vendredi, 19 juin 2015
La pataphysique, outil d'élaboration des règles d'urbanisme dans les anciens faubourgs de Caen
Zone UBu
On sait depuis plus de 100 ans que la pataphysique est la «science des solutions imaginaires, qui accorde symboliquement aux linéaments les propriétés des objets décrits par leur virtualité» (Alfred Jarry, Gestes et opinions du docteur Faustroll). Mais soucieux d'être bien compris, il nous faut évidemment apporter cette lumineuse précision, extraite du même ouvrage: «l'épiphénomène étant souvent l'accident, la pataphysique sera surtout la science du particulier, quoiqu'on dise qu'il n'y a de science que du général. Elle étudiera les lois qui régissent les exceptions et expliquera l'univers supplémentaire à celui-ci».
Cette brève introduction, quoiqu'un peu théorique, était cependant nécessaire afin de mieux cerner les enjeux de la révélation du jour: le Plan Local d'Urbanisme (PLU) de la ville de Caen (approuvé le 16 décembre 2013 par son conseil municipal, et mis en œuvre sans états d'âme depuis plus d'un an par M. Joêl BRUNEAU et sa première adjointe Sonia DE LA PROVOTE) est en fait l'oeuvre du Docteur Faustroll lui-même, pataphysicien, épidémiologiste, et auteur de remarquables travaux concernant le calcul de la surface de Dieu («Dieu est le plus court chemin de zéro à l'infini, dans un sens ou dans l'autre»).
Pendant les 6 ans de sa présence aux affaires (comme on dit), l'avatar du Docteur Faustroll n'a cependant pas souhaité agir sous son propre nom, mais préféré l'usage d'un banal pseudonyme. Il est vrai qu'il n'était pas roi de Pologne comme le Père Ubu, et n'avait pas l'usage du crochet à phynance. Mais il a honnêtement collaboré au fonctionnement local et intercommunal de la machine à décerveler.
Tant que le bâtiment va, et la cruche à l'eau...
Tout candidat au bac philo a entendu parler de Claude Bernard et de la méthode expérimentale: la validité de toute théorie (comme le génial PLU des géniaux Philippe DURON et Xavier LE COUTOUR) s'éprouve par l'expérimentation et l'application sur le terrain.
Une chose est sûre, ces deux-là voulaient, pour des raisons que nous ne détaillerons pas ici, construire partout (et n'importe où, voire n'importe quoi, dans la droite ligne de la politique de leurs prédécesseurs).
Côté quantité, c'est réussi, on n'a jamais vu autant de chantiers et de grues aux quatre coins de notre ville. Et du lourd, du massif, à tel point que de loin on a parfois l'impression que c'est construit au milieu de la route (comme La Charité offerte aux riches, à la sortie de Caen rue de Falaise, ou le silo à étudiants de Kaufman & Broad au Péricentre, avenue de la Côte de Nacre, 10 étages, 286 petits logements avec vue imprenable sur le périphérique pour les plus chanceux -fenêtres fermées il va de soi-). Kaufman, ça veut pas dire marchand ? Et broad, en gros ? La pompe à phynance fonctionne à plein régime. Ou à tout rompre...
Petit promoteur cherche terrain zone UB.
Le problème, c'est qu'une fois construits (en une trentaine d'années) tous les espaces un peu conséquents et encore disponibles (les champs de la Folie-Couvrechef, l'ancienne zone artisanale de la Cité Gardin, la zone de carrières de Beaulieu, les anciennes casernes comme ZAC Decaen, rue Daniel Huet et à La Grâce de Dieu, les anciennes terres d'Eglise comme le Bon Sauveur, les terrains de Lemonnier, la Charité, les rives de l'Orne et du canal, l'ancien hôpital Clémenceau, bientôt peut-être les prisons caennaises, etc.), il ne reste plus guère qu'une zone portuaire sur remblais, artificiellement et provisoirement à l'abri des inondations, et les anciens faubourgs, pour certains déjà rasés (cités-jardins et cités ouvrières d'habitat social individuel remplacées par du collectif, comme au Clos-Joli).
Evidemment, on ne touche pas encore au pavillonnaire privé des lotissements d'après guerre, classés en zone UC du PLU. Faut tout de même garder des électeurs...
Mais on reprend en l'amplifiant la méthode appliquée aux zones UB dans le POS de décembre 2000 (celui du regretté François SOLIGNAC-LECOMTE et de Luc DUNCOMBE). On déclasse en zone UB d'anciens espaces UC déjà «mités», on plaque sans discernement, le long de toute voie pouvant être qualifiée de boulevard, des secteurs UBa aussi constructibles qu'en centre-ville. Et on fait s'enfoncer profondément en arrière (et sans justification de bord de boulevard à vocation prétendument «très urbaine») ce secteur UBa, jusqu'en plein tissu pavillonnaire, comme en haut de la rue de la Délivrande...
