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vendredi, 19 juin 2015

La pataphysique, outil d'élaboration des règles d'urbanisme dans les anciens faubourgs de Caen

le père Ubu 3.jpg

Zone UBu

On sait depuis plus de 100 ans que la pataphysique est la «science des solutions imaginaires, qui accorde symboliquement aux linéaments les propriétés des objets décrits par leur virtualité» (Alfred Jarry, Gestes et opinions du docteur Faustroll). Mais soucieux d'être bien compris, il nous faut évidemment apporter cette lumineuse précision, extraite du même ouvrage: «l'épiphénomène étant souvent l'accident, la pataphysique sera surtout la science du particulier, quoiqu'on dise qu'il n'y a de science que du général. Elle étudiera les lois qui régissent les exceptions et expliquera l'univers supplémentaire à celui-ci».
Cette brève introduction, quoiqu'un peu théorique, était cependant nécessaire afin de mieux cerner les enjeux de la révélation du jour: le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de la ville de Caen (approuvé le 16 décembre 2013 par son conseil municipal, et mis en œuvre sans états d'âme depuis plus d'un an par M. Joêl BRUNEAU et sa première adjointe Sonia DE LA PROVOTE) est en fait l'oeuvre du Docteur Faustroll lui-même, pataphysicien, épidémiologiste, et auteur de remarquables travaux concernant le calcul de la surface de Dieu («Dieu est le plus court chemin de zéro à l'infini, dans un sens ou dans l'autre»).
Pendant les 6 ans de sa présence aux affaires (comme on dit), l'avatar du Docteur Faustroll n'a cependant pas souhaité agir sous son propre nom, mais préféré l'usage d'un banal pseudonyme. Il est vrai qu'il n'était pas roi de Pologne comme le Père Ubu, et n'avait pas l'usage du crochet à phynance. Mais il a honnêtement collaboré au fonctionnement local et intercommunal de la machine à décerveler.

 

Tant que le bâtiment va, et la cruche à l'eau...

Tout candidat au bac philo a entendu parler de Claude Bernard et de la méthode expérimentale: la validité de toute théorie (comme le génial PLU des géniaux Philippe DURON et Xavier LE COUTOUR) s'éprouve par l'expérimentation et l'application sur le terrain.
Une chose est sûre, ces deux-là voulaient, pour des raisons que nous ne détaillerons pas ici, construire partout (et n'importe où, voire n'importe quoi, dans la droite ligne de la politique de leurs prédécesseurs).
Côté quantité, c'est réussi, on n'a jamais vu autant de chantiers et de grues aux quatre coins de notre ville. Et du lourd, du massif, à tel point que de loin on a parfois l'impression que c'est construit au milieu de la route (comme La Charité offerte aux riches, à la sortie de Caen rue de Falaise, ou le silo à étudiants de Kaufman & Broad au Péricentre, avenue de la Côte de Nacre, 10 étages, 286 petits logements avec vue imprenable sur le périphérique pour les plus chanceux -fenêtres fermées il va de soi-). Kaufman, ça veut pas dire marchand ? Et broad, en gros ? La pompe à phynance fonctionne à plein régime. Ou à tout rompre...


Petit promoteur cherche terrain zone UB.

