôpital (par ailleurs partie civile dans le procès de l’amiante dont il est truffé). Par cette décision, le tribunal administratif se refuse à suivre l’avis de son rapporteur public, M. Xavier MONDESERT, qui lui avait proposé, lors de l’audience du 10 décembre, de valider cette mise à la retraite d’office, une sanction qui ne lui semblait « pas disproportionnée » (voir ci-après le texte de la dépêche AFP du 10 décembre 2010).
AFP 10 décembre 2010 TA Caen CHU-VAUTIER.pdf
Sanction disproportionnée sur un seul témoignage…
Un semblable désaveu est chose fort rare. Selon le quotidien Ouest-France (article reproduit ci-dessous), le tribunal administratif considère en effet « qu’en prononçant la sanction de mise à la retraite d’office qui est, après la révocation, la sanction la plus grave qui puisse être infligée à un fonctionnaire, le directeur du centre hospitalier de Caen avait pris une sanction disproportionnée ».
Ouest-France poursuit ainsi : « La juridiction considère que les faits reprochés à l’intéressé n’étaient pas habituels et devaient être relativisés, un seul témoignage ayant été produit sur les propos menaçants ou injurieux tenus à l’encontre de son supérieur hiérarchique et de collègues. Le tribunal note également que l’établissement n’avait reçu aucune plainte des résidents ou de leur famille à l’égard de l’agent et qu’il n’était pas établi que le comportement de celui-ci aurait porté atteinte à l’image du centre hospitalier. »
Qui veut noyer son chien…
On ne peut que se féliciter de cette décision (au-delà même du cas particulier du CHU, dont le président du conseil d’administration est de droit Philippe DURON, comme on sait, sans oublier son adjoint Xavier LE COUTOUR, chef du service d’hygiène hospitalière). Ainsi, pour une fois, il ne suffira pas, pour noyer son chien, de l’accuser d’avoir la rage…
En complément, lien vers une vidéo datant d’août 2010 (Serge Vautier réintégré pour la seconde fois par décision en référé du TA de Caen)
http://www.youtube.com/watch?v=2jBVa_2i31Q
Et pour en savoir un peu plus sur l’amiante, en général
http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/intranetobject-acc...
15:47 Écrit par Bruno dans L'amiante caennaise | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : serge vautier, tribunal administratif de caen, chu de caen, m. angel piquemal, m. xavier mondesert, mise à la retraite d’office, sanction disproportionnée, philippe duron, xavier le coutour
mardi, 07 septembre 2010
CHU: en voulant se débarrasser de Serge Vautier, Piquemal se plante pour la deuxième fois…
Jamais deux sans trois…
Cela fait plus de trente ans que Serge VAUTIER est agent de sécurité au CHU, après avoir travaillé sur le chantier de construction de la tour. Il en connaît tous les recoins, et tous les dysfonctionnements (notamment l'omniprésence de l'amiante, et les failles des systèmes de sécurité). Et cela fait des années qu'il fait son métier, qui est d'alerter, et non de minimiser (ou de passer sous silence) les incidents qu'il constate...
Une telle attitude n'est pas du goût de tout le monde, et ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on tente de le faire taire. Par tous les moyens, y compris les menaces physiques et la provocation...
Mais, même à deux ans de la retraite, l’animal est coriace. Alors, en désespoir de cause, les autorités du CHU prennent, le 16 avril 2010, la décision de le mettre à la retraite d'office...
Serge VAUTIER demande sans tarder la suspension de cette décision au juge des référés du Tribunal Administratif de Caen (juridiction compétente s'agissant d'une sanction frappant un membre de la fonction publique hospitalière), et obtient logiquement sa réintégration début juin, compte tenu du dossier particulièrement boiteux présenté par le CHU…
Cela n’empêche pas l’hôpital, et donc son directeur Angel PIQUEMAL (qui avait tenu à défendre en personne la cause de son établissement devant le TA), de remettre le couvert en juillet. Nouvelle mise à la retraite d’office, nouveau référé-suspension… Et nouvelle décision de réintégration en faveur de Serge VAUTIER…
On croyait, après les scandales qui sont à l’origine de sa nomination il y a moins d’un an, que M. Angel PIQUEMAL était venu mettre de l’ordre dans la gestion du CHU (Président du Conseil d’Administration Philippe DURON). Et si sa mission n’était en fait que de cacher la poussière (d’amiante) sous le tapis ?
Pour les chapitres précédents, voir :
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2010/06/05/chu-de-caen-reglements-de-compte-sur-fond-d-amiante-et-d-ava.html
23:33 Écrit par Bruno dans L'amiante caennaise | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : chu de caen, amiante, serge vautier, tribunal administratif de caen, angel piquemal, philippe duron
samedi, 05 juin 2010
CHU de Caen: règlements de compte sur fond d'amiante et d'avantages en nature indus...
