dimanche, 18 décembre 2011
Un Guéant peut cacher un nain, voire toute une petite foule de nains…
Sous le titre « Le crachat et le rêve français… », Libération publiait le 2 décembre dernier une « Lettre à monsieur le ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigration », rédigée par un jeune français de 23 ans, étudiant en droit, Amine EL KHATMI.
J’adhère à ce qu’il dit, et à la façon dont il le dit. Voilà pourquoi j’ai (paresseusement) recopié ci-dessous le texte de cette lettre, qu’on peut aussi aller consulter sur le site de Libé :
http://www.liberation.fr/c/01012375069-c
Monsieur le ministre,
La sous-direction de l’accès à la nationalité française du ministère que vous dirigez vient de signifier à madame S. Boujrada, ma mère, le classement de son dossier et un refus d’attribution de nationalité. «Vous ne répondez pas aux critères», est-il écrit dans un courrier sans âme que l’on croirait tout droit sorti de l’étude d’un huissier ou d’un notaire.
Ma mère est arrivée en France en 1984. Il y a donc vingt-huit ans, monsieur le ministre, vingt-huit ans ! Arrivée de Casablanca, elle maîtrisait parfaitement le français depuis son plus jeune âge, son père ayant fait le choix de scolariser ses enfants dans des établissements français de la capitale économique marocaine.
Elle connaissait la France et son histoire, avait lu Sartre et Molière, fredonnait Piaf et Jacques Brel, situait Verdun, Valmy et les plages de Normandie, et faisait, elle, la différence entre Zadig et Voltaire ! Son attachement à notre pays n’a cessé de croître. Elle criait aux buts de Zidane le 12 juillet 1998, pleurait la mort de l’abbé Pierre.
Tout en elle vibrait la France. Tout en elle sentait la France, sans que jamais la flamme de son pays d’origine ne s’éteigne vraiment. Vous ne trouverez trace d’elle dans aucun commissariat, pas plus que dans un tribunal. La seule administration qui pourra vous parler d’elle est le Trésor public qui vous confirmera qu’elle s’acquitte de ses impôts chaque année. Je sais, nous savons, qu’il n’en est pas de même pour les nombreux fraudeurs et autres exilés fiscaux qui, effrayés à l’idée de participer à la solidarité nationale, ont contribué à installer en 2007 le pouvoir que vous incarnez.
La France de ma mère est une France tolérante, quand la vôtre se construit jour après jour sur le rejet de l’autre. Sa France à elle est celle de ces banlieues, dont je suis issu et que votre héros sans allure ni carrure, promettait de passer au Kärcher, puis de redresser grâce à un plan Marshall qui n’aura vu le jour que dans vos intentions. Sa France à elle est celle de l’article 4 de la Constitution du 24 juin 1793 qui précise que «tout homme - j’y ajoute toute femme - né(e) et domicilié(e) en France, âgé(e) de 21 ans accomplis,tout(e) étranger(e) âgé(e) de 21 ans accomplis, qui, domicilié(e) en France depuis une année, y vit de son travail, ou acquiert une propriété, ou épouse un(e) Français(e), ou adopte un enfant, ou nourrit un vieillard, tout(e) étranger(e) enfin, qui sera jugé(e) par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité, est admis(e) à l’exercice des droits de citoyen français». La vôtre est celle de ces étudiants étrangers et de ces femmes et hommes que l’on balance dans des avions à destination de pays parfois en guerre.
Vous comprendrez, monsieur le ministre, que nous ayons du mal à accepter cette décision. Sa brutalité est insupportable. Sa légitimité évidemment contestable. Son fondement, de fait, introuvable. Elle n’est pas seulement un crachat envoyé à la figure de ma mère. Elle est une insulte pour des millions d’individus qui, guidés par un sentiment que vous ne pouvez comprendre, ont traversé mers et océans, parfois au péril de leur vie, pour rejoindre notre pays. Ce sentiment se nomme le rêve français. Vous l’avez transformé en cauchemar.
Malgré tout, monsieur le ministre, nous ne formulerons aucun recours contre la décision de votre administration. Nous vous laissons la responsabilité de l’assumer. Nous vous laissons à vos critères, à votre haine et au déshonneur dans lequel vous plongez toute une nation depuis cinq ans. Nous vous laissons face à votre conscience.
Quand le souffle de la gifle électorale qui se prépare aura balayé vos certitudes, votre arrogance et le système que vous dirigez, ma mère déposera un nouveau dossier.
Je ne vous salue pas, monsieur le ministre.