Le problème, c'est qu'une fois construits (en une trentaine d'années) tous les espaces un peu conséquents et encore disponibles (les champs de la Folie-Couvrechef, l'ancienne zone artisanale de la Cité Gardin, la zone de carrières de Beaulieu, les anciennes casernes comme ZAC Decaen, rue Daniel Huet et à La Grâce de Dieu, les anciennes terres d'Eglise comme le Bon Sauveur, les terrains de Lemonnier, la Charité, les rives de l'Orne et du canal, l'ancien hôpital Clémenceau, bientôt peut-être les prisons caennaises, etc.), il ne reste plus guère qu'une zone portuaire sur remblais, artificiellement et provisoirement à l'abri des inondations, et les anciens faubourgs, pour certains déjà rasés (cités-jardins et cités ouvrières d'habitat social individuel remplacées par du collectif, comme au Clos-Joli).
Evidemment, on ne touche pas encore au pavillonnaire privé des lotissements d'après guerre, classés en zone UC du PLU. Faut tout de même garder des électeurs...
Mais on reprend en l'amplifiant la méthode appliquée aux zones UB dans le POS de décembre 2000 (celui du regretté François SOLIGNAC-LECOMTE et de Luc DUNCOMBE). On déclasse en zone UB d'anciens espaces UC déjà «mités», on plaque sans discernement, le long de toute voie pouvant être qualifiée de boulevard, des secteurs UBa aussi constructibles qu'en centre-ville. Et on fait s'enfoncer profondément en arrière (et sans justification de bord de boulevard à vocation prétendument «très urbaine») ce secteur UBa, jusqu'en plein tissu pavillonnaire, comme en haut de la rue de la Délivrande...
Le petit promoteur local, qui ne peut jouer dans la cour des grands (Eiffage, Bouygues, Nexity et consorts, mais aussi WEBRE, Claude JEAN, etc.) est friand de pavillons à détruire sur des terrains très constructibles. J'en veux pour preuve ma boîte à lettres... Sans doute doit-il aussi se montrer plus généreux que l'acquéreur lambda, mais le prix d'un terrain n'est-il pas fonction des droits à construire qui vont avec ? S'il s'en donne la peine, il trouve des vendeurs. Exemple:
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2014/10/14/des-precautions-a-prendre-dans-l-utilisation-volontiers-optimale-pour-les-p.html
Et il s'accroche, le bougre ! Quand son permis est retoqué, il en demande un autre (ou plutôt le même)...


La zone UBu, d'un bout à l'autre de la ville.

L'exemple évoqué ci-dessus est celui du premier permis Millet-Chilou au 160 rue de la Délivrande (permis retiré pour cause de grave incompétence professionnelle de ses concepteurs et du service censé en vérifier la conformité aux règles applicables). Et bien ce permis a depuis le 4 de ce mois de juin un petit frère, déclaré viable par Mme Sonia DE LA PROVOTE, sage-femme, bien que ressemblant comme deux gouttes d'eau à son aîné mort-né, à un grossier défaut près.
Mais le temps n'est pas venu de se prononcer sur ses chances de survie, ni de parler des autres interventions dans ce quartier du Cabinet Millet-Chilou, comme ce permis du 19 février 2015 pour la construction juste à côté, dans l'enceinte des lycées Dumont d'Urville et Laplace, d'un Centre d'hébergement et de ressources pour sportifs de haut niveau. Chaque chose en son temps...
Non, ce dont je veux vous parler aujourd'hui, près de 3 mois après l'heureux épilogue de cette autre affaire, c'est d'un autre bel exemple de projet délirant en zone UBu, à l'autre bout de cette ville, rue Savorgnan de Brazza, quartier de la Maladrerie.


124 m² de mur aveugle à 5m de leur façade...

Trentenaires, Michaël et son épouse sont propriétaires, dans la cour du 18 rue Savorgnan de Brazza, d'une petite maison constituée d'un simple rez-de-chaussée. De l'autre côté de la cour, des locaux commerciaux et d'activité; entre eux et la rue (au sud) deux garages.
Mais voilà que début janvier 2015, ils découvrent sur le mur (sur rue) de ces garages l'affichage d'un permis de construire délivré le 10 décembre précédent à une SCI qui prétend construire, à la place de ces garages et sur un terrain de 113 m² (!), un petit immeuble de 2 logements sur 3 niveaux et 9,64m de hauteur...   
A la mairie, où ils sont allés consulter le dossier, on leur affirme que ce permis est parfaitement conforme aux règles du PLU, zone UB. S'ils ne font rien, ils auront bientôt devant leurs fenêtres, à 5m de leur façade, un mur aveugle de 3 fois sa hauteur (9,64m), sur 12,87m de large. La prison à perpétuité, à deux pas de la prison. Plus de lumière, plus de soleil, et quelle vue  !