Celui-là a dit la vérité...
... il doit être exécuté.
C'est ce que chantait Guy Béart dans les années soixante. Toute vérité n'est pas bonne à dire, comme l'affirme en effet la « sagesse » populaire. On prend souvent des risques à dire tout haut ce que tout le monde sait, tout le monde tait. Du moins dans le petit monde des décideurs... Conformisme et omerta y sont le secret d'un bon déroulement de carrière, avec de confortables avantages en nature, comme ces pavillons de fonction que le CHU met à la disposition de ses directeurs, et entretient amoureusement (et sans compter)...
Voilà plus de trente ans que Serge VAUTIER est agent de sécurité au CHU, après avoir travaillé sur le chantier de construction de la tour. Il en connaît tous les recoins, et tous les dysfonctionnements (notamment l'omniprésence de l'amiante, et les failles des systèmes de sécurité). Et cela fait des années qu'il fait son métier, qui est d'alerter, et non de minimiser (ou de passer sous silence) les incidents qu'il constate...
Une telle attitude (qui témoigne tout simplement d'une grande conscience professionnelle) n'est pourtant pas du goût de tout le monde, et ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on tente de le faire taire. Par tous les moyens, y compris les menaces physiques et la provocation...
Nécessairement isolé (il n'aurait dans ces conditions pas été prudent, pour d'autres membres du personnel, de prendre trop ouvertement sa défense ou de faire connaître publiquement les dysfonctionnements qu'il dénonce), il est pourtant parvenu à garder son emploi (en exil à La Charité, à la Guérinière)... jusqu'à la décision de le mettre à la retraite d'office, prise par les autorités du CHU le 16 avril 2010...
L'ange exterminateur...
Une décision dont Serge VAUTIER demandait jeudi dernier la suspension au juge des référés du Tribunal Administratif de Caen, juridiction compétente s'agissant d'une sanction frappant un membre de la fonction publique hospitalière (voir ci-dessous l'article concernant cette affaire paru le vendredi 4 juin dans Ouest-France).
On y prendra connaissance des conclusions de son avocat: procédure irrégulière, motivations floues (« on ne sait pas vraiment ce qu'on lui reproche »), absence de preuves du rôle perturbateur allégué, ... mais conséquences dommageables bien réelles de la sanction (perte de revenus d'au moins 600 euros par mois, chômage assuré à 58 ans, etc.).
On y constatera aussi l'importance accordée à cette affaire par les autorités du CHU, puisque c'est le directeur général en personne, M. Ange PIQUEMAL, qui est venu défendre le point de vue de l'employeur, quand on sait que le CHU compte, au nombre de ses sous-directeurs (par ailleurs confortablement logés par la maison), un chargé des affaires juridiques et contentieuses (est-ce encore M. TIGER aujourd'hui ?).
Il apparaît donc qu'il est de la plus haute importance pour le CHU (et peut-être aussi pour le président de son conseil d'administration Philippe DURON ? ou pour l'adjoint au maire Xavier LE COUTOUR, prof de santé publique et chef de service au CHU ?) de se débarrasser de M. Serge VAUTIER, qui ne touche qu'un traitement de technicien, loge à ses frais propres, et n'est qu'à deux ans de l'âge légal de départ à la retraite...
On se souvient des circonstances de la venue à Caen de M. Ange PIQUEMAL, du scandale des travaux d'un prix exorbitant, engagés aux frais d'un hôpital en difficultés financières sérieuses au profit de quelques privilégiés...
M. PIQUEMAL considérerait-il que l'éventuelle économie de quelques centaines d'euros par mois, réalisée grâce à la mise à la retraite d'office d'un agent de base, lui permettra de redresser la barre ? Et cela justifie-t-il de fonder cette sanction sur des arguments comme ceux qu'il avance, par exemple le fait que Serge VAUTIER ait pu à l'occasion ne pas porter de vêtements professionnels ? L'habit ne fait pas le moine...
Personne enfin ne croira M. PIQUEMAL quand il affirme que « cette mise à la retraite n'a rien à voir avec son combat contre l'amiante »...
Tout cela est bien petit, bien mesquin. Qui veut faire l'ange fait la bête, disait Pascal. La bête de l'apocalypse, l'ange exterminateur...
Pour qui voudrait réécouter Béart :
http://www.youtube.com/watch?v=jA3hNz5KQ34
19:25 Écrit par Bruno dans L'amiante caennaise | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : chu de caen, amiante, pavillons des directeurs, la charité, mise à la retraite d'office, serge vautier, tribunal administratif de caen, m. ange piquemal, philippe duron, xavier le coutour