Le petit promoteur local, qui ne peut jouer dans la cour des grands (Eiffage, Bouygues, Nexity et consorts, mais aussi WEBRE, Claude JEAN, etc.) est friand de pavillons à détruire sur des terrains très constructibles. J'en veux pour preuve ma boîte à lettres... Sans doute doit-il aussi se montrer plus généreux que l'acquéreur lambda, mais le prix d'un terrain n'est-il pas fonction des droits à construire qui vont avec ? S'il s'en donne la peine, il trouve des vendeurs. Exemple:
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2014/10/14/des-precautions-a-prendre-dans-l-utilisation-volontiers-optimale-pour-les-p.html
Et il s'accroche, le bougre ! Quand son permis est retoqué, il en demande un autre (ou plutôt le même)...
La zone UBu, d'un bout à l'autre de la ville.
L'exemple évoqué ci-dessus est celui du premier permis Millet-Chilou au 160 rue de la Délivrande (permis retiré pour cause de grave incompétence professionnelle de ses concepteurs et du service censé en vérifier la conformité aux règles applicables). Et bien ce permis a depuis le 4 de ce mois de juin un petit frère, déclaré viable par Mme Sonia DE LA PROVOTE, sage-femme, bien que ressemblant comme deux gouttes d'eau à son aîné mort-né, à un grossier défaut près.
Mais le temps n'est pas venu de se prononcer sur ses chances de survie, ni de parler des autres interventions dans ce quartier du Cabinet Millet-Chilou, comme ce permis du 19 février 2015 pour la construction juste à côté, dans l'enceinte des lycées Dumont d'Urville et Laplace, d'un Centre d'hébergement et de ressources pour sportifs de haut niveau. Chaque chose en son temps...
Non, ce dont je veux vous parler aujourd'hui, près de 3 mois après l'heureux épilogue de cette autre affaire, c'est d'un autre bel exemple de projet délirant en zone UBu, à l'autre bout de cette ville, rue Savorgnan de Brazza, quartier de la Maladrerie.
124 m² de mur aveugle à 5m de leur façade...
Trentenaires, Michaël et son épouse sont propriétaires, dans la cour du 18 rue Savorgnan de Brazza, d'une petite maison constituée d'un simple rez-de-chaussée. De l'autre côté de la cour, des locaux commerciaux et d'activité; entre eux et la rue (au sud) deux garages.
Mais voilà que début janvier 2015, ils découvrent sur le mur (sur rue) de ces garages l'affichage d'un permis de construire délivré le 10 décembre précédent à une SCI qui prétend construire, à la place de ces garages et sur un terrain de 113 m² (!), un petit immeuble de 2 logements sur 3 niveaux et 9,64m de hauteur...
A la mairie, où ils sont allés consulter le dossier, on leur affirme que ce permis est parfaitement conforme aux règles du PLU, zone UB. S'ils ne font rien, ils auront bientôt devant leurs fenêtres, à 5m de leur façade, un mur aveugle de 3 fois sa hauteur (9,64m), sur 12,87m de large. La prison à perpétuité, à deux pas de la prison. Plus de lumière, plus de soleil, et quelle vue !
Caen sacrifié « sur l'autel du dogmatisme
de la densification urbaine »
(Sonia de La Provôté, le 16 décembre 2013)
Seulement voilà, ils ne se sont pas laissés faire, et ont adressé au maire de Caen un recours gracieux, détaillant en pas moins de 5 points en quoi le permis signé par Mme Sonia de LA PROVOTE méconnaissait les règles applicables de l'urbanisme et du PLU de Caen, et en ajoutant un sixième concernant l’illégalité des dispositions du PLU soulevée par voie d’exception, s’agissant du zonage et/ou du règlement du secteur UB dans cette partie du territoire communal.
Ils y soulignaient notamment le côté inadapté de diverses dispositions de ce PLU en zone UB (comme ailleurs, bien entendu): -article 5 (caractéristiques des terrains) non réglementé (c'est ainsi qu'ici un terrain de 113 m2 devient constructible sur toute sa surface, sans autres conditions, sur 3 niveaux jusqu'à 10,5m de hauteur); - article 7 (implantation en limites séparatives et bande de constructibilité de 13m de profondeur, soit 4m de plus que la profondeur de ce terrain); - article 9 (emprise au sol de 100%); - article 13 (les espaces verts sont la cinquième roue du carrosse, et passent bien sûr après la sacro-sainte constructibilité...); - article 14 (coefficient d'occupation des sols non réglementé, autre puissant facteur d'urbanisation des confettis)...