19:12 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : guéant
dimanche, 27 novembre 2011
Enquête publique en décembre et janvier pour s’assurer la maîtrise foncière des terrains de la pointe de la presqu’île…
On a appris, par une annonce parue dans Liberté (du jeudi 17 novembre), que M. le Préfet du Calvados nous a réservé une petite surprise pour la période des fêtes de fin d’année.
La lettre au Père Noël de Xavier LE COUTOUR
Lors d’un conseil municipal tenu le 28 mars 2011, M. Xavier LE COUTOUR, adjoint au maire, avait expliqué à ses collègues que pour mener à bien la réalisation, à la pointe de la Presqu'île, d’un Tribunal et de la BMVR (Bibliothèque Multimédia à Vocation Régionale) qui nous est promise pour le printemps 2015, il fallait arrêter de baratiner, et passer enfin aux choses sérieuses. Car pour construire, bien entendu, il ne suffit pas de brasser du vent, d’avoir des projets visionnaires à long terme (les tiroirs du bas en sont pleins); non, il faut aussi s’assurer la maîtrise foncière des terrains nécessaires aux opérations projetées…
Notre grand homme a donc obtenu (à l'unanimité) de ses collègues du conseil municipal qu’ils votent la délibération n° 10, par laquelle ils demandaient poliment à Monsieur le Préfet que l'opération d'aménagement soit déclarée d'utilité publique, qu’il ordonne en conséquence l'ouverture d'une enquête publique, préalable à la déclaration d’utilité publique (DUP), et d'une enquête parcellaire conjointe.
Huit mois plus tard, c’était chose faite, comme disait l’archiduchesse. Car, comme je vous l’expliquerai peut-être un de ces jours, le montage d’un dossier de ce type demande tout de même quelques travaux préparatoires, et la consultation de divers services.
Enquête publique en décembre et janvier
C’est donc du 5 décembre 2011 au 12 janvier 2012 qu’aura lieu cette enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique (DUP), et l’enquête parcellaire conjointe pour la maîtrise foncière des parcelles nécessaires à la réalisation de l'opération d'aménagement du secteur de la Pointe Presqu'ile (BMVR et Tribunal).
S’agissant du Tribunal à construire, l’utilité publique ne fait pas de doute. Il est urgent de disposer de locaux décents, dans lesquels on puisse juger sereinement des outrages au drapeau, des vols de mobylette, et autres délits, sans que les plafonds ne menacent de s’écrouler, indistinctement, sur les justiciables et leurs juges. Mais que fera-t-on du Palais Fontette, après deux siècles de bons et loyaux services ? Que peut-on faire d’un Palais de Justice, aussi manifestement monumental et impropre à tout autre usage, sinon le rendre après de coûteux travaux à sa fonction initiale ?
La Bibliothèque Multimédia à Vocation Régionale, grand projet d’un maire soucieux de laisser sa marque à Landerneau, ne saurait elle non plus se voir refuser le sésame de l’utilité publique.
Urbanisme, des règles taillées sur mesures
Où est donc le problème ? Pas dans les textes régissant l’urbanisation de ce secteur, puisque, « sans attendre l’achèvement du Plan Local d’Urbanisme » (le PLU, cette arlésienne à la mode de Caen), Philippe DURON et Xavier LE COUTOUR avaient pris soin de faire approuver par leurs collègues, le 14 décembre 2009, une révision simplifiée n° 2 du Plan d’Occupation des Sols communal, pour permettre justement le zonage de ces terrains en NAc (un secteur créé tout exprès en son temps pour la réalisation de la Salle des Musiques Actuelles alias le Cargö, et l’ESAM alias l’école des Beaux Arts).
Révision Simplifiée n° 2 14-12-2009 Note de présentation Presqu'île.pdf
Le patchwork continuait, et le projet d’ensemble était encore une fois renvoyé à plus tard, avec un premier point d’étape début 2015…
http://www.lemoniteur.fr/133-amenagement/article/actualite/844925-caen-donne-le-top-depart-de-sa-deuxieme-reconstruction
Mais, s’agissant des règles d’urbanisme, tout est fin prêt depuis 2 ans pour la BMVR et le Tribunal.
Le prix à payer
On sait par ailleurs quelles sont les parcelles nécessaires à la réalisation de ces projets (et d’une Grande Pelouse, avec majuscules bien entendu). Ce sont les parcelles LZ 24, 26, 27, 29 et 18 et 21 pour partie. Il est exclu qu’on ne sache pas avec précision quels en sont les propriétaires.
Mais, comme l’indique, sans modification depuis deux siècles, l’article 545 du Code civil : « Nul ne peut être contraint de céder sa propriété, si ce n'est pour cause d'utilité publique, et moyennant une juste et préalable indemnité ».