Caen sacrifié « sur l'autel du dogmatisme
de la densification urbaine »
(Sonia de La Provôté, le 16 décembre 2013)

Seulement voilà, ils ne se sont pas laissés faire, et ont adressé au maire de Caen un recours gracieux, détaillant en pas moins de 5 points en quoi le permis signé par Mme Sonia de LA PROVOTE méconnaissait les règles applicables de l'urbanisme et du PLU de Caen, et en ajoutant un sixième concernant l’illégalité des dispositions du PLU soulevée par voie d’exception, s’agissant du zonage et/ou du règlement du secteur UB dans cette partie du territoire communal.
Ils y soulignaient notamment le côté inadapté de diverses dispositions de ce PLU en zone UB (comme ailleurs, bien entendu): -article 5 (caractéristiques des terrains) non réglementé (c'est ainsi qu'ici un terrain de 113 m2 devient constructible sur toute sa surface, sans autres conditions, sur 3 niveaux jusqu'à 10,5m de hauteur); - article 7 (implantation en limites séparatives et bande de constructibilité de 13m de profondeur, soit 4m de plus que la profondeur de ce terrain); - article 9 (emprise au sol de 100%); - article 13 (les espaces verts sont la cinquième roue du carrosse, et passent bien sûr après la sacro-sainte constructibilité...); - article 14 (coefficient d'occupation des sols non réglementé, autre puissant facteur d'urbanisation des confettis)...
Pour consulter le texte complet de leur recours (un petit exemple est toujours utile), il suffit de cliquer sur le lien suivant  :  

[recours gracieux Savorgnan de Brazza]


« Un maire adjoint à l’urbanisme n’est pas là
pour accepter tous les permis de construire »

Ils sont restés sans nouvelles pendant pas loin de 2 mois, jusqu'à ce qu'un voisin leur raconte qu'il avait vu le titulaire du permis, lequel l'avait informé du retrait de cette autorisation. Mais de la mairie de Caen, ils n'auront jamais la moindre nouvelle... La France d'en-bas (comme on a pu dire naguère dans certains milieux), on ne la courtise (et fait semblant de la respecter) qu'en période pré-électorale. Quoi qu'il en soit, ils ont pu vérifier que Mme Sonia de LA PROVOTE, qui, par sa signature, avait accordé ce permis, avait dû admettre moins de 3 mois plus tard que c'était à tort, l'implantation de la construction devant se faire en retrait de 5m par rapport à l'alignement (article UB 6.2.1), comme indiqué dans leur recours. Cet arrêté de retrait du 6 mars 2015 est reproduit ci-dessous.

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(cliquer pour agrandir)

 

Happy end donc pour les habitants de cette petite maison. Mais combien d'autres, moins réactifs, auront laissé passer les 2 mois du délai de recours, ou méconnu les règles formelles de ce recours (comme l'envoi en recommandé d'une copie au titulaire du permis contesté) ? Et est-ce bien au citoyen de base de vérifier la légalité des permis délivrés ? A quoi servent dans ce cas les services instructeurs, et les adjoints censés assumer la responsabilité des décisions qu'ils prennent ?
Décidément, «Un maire adjoint à l’urbanisme n’est pas là pour accepter tous les permis de construire», comme le déclarait Mme Sonia de La Provôté, le 16 décembre 2013, jour où le PLU nouveau était soumis à l'approbation du précédent conseil municipal. Et il ne suffit pas de l'avoir dit, en tant que candidat au califat à la place du calife. Il faut le faire.


Si les 2 permis de construire dont il a été question ici, en zone UB pour l'un et secteur UBa pour l'autre, ont été jugés inacceptables par les voisins concernés, c'est certes en raison des règles excessives et confuses que d'aucuns ont fait figurer dans le plan d'urbanisme. Des règles souvent immédiatement contredites par toute une kyrielle d'exceptions qui font de ce document un pur produit de la pataphysique, « science du particulier », étude des « lois qui régissent les exceptions ».
Mais cela n'exonère pas de leur responsabilité ceux qui, après avoir âprement critiqué ce PLU et le «dogmatisme de la densification urbaine» dont il est la traduction, doivent tirer les conséquences de ces critiques (qu'on ne veut pas croire de pure tactique électorale), en envisageant sérieusement et rapidement la correction des excès qu'ils (ou elles) dénonçaient naguère, et à tout le moins en se montrant vigilants lors de la délivrance d'autorisations au regard des règles excessives et contestables de ce PLU.