Pour consulter le texte complet de leur recours (un petit exemple est toujours utile), il suffit de cliquer sur le lien suivant :
[recours gracieux Savorgnan de Brazza]
« Un maire adjoint à l’urbanisme n’est pas là
pour accepter tous les permis de construire »
Ils sont restés sans nouvelles pendant pas loin de 2 mois, jusqu'à ce qu'un voisin leur raconte qu'il avait vu le titulaire du permis, lequel l'avait informé du retrait de cette autorisation. Mais de la mairie de Caen, ils n'auront jamais la moindre nouvelle... La France d'en-bas (comme on a pu dire naguère dans certains milieux), on ne la courtise (et fait semblant de la respecter) qu'en période pré-électorale. Quoi qu'il en soit, ils ont pu vérifier que Mme Sonia de LA PROVOTE, qui, par sa signature, avait accordé ce permis, avait dû admettre moins de 3 mois plus tard que c'était à tort, l'implantation de la construction devant se faire en retrait de 5m par rapport à l'alignement (article UB 6.2.1), comme indiqué dans leur recours. Cet arrêté de retrait du 6 mars 2015 est reproduit ci-dessous.
(cliquer pour agrandir)
Happy end donc pour les habitants de cette petite maison. Mais combien d'autres, moins réactifs, auront laissé passer les 2 mois du délai de recours, ou méconnu les règles formelles de ce recours (comme l'envoi en recommandé d'une copie au titulaire du permis contesté) ? Et est-ce bien au citoyen de base de vérifier la légalité des permis délivrés ? A quoi servent dans ce cas les services instructeurs, et les adjoints censés assumer la responsabilité des décisions qu'ils prennent ?
Décidément, «Un maire adjoint à l’urbanisme n’est pas là pour accepter tous les permis de construire», comme le déclarait Mme Sonia de La Provôté, le 16 décembre 2013, jour où le PLU nouveau était soumis à l'approbation du précédent conseil municipal. Et il ne suffit pas de l'avoir dit, en tant que candidat au califat à la place du calife. Il faut le faire.
Si les 2 permis de construire dont il a été question ici, en zone UB pour l'un et secteur UBa pour l'autre, ont été jugés inacceptables par les voisins concernés, c'est certes en raison des règles excessives et confuses que d'aucuns ont fait figurer dans le plan d'urbanisme. Des règles souvent immédiatement contredites par toute une kyrielle d'exceptions qui font de ce document un pur produit de la pataphysique, « science du particulier », étude des « lois qui régissent les exceptions ».
Mais cela n'exonère pas de leur responsabilité ceux qui, après avoir âprement critiqué ce PLU et le «dogmatisme de la densification urbaine» dont il est la traduction, doivent tirer les conséquences de ces critiques (qu'on ne veut pas croire de pure tactique électorale), en envisageant sérieusement et rapidement la correction des excès qu'ils (ou elles) dénonçaient naguère, et à tout le moins en se montrant vigilants lors de la délivrance d'autorisations au regard des règles excessives et contestables de ce PLU.
Et pour finir, une petite chanson de Dick Annegarn...
17:40 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : zone ubu, alfred jarry, docteur faustroll, plan local d'urbanisme (plu) de la ville de caen, joêl bruneau, sonia de la provôté, philippe duron, xavier le coutour, kaufman & broad, françois solignac-lecomte, luc duncombe, eiffage, bouygues, nexity, webre, claude jean, 160 rue de la délivrande, balcons de l'université, billet-giraud, cabinet millet-chilou, centre d'hébergement et de ressources pour sportifs de haut nive, lycées dumont d'urville et laplace, rue savorgnan de brazza
jeudi, 29 septembre 2011
Casernes en solde à Caen, un enjeu majeur qui donne à la modification n° 4 du POS un éclairage inattendu…
En écrivant ici, il y a quelques jours, que la ville de Caen pouvait ne pas devenir propriétaire de l’ancienne caserne de gendarmerie Le Flem (le temps d’arrêter dans le détail les principes d’urbanisation de cette zone, sous forme de ZAC par exemple, et d’en céder les meilleurs morceaux à divers opérateurs privés), je n’envisageais là qu’une hypothèse parfaitement théorique et pour tout dire bien improbable.
Je pourrais bien en cela avoir commis une grossière erreur, par manque d’information. A qui la faute, dans ce monde ô combien discret de l’urbanisme caennais ?
On laisse le marché jouer !
Je viens en effet de retrouver sur le site de Ouest-France un court article paru le vendredi 1er juillet de cette année, il y a donc moins de 3 mois, et passé de moi (de moi seul ?) inaperçu :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Caserne-Martin-la-Ville-a-fait-une-offre-_14118-avd-20110701-60812758_actuLocale.Htm
On y apprend que la ville de Caen est candidate à l’acquisition, au prix de 4,5 millions d'euros, de la caserne Martin, rue Daniel-Huet, « en vue d'une optimisation du nombre de logements en coeur de ville et d'une intégration d'un programme de logements sociaux en centre-ville », mais que France-Domaine juge ce prix insuffisant, et que la ville a décidé de saisir le juge de l'expropriation, sur cette question du prix à payer.
Concernant la caserne Le Flem, par contre, la Ville n'aurait pas été preneuse. L'ensemble serait évalué à 10 millions d'euros. « C'est très élevé, on ne comprend pas cette estimation des Domaines », aurait déclaré Xavier LE COUTOUR. « Une opération immobilière, ici, ne peut pas s'équilibrer. On laisse le marché jouer ! ».