La Ville de Caen, et le Ministère de la Justice, n’auraient-ils donc pas su se montrer suffisamment généreux pour obtenir du ou des propriétaires qu’ils cèdent à l’amiable leurs terrains ? Tient-on absolument à voir le prix fixé par le juge de l’expropriation, quitte à devoir s’engager dans des procédures dont la Ville ne sort pas toujours à son avantage, et dans les délais prévus. Un précédent sur la ZAC Gardin pourrait faire réfléchir les partisans de la chicane à outrance. La Ville y a naguère payé le prix fort un terrain édifié de quelques garages pourris. Les propriétaires étaient, il est vrai, de bons bourgeois de Caen…
20:08 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : presqu’île portuaire de caen, xavier le coutour, tribunal et bmvr, bibliothèque multimédia à vocation régionale, enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique, enquête parcellaire, palais fontette, philippe duron, cargö, esam, article 545 du code civil
I like Ikea, ou la Suède en kit...
Ikea, pourquoi pas. Mais est-ce bien autre chose, au fond, que ses concurrents de la périphérie de nos villes, qui vendent eux aussi quatre bouts de bois, sagement rangés dans un carton ? Et son arrivée à Fleury méritait-elle un tel tapage, auquel se sont bien sûr prêtés les politiques et les médias ?
Et puis la Suède, c’est peut-être, aussi, autre chose que des clichés, ou qu’un buffet suédois au restau d’un hypermarché (gravad lax, sill vitlök, köttbullar, pepparkakor, glögg, et j’en passe). C’est peut-être, aussi, Strindberg, Bergman, ou ce Jean Baptiste Jules Bernadotte (1763-1844), fils d’avocat, devenu maréchal d’empire, et enfin roi de Suède et de Norvège. C’est sans doute aussi Carl Michael Bellman, son contemporain, que le hasard a fait échouer il y a une quarantaine d’année sur mon électrophone, sous la forme d’un 33 tours « His master voice » de 15 titres, interprétés par Sven Bertil Taube…
Carl Michael Bellman
Carl Michael Bellman (1740-1795) est un auteur suédois resté très populaire dans son pays. Il y est surtout connu pour ses chansons, chansons à boire pour l’essentiel, et évidemment quelque peu paillardes aussi (Fredmans sänger och epistlar, Épîtres et Chansons de Fredman, recueils publiés en 1790 et 1791).
Les airs sont souvent empruntés aux chansons et œuvres lyriques en vogue à l’époque. On les reconnaîtra à l’occasion, comme dans l’Epître n° 48 « Solen glimmar blank och trind » (lien en annexe).
Voilà donc ce que je vous propose: 3 morceaux pour le prix de 2, l’Epître n° 2 « Nå skruva fiolen » par Fred Åkerström, pour commencer, puis l’Epître n° 21 « Skyarna tjockna » par Sven Bertil Taube, et enfin l’Epître n° 1 « Gutår båd natt och dag ».
Vous en trouverez d’autres sur la toile, si cela vous plait…
Plus d’infos sur notre ami Carl Michael (biographie, discographie, interprétations par différents artistes) sur le site de la Bellmanssällskapet :
http://www.bellman.org/website_french/index.html
On trouvera par ailleurs les textes des chansons à l’adresse suivante :
http://sv.wikisource.org/wiki/Fredmans_epistlar
Epître n° 48 « Solen glimmar blank och trind »
http://www.youtube.com/watch?v=EwV5jIe5WDs&feature=related
Epistel 43 « Värm mer öl och bröd »
http://www.youtube.com/watch?v=HZnEluhTSiI
« Vila vid denna källa »
http://www.youtube.com/watch?v=pbp26wfjpV0
« Käraste bröder, systrar och vänner »
http://www.youtube.com/watch?v=FSZ9Zu7GeiY
« Liksom en herdinna »
http://www.youtube.com/watch?v=k6HfnLvdQUE
Epistel 67 « Till mutter på tuppen »
http://www.juzp.net/Si9m6TzPycXGq
Epistel 72
http://www.youtube.com/watch?v=EruZfCMrXqQ&NR=1
Epistel 31
http://www.youtube.com/watch?v=Qn05nb7wde8
Epistel 33 « Stolta stad »
http://www.youtube.com/watch?v=exGY8odzARo&feature=related
Epistel 7 « Fram med basfiolen »
http://www.youtube.com/watch?v=AJ6vOa9G_tk
16:06 Écrit par Bruno dans Du bonheur dans les épinards... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ikea, carl michael bellman, fredmans sänger och epistlar, fred Åkerström, sven bertil taube