 

 

Et pour finir, une petite chanson de Dick Annegarn...

 

 

 

 

 

jeudi, 04 juillet 2013

« Jardins de nacre » de Nacarat (suite): pour 5 euros par jour, une véranda publicitaire sur les espaces verts municipaux…

« Bulle » immobilière

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Ceci n’est pas une bulle…

Quand on veut, on peut. Voilà bientôt près de trois semaines que je voulais obtenir une copie de la décision permettant à la société privée Nacarat d’occuper (de façon fort peu discrète) un bout de gazon à usage collectif à deux pas de chez moi. J’avais, par courriel à Philippe DURON, et par téléphone aux services municipaux, demandé fort poliment cette copie. Et, quinze jours plus tard, je n’avais bien entendu rien obtenu, nonobstant les principes depuis longtemps posés par la loi en matière de communication de documents administratifs.
Mais un courrier (posté le 27 juin) m’est enfin parvenu, et me voilà donc en mesure de vous proposer (entre autres) la lecture d’une lettre du 4 juin, adressée à la société NACARAT par Jean-Louis TOUZE, adjoint au maire de Caen, autorisant celle-ci pour une période d’un an (renouvelable) à installer sa « bulle de vente » sur le gazon municipal.
Moyennant une redevance mensuelle de 150 €, soit 5 € par jour, ce qui n’est manifestement pas exorbitant, comparé au prix d’un emplacement dans un camping, d’un coin de page dans un journal (ou dans plusieurs), comme à celui de 12 m² de publicité sur un panneau de 4 x 3m…  

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Inutile de me demander pourquoi Jean-Louis TOUZE qualifie de « bulle » le parallélépipède rectangle à visées publicitaires constituant l’objet du délit. Le bipède rétrograde que je suis n’entend rien à la « com », au petit commerce, et aux formules en vogue chez leurs adeptes. Si c’est rond, c’est point carré, comme se plaisait à répéter un de mes instituteurs au temps révolu des blouses grises.
Une hypothèse toutefois: une bulle est une sphère, ainsi susceptible de rouler (verbe transitif en certaines de ses acceptions courantes), et dépourvue des arêtes que présentent les volumes à base quadrangulaire. La bulle est lisse, sans aspérité. Comme le baratin du vendeur. Et quand le client est dans la bulle, il est hors du monde, hors du temps, hors de la réalité. Dans la disposition d’esprit idéale pour se montrer réceptif aux discours prometteurs qu’on lui tient.  

Voilà donc une « bulle » qui, si on ne fait rien, va rester là un an ou deux, sans guère d’utilité pour quiconque, puisque même les commerciaux de Nacarat, qui s’y ennuient parfois une heure ou deux, préfèrent laisser un mot sur la porte avec leur numéro de téléphone, sans assurer les permanences annoncées (tous les après-midi, du mardi au vendredi, de 14 h à 18 h).
La seule utilité de cet encombrant objet est donc dans ses parois extérieures, sur lesquelles s’étale la publicité de la société Nacarat.

La municipalité prétend pourtant, depuis novembre 2010 tout du moins, être en guerre contre l’envahissement publicitaire… c'est-à-dire depuis l’annulation par le Tribunal Administratif, à la demande de la société VP Communication (SIREN 428873988, antenne locale à Ranville), de l’arrêté du 20 septembre 1984 portant sur la réglementation en matière de publicité sur le territoire de la ville de Caen.
Voir le compte-rendu de la décision du TA dans le procès-verbal de la réunion du conseil municipal du 14 février 2011 :
http://www.caen.fr/infos_mairie/ConseilMunicipal/integraux/2011/CM14022011.pdf

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L’arrêté de 1984 du sénateur-maire Jean-Marie GIRAULT est consultable ci-après.