Abandon au privé de l’aménagement du site ?
Est-ce un coup de bluff ? La ville n’aura-t-elle pas, entre le début juillet et aujourd’hui, fait une offre raisonnable, lui permettant de maîtriser son urbanisme dans cette zone via le contrôle de l’offre foncière ? Ou aurait-elle dès le début résolu d’abandonner au privé (à ses interlocuteurs habituels du privé: Bouygues, Eiffage, Nexity, SAFAUR, Webre, SEDELKA, Akerys, etc., seuls ou sous la forme d’un consortium constitué pour l’occasion, comme pour les Rives de l’Orne), l’aménagement de ces 2 hectares de terrain à (re)bâtir (21 261 m² pour être précis) ?
Une fiche de renseignements d’urbanisme du 20 juin,
détaillant le point 5 de la quatrième modification du POS…
C’est évidemment une question qui se pose, quand on examine de plus près l’offre de France-Domaine, telle que consultable sur internet par tout un chacun, à l’adresse suivante :
http://www2.budget.gouv.fr/cessions/previsions_fiches/placement/avis_caen_le_flem.pdf
Voici les 7 pages de la chose, pour les malhabiles de la souris :
avis de cession caserne Le Flem.pdf
On y fait état page 2 d’une fiche de renseignements d’urbanisme, délivrée par la mairie de Caen le 20 juin 2011, c'est-à-dire contemporaine du renoncement de la municipalité à acquérir cet ensemble (tel qu’annoncé dans Ouest-France le 1er juillet).
Une affaire à saisir…
La mention « pas de COS » peut y apparaître comme un argument de vente pur et simple (on peut ici pratiquement tripler la densité du bâti existant), puisqu’il n’y a plus depuis décembre 2000 de COS (coefficient d’occupation des sols ou rapport entre les surfaces construites et la superficie du terrain) dans aucune des zones du POS de Caen…
Ce document prétend aussi (à tort) que le projet de ville « Caen prend les devants » (resucée 2009 des foutaises antérieures), et le PADD du futur PLU (conseil municipal du 16 mai 2011) imposerait à l’acquéreur « des objectifs de mixité fonctionnelle » (et, notons-le, pas de « mixité sociale »). Or, tant que le règlement du PLU n’aura pas été approuvé par le conseil municipal (cela fait dix ans qu’on l’attend, sans que les anciens opposants à Brigitte LE BRETHON songent aujourd’hui à s’indigner de ce retard), les seules contraintes urbanistiques sont celles qui figurent dans le règlement du POS en vigueur, zone UD…
Mais le plus édifiant est la rubrique « évolution de l’urbanisme » (page 2), avec la mention des 2 emplacements réservés (2 nouvelles voies) à inscrire au POS après approbation de sa quatrième modification (point 5)… Une énième modification qui n’en est aujourd’hui encore qu’au stade de l’enquête publique (jusqu’au 14 octobre dernier délai)…
Une modification considérée en fait comme acquise…
Voilà donc où en est la démocratie à Caen. Des petits arrangements discrets entre amis dans le dos du citoyen-contribuable, auquel on permet encore (on ne peut pas faire autrement) d’aller griffonner sur un registre d’enquête son opinion, mal éclairée ou pas éclairée du tout, et pour cause !
Mais pour qui roule la municipalité en place ? Vous avez jusqu’au 14 octobre pour donner votre avis sur cette question :
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2011/09/18/xavier-le-coutour-bricole-une-enieme-fois-le-plan-d-occupati.html
Sans illusions…
19:57 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : caen, grâce de dieu, caserne de gendarmerie le flem, caserne martin rue daniel-huet, france-domaine, xavier le coutour, bouygues, eiffage, nexity, apsys, safaur, webre, sedelka, rives de l’orne, projet de ville « caen prend les devants », padd, mixité fonctionnelle, mixité sociale, brigitte le brethon, quatrième modification du pos, enquête publique
samedi, 08 mars 2008
Modalités de l’aide publique aux logements privés de grand standing, chapitre II
Chapitre II: de gros rabais sur le prix des terrains vendus aux promoteurs privés
Dans un texte récemment publié ici (Chapitre I: La recette pour construire et ses trois ingrédients), j’expliquais que, sous la houlette de Jean-Marie GIRAULT, puis sous la férule de Brigitte LE BRETHON, la municipalité de Caen avait mis en oeuvre deux principaux leviers lui permettant d’encourager l’immobilier privé de haut standing.
Le premier de ces leviers était le tripatouillage des documents d’urbanisme (règles applicables et zonage du territoire communal, définissant ce qu’on peut construire, dans quelles limites, et à quel endroit).