ArreteReglePubEnseignesPreenseignes 20-09-1984.pdf


Projet de Règlement Local de la Publicité

Ainsi, depuis 2010, la municipalité cherche à organiser la riposte. Le conseil municipal a même adopté à l'unanimité, le 25 juin 2012, un vœu interpellant le Gouvernement afin qu’il prenne des mesures restrictives en matière d’implantation de publicités, enseignes et pré-enseignes. Un vœu qui évoque "les impacts négatifs de la profusion de panneaux publicitaires sur le territoire de la ville pour le cadre de vie des habitants, le patrimoine et les paysages".
Le 7 juin dernier, on a enfin présenté aux Caennais un projet de Règlement Local de la Publicité (RLP), qui vise une meilleure intégration des panneaux publicitaires, enseignes et pré-enseignes, dans le paysage bâti et/ou végétal. La Ville de Caen souhaite paraît-il un encadrement plus strict des nouvelles formes de publicité, en tenant compte des critères de taille, de positionnement des panneaux dans l'espace et par rapport aux façades…

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(copie d’écran du site internet de la mairie)


« Cela salit la ville »

La prolifération publicitaire, « Cela salit la ville et n'est pas compatible avec le label ville d'art et d'histoire », selon Xavier LE COUTOUR, adjoint délégué à l'urbanisme.
http://www.entreprises.ouest-france.fr/node/96480

Dommage qu’il n’en ait pas touché un mot à son collègue Jean-Louis TOUZE, autre adjoint membre comme lui du Parti Radical dit de Gauche, une formation dont les réunions doivent pourtant pouvoir se tenir dans une relative intimité…
Cela aurait évité à ce dernier d’autoriser une installation manifestement publicitaire que rien ne justifiait, pas même l’absence momentanée de réglementation en matière de publicité, puisqu’il ne s’agit pas (si ce n’est par détournement) d’un dispositif publicitaire classique.
La cohérence n’est manifestement pas au rendez-vous, à l’hôtel de ville.



Stop ou encore ?

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Le dispositif complet: un panneau publicitaire + un volume publicitaire (la "bulle"), sans oublier le stationnement sauvage sur le gazon de la petite voiture blanche du commercial, sagement siglée "Caisse d'Epargne", un détail pas vraiment prévu par la convention passée entre la ville et Nacarat, consultable ci-après:

20130620103553335-1.pdf




dimanche, 16 juin 2013

Nacarat ou des « Jardins de Nacre » sur le bitume d’un parking

Usage privé des lieux communs

Une semaine après sa publication, mon billet du 7 juin n’a pas eu encore les modestes effets que j’en attendais (l’enlèvement du cabanon publicitaire indûment posé sur les espaces verts municipaux, qui, soit dit en passant, maintenant servent aussi de parking aux véhicules des commerciaux de la société NACARAT…).
Mais les choses ont quand même avancé, puisque le permis de construire de la résidence « Les jardins de Nacre » (daté du 14 mai) est depuis ce même 7 juin correctement affiché, c'est-à-dire visible de la voie publique, à côté du permis de démolir l’ancienne école maternelle annexe de l’IUFM, daté quant à lui du 29 mai 2013.
D’éventuels opposants à ces projets ont donc maintenant près de 2 mois encore pour saisir le Tribunal Administratif, ou préalablement solliciter de Philippe LE BETHON le retrait de ces arrêtés.
Et ce n’est pas non plus à mes écrits que j’attribuerai l’apparition sur le site internet nacarat.com, muet jusque là, de la littérature commerciale habituelle, à grand renfort de formules convenues (« écrin de bien-être », « havre de quiétude », etc.). Calme, luxe et volupté, disait le poète.

Philippe DURON, résidence « Les jardins de Nacre », Nacarat Caen, groupe Rabot Dutilleul, Patricia Mieusement, Xavier LE COUTOUR, rue de la Délivrande, parking de l’IUFM, réservoir de la Girafe, Caisse d’Epargne, cabinet d’architectes ATAUB, autorisation d’occupation provisoire du domaine public,

(cliquer pour agrandir)


Un cœur d’îlot verdoyant,
de 3 hectares… sur 6473 m² !

Je ne résiste pas plus longtemps à l’envie de vous faire partager ce grand moment de lyrisme :
« Intimiste, à taille humaine, la résidence « Les jardins de Nacre » est un véritable écrin de bien-être. Généreusement arboré, le site dédie plus de 3 hectares à la nature au sein d’un jardin où les plantations côtoient diverses essences d’arbres. Les façades aux lignes raffinées intègrent harmonieusement les balcons, dont certains donnent directement sur le cœur d’îlot. Un vrai havre de quiétude ! »
« Idéalement située à 10 minutes du centre historique de Caen, la résidence « les Jardins de Nacre » charme par son cadre résidentiel, proche des commerces, des services et bien desservie par deux lignes de tramway. Elle vous propose 59 beaux appartements du studio au 4 pièces, et 4 maisons. La plupart des logements sont ouverts sur un cœur d’îlot verdoyant, soigneusement aménagé. Optez donc pour une qualité de vie très recherchée au cœur d’une ville animée. »
http://www.nacarat.com/mon-projet-logement/immobilier-neuf-investissement/batiment-basse-consommation/500-les-jardins-de-nacre.html
Abstenons nous de jeter la pierre à l’auteur de ces quelques lignes, qui entre autres nous gratifie de 3 hectares de nature quand le terrain d’assiette des constructions projetées n’est que de 6473 m² (cf. le permis de construire). A l’ombre du réservoir de la Girafe dès les 5 heures de l’après-midi (heure d’été), en ce médiocre mois de juin (voir la photo de l’actuel parking de l’IUFM).
La muse n’aura peut-être pas été avare de quelque substance euphorisante; le dithyrambe n’est-il pas à l’origine un chant bacchique ?

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Un cœur d’îlot verdoyant, et bien ombragé...

Frilosité extrême de la part des clients et des investisseurs

Raffinement, harmonie: l’argumentaire de vente ne recule devant rien, proximité des commerces (lesquels, au Calvaire St Pierre, à la Pierre-Heuzé ou à Lébisey ?), desserte par deux lignes de tram (un TVR bringuebalant et exténué pour aller en ville en 15 bonnes minutes, quand il n'est pas en panne comme il l'est tous les quatre matins, et destiné à la ferraille après seulement 15 années de mauvais services).
Pourquoi ces efforts désespérés, à la limite de la mauvaise foi, pour nous vendre à tout prix ces 4000 m² de plancher ?
La réponse est sans doute dans les lignes qui suivent, parues dans le gratuit Tendance Ouest, édition de Rouen :
« La crise oblige aussi les grands promoteurs immobiliers à mettre le pied sur le frein. Pour autant, ils sont loin d’avoir déserté le terrain. Seulement, ils revoient leur stratégie. C'est le cas de Nacarat, connu notamment à Rouen pour avoir porté le projet Monet-Cathédrale. "On évitera à tout prix d'aller dans des communes ou des zones pas porteuses", explique Patricia Mieusement, directrice du groupe en Normandie (…)
« Ventes en chute libre : le promoteur, qui étudie deux nouvelles pistes à Rouen, se heurte toutefois à une frilosité extrême de la part des clients et des investisseurs. "Alors que l'on vendait trois logements par semaine l'an passé, on tourne plutôt aujourd'hui à deux par mois"... Mais les grands programmes neufs attirent toujours, grâce à deux atouts de poids: le stationnement et des charges moins élevées. »
http://www.tendanceouest.com/rouen/actualite-53036-les-grands-projets-immobiliers-adaptent-a-la-crise.html

Evidemment, si le stationnement est un atout de poids, on comprend que NACARAT ait choisi Caen, et un terrain particulièrement prometteur puisqu’il s’agit d’un parking…

 

Un bout de papier décidément difficile à obtenir

On comprend également que la société NACARAT et ses commerciaux trouvent le terrain de leurs exploits futurs assez peu engageant dans son état actuel, et leur préférence pour un bout d’espace vert municipal, où vendre au soleil leur « cœur d’îlot verdoyant ».
On comprend moins la complaisance de nos élus à leur concéder, pour de longs mois sans doute (63 logements à raison de deux ventes par mois, cela fait entre deux et trois ans) la jouissance privée (et grossièrement publicitaire) d’un espace à l’usage de tous les caennais, sans même accéder, au mépris des lois en vigueur, à ma demande de communication d’une copie de la décision de mise à disposition du terrain (bien entendu non affichée sur les lieux)…
Pour les Philippe DURON, Xavier LE COUTOUR, et consorts, la démocratie et le respect des lois sont sans doute à mettre au rang des promesses électorales.

(à suivre)

 

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