J’avais illustré mon propos par un seul exemple: celui d’un « emplacement réservé » (n° 18 du POS révisé approuvé par le conseil municipal le 11 décembre 2000), une voie piétonne que rien ne justifiait d’ouvrir entre la rue Richard-Lenoir et la rue Varignon... sauf les intérêts supérieurs de la société BOUYGUES Immobilier, à laquelle l’existence de cette voie en projet (qui assurément ne débouchera jamais rue Varignon) avait permis de construire une aile supplémentaire en retour. Et donc beaucoup de mètres carrés supplémentaires, sur un terrain (vendu par France-Telecom) dont le prix restait évidemment inchangé...
Des tripatouillages de ce genre, on n’a aucun mal à en débusquer d’autres dans les versions récentes (à partir de 2004-2005) des documents d’urbanisme caennais (modification n° 2 du PAZ de la ZAC Claude DECAEN, modification n° 1 du PAZ de la ZAC Claude MONET, modification n° 1 du POS révisé, révision simplifiée concernant les Rives de l’Orne, révision simplifiée relative aux terrains horticoles de l’Institut Lemonnier).
Il me faudra consacrer au moins un texte à chacune de ces trois dernières modification et « révisions simplifiées », tant il est évident que les seuls intérêts des promoteurs privés (et du propriétaire du terrain s’agissant de l’Institut Lemonnier) ont joué un très grand rôle dans les altérations d’un projet urbanistique adopté à peine 3 ou 4 ans plus tôt...
On peut déjà se faire une petite idée de la méthode employée en se reportant aux textes consacrés aux exploits caennais de M. Fernando de Almeida GOMES...
Mais venons-en au second levier utilisé par la municipalité caennaise pour encourager l’immobilier privé, de standing ou non. Il s’agit ici des prix d’amis consentis aux promoteurs privés pour la vente de terrains viabilisés aux frais du contribuable...
J’ai sur ce point dans mes archives trois exemples qui me sont chers, car trois arrêts de la Cour Administrative d’Appel de Nantes, confirmant autant de jugements du Tribunal Administratif de Caen, m’ont fait payer 6.274 euros mon impertinence de citoyen scandalisé par le « rabais » global de 4.932.246 F (751.916 euros) consenti alors à trois promoteurs pour la vente de terrains dans les ZAC Beaulieu, Gardin et de la Folie-Couvrechef.
De nombreux amis, connus ou inconnus, m’ont certes aidé à payer ma rançon. Qu’ils en soient ici encore remerciés. Mais l’argent public des rabais consentis n’en a pas moins servi à assurer profits et plus-values à une poignée d’opérateurs privés, et cela continue aujourd’hui et n’a jamais cessé, comme le montre le coup de gueule d’Etienne ADAM au conseil municipal du 18 juin 2007
(à lire à l’adresse suivante: http://anpag.org/article.php3?id_article=468).
N’est-ce pas là l’occasion de dire qu’Etienne et quelques autres, absents de la liste susceptible d’assurer dans les jours prochains l’alternance à la mairie, y avait certainement toute sa place, et que c’est évidemment une erreur (et peut-être même une faute) de n’avoir pas tout fait pour rassembler toute la gauche (une voix PS pèse-t-elle plus lourd qu’une voix ANPAG ?) ...
Aide à la pierre, la municipalité au secours des promoteurs nécessiteux:
1- les 287.760 F de la société SEDELKA (M. Claude JEAN)
Le lundi 13 mars 2000, la délibération n° 26 de la séance du Conseil Municipal de Caen avait « décidé la cession au profit de la Société SEDELKA (...) d’un terrain (...) d’une surface de 1691 m² (...) au prix de 650 F HT par m² SHON destiné aux logements... »
L’exposé précédant le dispositif de cette délibération précisait en son quatrième alinéa que: « Le prix de cession est fixé à 650 F HT le m² de SHON pour les logements, au lieu du prix habituel de 815 F HT, afin de compenser, dans unmarché plutôt à la baisse, leur moindre attractivité commerciale du fait que la façade ensoleillée donnera directement sur le boulevard Georges Pompidou qui est très circulé. »
A l’aide d’une calculette, on pouvait facilement constater que le rabais consenti au promoteur s’élevait à: (815-650) x 1744 = 287 760 F (et 20 % du prix normal).
Quant aux motifs avancés pour justifier la renonciation au prix habituel de 815 F le m² de SHON, leur caractère fantaisiste crevait les yeux.
Comment parler d’un « marché plutôt à la baisse » quand tous les journaux parlaient alors d’euphorie dans le secteur du bâtiment, et de hausse des prix dans l’immobilier ?
Une hausse de 102 % en dix ans, comme l’annonçait Liberté dans son édition du jeudi 24 janvier 2008...
Les nuisances sonores du boulevard Pompidou justifiaient-elles par ailleurs un rabais de 20 %, quand bien d’autres rues de Caen (et pas des moins cotées) étaient au moins aussi bruyantes et « circulées », et dès lors qu’on destinait à des commerces le rez-de-chaussée de l’immeuble à construire, commerces pour lesquels cette situation en bordure de boulevard constituait évidemment un atout ?
Est-ce qu’alors la personnalité du promoteur (un personnage auquel notre association s’était déjà frottée dans d’autres dossiers) ne pouvait pas expliquer ces touchantes attentions, notamment de la part du trio régnant alors à la mairie sur l’urbanisme et les affaires foncières (MM. François Solignac-Lecomte, LucDUNCOMBE et Thierry MARC) ?
Mais qu’alliez-vous penser là ? Le marché était à la baisse, vous dis-je. Et construire en ville expose aux bruits de la circulation. Voudriez-vous des façades aveugles sur rue ? Non, le rabais allégué n’existait pas. Le souci de l’intérêt général n’était pas méconnu, et la décision contestée n’était évidemment entachée d’aucun détournement de pouvoir...
Le plaignant devait en conséquence dédommager la commune et le promoteur pour les frais d’avocats qu’ils avaient dû engager pour se défendre (jugement du Tribunal Administratif de Caen du 27 février 2001, confirmé en appel le 3 mai 2005)...
Aide à la pierre, la municipalité au secours des promoteurs nécessiteux:
2- les 191.290 F de la Sarl AG PROMOTION (AVENEL)
Une autre délibération (n° 28) de la même séance du conseil municipal du lundi 13 mars 2000 avait par ailleurs « décidé la cession au profit de la SCI du COLISEE (...) d’un terrain de 2757 m² (...) au prix de 400 F HT par m² SHON... »
On pouvait lire, en introduction au dispositif de cette délibération n° 28, les lignes suivantes:
« A compter de cette opération, il est proposé de fixer le prix de cession des terrains destinés à des programmes de logements ... à 400 F HT par m² SHON, alors que ce prix était jusqu’à présent de 370 F HT par m² de terrain. Il apparaît en effet préférable de fixer la valeur du terrain en fonction de l’importance de la construction réalisée plutôt que de la superficie du dit terrain ce, à l’instar de ce qui est pratiqué dans les ZAC Beaulieu et Gardin-Espace Conquérant. »
Accrochez-vous, car la manoeuvre est là un peu plus savante. Ce qui à première vue apparaît comme une augmentation du prix est en fait un rabais, de 20 % là encore !
En effet le terrain qui, dans cette ZAC de la Folie-Couvrechef, aurait été précédemment vendu 1 020 090 F (2757 m² de terrain x 370 F HT le m² de terrain), était bradé pour 820 800 F (2052 m² de SHON x 400 F HT le m² de SHON).
La différence s’établissait tout de même à 199 290 F, qui n’allaient pas compenser une partie même minime des frais énormes engagés par la ville, et donc d’abord par le contribuable, pour la réalisation de cette ZAC de la Folie-Couvrechef (acquisition des terrains, frais financiers, viabilité primaire, équipements, etc.)
Les motifs avancés pour renoncer ici au tarif précédemment pratiqué étaient tout bonnement... inexistants. Car tout le monde savait aussi que la ZAC était pratiquement terminée, depuis trente ans qu’on y construisait (plus que 5 terrains à vendre pour du logement, à l’époque)...
On changeait donc la règle du jeu à la fin de la partie... pour les tout derniers joueurs.
Curieusement, par un mémoire déposé in extremis par son avocat (Me Jacques AUGER) le 1er février 2001, la Ville de Caen concluait à un non-lieu dans cette affaire, au motif qu’elle avait fait adopter le 15 janvier 2001 au conseil municipal une délibération rapportant celle adoptée le 13 mars 2000.
Il était question dans cette nouvelle délibération du désistement de la SCI du COLISEE (signifié à la ville par lettre du 27 juillet 2000, donc six mois plus tôt).
Mais la délibération ne changeait rien au prix stipulé (au nouveau mode de calcul du prix des terrains, alors qu’il n’y avait pratiquement plus rien à vendre), et indiquait aussi que la SCI du COLISEE, avec la bénédiction de la municipalité, passait le témoin à la Sarl AG PROMOTION (plus connue sous le nom d’AVENEL PROMOTION).
La ficelle était un peu grosse.
En demandant un non-lieu que le tribunal administratif ne pouvait lui refuser (puisque la délibération attaquée était annulée), la municipalité (et en coulisse la SCI du COLISEE) se retirait d’une affaire mal engagée qu’elle pensait manifestement perdue.
Mais la délibération du 15 janvier 2001 ne changeait rien sur le fond, et c’était seulement un autre promoteur privé qui se voyait désigné pour être le bénéficiaire de ses bontés (on évitera de se lamenter sur les déboires de la SCI du COLISEE, qui, dans cette affaire, à évidemment négocié avec AVENEL le marché qu’elle lui abandonnait).
Je n’ai pas voulu à l’époque laisser passer une manoeuvre aussi grossière, et j’ai sans doute eu tort.
J’ai donc demandé au Tribunal Administratif de Caen d’annuler la délibération du 15 janvier 2001, pour les mêmes raisons qui m’avaient amené à contester la délibération du 13 mars 2000 (on ne change pas la règle du jeu en fin de partie, pour consentir un avantage aux derniers joueurs).
Mais ce tribunal n’a voulu voir là qu’un acharnement coupable, le procédé utilisé ne souffrant selon lui aucune critique, et m’a condamné à payer 400 euros à la Ville de Caen, et 400 euros à la SARL AG PROMOTION.
Copieusement insulté par les avocats des parties adverses en première instance, je me suis obstiné, et j’ai fait appel de ce jugement devant la Cour Administrative d’Appel de Nantes, qui à son tour a rejeté ma requête, et, par un arrêt du 13 décembre 2005, m’a cette fois condamné à payer 1000 euros à la Ville de Caen, tout en accédant à ma demande d’annulation des mentions injurieuses et diffamatoires dont l’avocat de la SARL AG PROMOTION avait émaillé ses écrits...
Une piètre consolation. Et une bonne leçon sans doute: le poker n’est pas un jeu dont les naïfs doivent se mêler, sauf à consentir à se faire plumer...
Aide à la pierre, la municipalité au secours des promoteurs nécessiteux:
3- les 4 452 600 F de M. WEBRE
Cette troisième affaire est peut-être la plus savoureuse. Le rabais accordé y atteint 4.452.600 F, soit 678.886 euros, ou encore 46 % du prix défini par le conseil municipal, pour la construction d’un immeuble de très grand standing, dans lequel le promoteur s’est réservé, pour son usage personnel, un petit appartement de 200 m² environ au dernier étage. Un immeuble adossé à la nouvelle Trésorerie Générale dans la ZAC GARDIN, en plein centre de Caen (entre Hôtel de Ville et Préfecture).
C’est en effet pour maintenir l’équilibre financier prétendument compromis de la Résidence Le Gardin que le conseil municipal de Caen, réuni le lundi 15 janvier 2001, avait adopté à la majorité silencieuse (9 votes contre et une abstention de l’opposition ne faisant pas le poids) une délibération n° 43 qui revenait sur les conditions de la vente du lot B2 de la ZAC Gardin consentie par le même conseil municipal le 27 avril 1998 (délibération n° 33).
Comme dans les deux affaires précédemment relatées, les juges administratifs (à Caen comme à Nantes) ont trouvé la chose parfaitement régulière, et m’ont condamné, pour les premiers, à payer 300 euros à la Ville de Caen, et 300 euros à la société Investir Immobilier de M. Roger WEBRE, et pour les seconds, à payer 750 euros de plus à chacun. Faut pas chercher des poux dans la tête des gens respectables...
Mais revenons à nos moutons.
N’ayant guère le temps de rédiger un nouveau texte sur cette affaire, je vous livre celui d’une lettre adressée en janvier 2004 à M. Alain LAMBERT, alors Ministre délégué chargé du Budget après avoir été maire d’Alençon, venu ce jour-là à Caen inaugurer la Trésorerie Générale...
Caen, le 14 janvier 2004
à M. Alain LAMBERT,
Ministre délégué chargé du Budget
et de la réforme budgétaire
Monsieur le Ministre,
Ayant appris que vous deviez inaugurer la nouvelle Trésorerie Générale du Calvados le vendredi 16 janvier, c’est très respectueusement que je voudrais attirer votre attention sur la situation délicate dans laquelle s’est trouvé la société INVESTIR IMMOBILIER, promoteur dont l’immeuble est adossé au bâtiment que vous allez inaugurer.
Celui-ci, lauréat d’une consultation d’opérateurs organisée par la Ville de Caen en juin 1997, pour l’attribution des droits à construire du lot B2 de la ZAC GARDIN, avait obtenu, par une délibération du conseil municipal de Caen en date du 27 avril 1998, la cession desdits droits au prix de 1.300 F HT le m² de SHON, sachant que son projet d’alors représentait une SHON globale de 6.300 m², pour la réalisation de 50 logements, de 1.330 m² de commerces et de 1.060 m² de bureaux.
Ce prix de 1.300 F HT le m² de SHON avait été fixé par une délibération n° 56 du 24 avril 1995 du conseil municipal de Caen, concernant les ventes de terrains aux promoteurs privés envisageant de construire en bordure de la place Gardin et le long de l’avenue de l’Hippodrome.
La société INVESTIR IMMOBILIER avait également déposé, le 28 mai 1998, une demande de permis de construire qu’elle dut modifier le 20 novembre 1998, pour la rendre conforme au règlement du plan d’aménagement de zone (PAZ), qui exigeait, sauf impossibilité technique, la réalisation sur la parcelle de toutes les places de stationnement nécessaires.
Aucune impossibilité technique ne pouvait être invoquée pour la réalisation d’un parking souterrain de trois niveaux sous l’immeuble, puisqu’au même moment on réalisait, à quelques dizaines de mètres de là un parking souterrain public de 5 niveaux.
Après une nouvelle demande de modification du permis de construire, celui-ci fut finalement accordé pour une SHON globale de 7.222 m², et 133 places de parking en sous-sol, dans un terrain où la nappe phréatique n’est qu’à 1,5 m de profondeur, et où les fondations doivent aller chercher à 16-18 m un sol plus stable que les alluvions d’un fond de vallée humide, remblayée il n’y a guère plus d’un siècle.
Des conditions difficiles que d’autres aussi ont rencontrées, comme à Alençon, au 18 à 22 rue du Pont Neuf (et rue De Lattre de Tassigny), où un permis de construire accordé le 14 septembre 1994 avec avis favorable du maire semble s’être échoué dans la Sarthe (Résidence Henri II de la SARL ELYBAT).
Et il n’est pas toujours plus aisé de creuser dans le granite.
M. Roger WEBRE (S.A. INVESTIR IMMOBILIER) a de peu réchappé à une telle mésaventure.
D’une grande pudeur, il ne s’était en effet, pendant près de 3 ans, ouvert à personne des difficultés financières dont le parking souterrain à construire (à frais partagés avec l’Etat) était la cause.
Et il n’a maladroitement fait connaître ces difficultés qu’au tout dernier moment, quand son retrait de l’opération envisagée aurait compromis la construction de la Trésorerie Générale elle-même.
Mais il avait fort heureusement de vrais amis qui l’ont soutenu dans l’épreuve.
On a ainsi obtenu que le service des domaines révise son avis (estimant en 1998 le prix des droits à construire à 1.300 F HT le m² de SHON), et le ramène le 21 décembre 2000 au niveau plus raisonnable de 700 F HT le m² de SHON.
On a ensuite obtenu que le conseil municipal de Caen vote le 15 janvier 2001 la délibération nécessaire à la vente du terrain à ce prix.
Ce bol d’air d’environ 5 millions de Francs a permis que les travaux se fassent, et seuls quelques grincheux se sont émus d’une utilisation selon eux peu orthodoxe des deniers publics, arguant notamment du fait qu’un autre promoteur (la SARL SEDELKA de M. Claude JEAN) avait récemment acquis le terrain voisin, au prix de 1.384 F HT le m² de SHON, avec des contraintes aggravées (4 niveaux de parking souterrain au lieu de 3).
Mais sans doute ignorent-ils que M. JEAN estime lui-même le prix de vente de son immeuble à 13.476.493 euros, alors que le Conseil Général du Calvados a prévu de le lui acheter, après 8 ans de location (à raison d’un loyer annuel de 980.000 euros), pour la modique somme de 14.557.533 euros.
M. JEAN fait décidément là une très belle affaire, qui vendra d’occasion son immeuble un million d’euros plus cher que s’il était neuf.
Il était d’ailleurs rayonnant le 8 janvier dernier, quand notre maire, Mme Brigitte LE BRETHON (qui ce jour-là organisait à l’Hôtel de Ville une soirée diapos pour les résidents de la ZAC GARDIN) l’a invité à prendre la parole.
Mme le maire a aussi invité M. WEBRE à dresser le bilan de sa Résidence Gardin.
Il a certes annoncé qu’il avait tout vendu, mais sa pâleur, sa coiffure négligée, tout dans sa physionomie et son attitude montrait l’homme accablé qui ne mange peut-être pas à sa faim, qui doit compter et économiser sur tout, et que ronge l’angoisse du lendemain.
Aussi vous serais-je très reconnaissant, si vous deviez rencontrer cet homme au cours de la cérémonie d’inauguration, où il a toute sa place en sa qualité de promoteur dont dépendait la construction dans les délais de la Trésorerie Générale, de lui manifester toute votre sympathie, et de favoriser sa progression vers le buffet.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma respectueuse considération
Bruno HERGAS
Je n'attendais pas de réponse à cette lettre; il n'y en a d'ailleurs pas eu...
Caen, la municipalité sortante au secours de ses « pauvres »...
Que pourrait-il encore rester à vendre, quand on a soigneusement tout bradé, avant une éventuelle cession du fonds de commerce du Grand Bazar de l’Hôtel de Ville ? Des terrains inondables dans la Presqu’île Portuaire ? Un service public assez obscur pour n’avoir jusque là intéressé personne ?
L’eau et le stationnement sont vendus au privé pour trente ans, comme le T.V.R., comme le bout de parking du Mac-Drive Côte de Nacre... En rupture de stock, certains ont réussi à vendre leur âme, pourtant lourdement hypothéquée. Mais la plupart ont échoué dans leur tentative pour fourguer à d’autres cet encombrant bagage. La vente en porte à porte permet à tout acheteur de renoncer à son achat dans les huit jours. Seules quelques personnes fragiles ou très âgées se sont laissées abuser. A chacun son fonds de commerce...
16:47 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sedelka, avenel promotion, webre, investir immobilier, au secours des promoteurs necessiteux