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mardi, 10 janvier 2012

Rappel: plus que 3 jours pour vous exprimer sur l’utilité publique de l’implantation d’un tribunal et d’une (grande) bibliothèque (à vocation régionale) sur la pointe de la Presqu’île…

Comme je vous le signalais le 27 novembre, une enquête publique est actuellement en cours (jusqu’au 12 de ce mois), concernant l'opération d'aménagement du secteur de la Pointe Presqu'ile (BMVR et Tribunal).
Aux alentours de Noël, il n’y avait sur le registre d’enquête, déposé à l’hôtel de ville de Caen, qu’une seule et unique observation, celle de M. LEMOUX, pharmacien avenue de Tourville… J’ignore s’il y en a d’autres aujourd’hui, mais je crains en tout cas qu’elles ne soient pas très nombreuses.

Le sujet n’est pourtant pas dépourvu d’intérêt.
C’est notamment l’occasion d’apprendre que la commune n’est actuellement propriétaire que d’une partie ridiculement restreinte des terrains nécessaires à la réalisation de la BMVR, du Palais de Justice et de la Grande Pelouse, et que le coût estimé d’acquisition des terrains des Ets SAVARE (ou RAVA-France) est de 4.240.000 € HT, pour 22.500 m² environ (si tout se passe comme prévu).
Les travaux d’aménagement sont quant à eux estimés à 6.426.000 € HT, et le coût de réalisation de la BMVR est (pour le moment) chiffré à 47.458.000 € HT
Cela mérite peut-être un coup d’œil ?

La consultation, même rapide, des 143 pages de l’étude d’impact (et plusieurs centaines de pages d’annexes) est par ailleurs fort instructive.
On y apprend beaucoup de choses sur la pollution des sols (et de la nappe phréatique) sur cet endroit de la Presqu’île, même s’il n’y a bien sûr « aucun risque sanitaire hormis à l’emplacement de quelques « flashs » sur la partie sud de la Grande Pelouse… ».
Pour les terres, pollution au cuivre, zinc, plomb et HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). Pour l’eau, pollution à l’arsenic et au plomb.
Ainsi, pour limiter les risques sanitaires, il est préconisé de proscrire tout usage de la nappe d’eau souterraine, et d’excaver les terres polluées (pour les mettre, ailleurs, dans un centre de stockage ad hoc, et les remplacer par des terres saines)
Quant aux risques d’inondation, ils sont considérés comme inexistants, et on affirme bien sûr que « le projet n’est pas concerné par le risque de remontée de nappe ». La nappe phréatique n’est pourtant qu’à 50cm de profondeur, et fort susceptible d’affleurer en période de très hautes eaux
Signalons enfin qu’on estime à 360 le nombre de places de stationnement (public) immédiatement nécessaires au fonctionnement des équipements projetés (BMVR et Tribunal), et qu’on prévoit de ne créer que 55 places sur les voiries. Pour le moment. En attendant une seconde tranche de travaux… et la construction d’un parking souterrain de 305 places sous la Grande Pelouse !

Vous n’envisagez toujours pas d’aller voir par vous-même ? Qu’à cela ne tienne, vous pourrez consulter ici, sans vous déplacer, un « Avis de l’autorité environnementale », signé du préfet de région. C'est mieux que rien.

Avis de l'autorité environnementale amenagement de la presqu'ile de Caen.pdf

lundi, 26 décembre 2011

Les projets de Duron, Le Coutour et consorts (Caen Habitat) pour l’avenue Georges Clémenceau, au Clos Joli et alentours…

projet de renouvellement urbain du secteur Clemenceau, Caen Habitat, Clos Joli, Philippe DURON, Xavier LE COUTOUR, modification n° 4 du plan d’occupation des sols, LAN (Local Architecture Network), Benoit Jallon, Umberto Napolitano, OLGGA, CBA Architecture, Christophe Bidaud,

@http://www.cotecaen.fr/

DURON le 4 janvier 2012 au Clos Joli

Au commencement était le Verbe, et le Verbe était Dieu. Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe. C’est donc par un courriel municipal du 16 décembre que quelques habitants du secteur ont appris la venue prochaine sur leurs terres de celui par qui tout se fait et se défait :
« Dans le cadre du projet de renouvellement urbain du secteur Clemenceau, (…) une première opération de construction va être lancée par Caen Habitat sur les emprises démolies de Clos Joli. (…). Afin de vous présenter cette opération (…), une réunion publique est prévue le 4 janvier 2012 à 20 heures, à la Maison de quartier St Jean Eudes (38 Avenue du Calvados).
Cette réunion sera présidée par le Maire, en présence de M. Le Coutour, M. Lemonnier, M. Toullier, Caen Habitat et l’équipe d’Architectes du projet. »


L’impétrant est ?

Grande nouvelle, un projet avait donc été retenu, alors même que d’aucuns, habitants de ce quartier et vivement intéressés à l’évolution de son environnement, ignoraient qu’un concours avait été lancé (et quel en était évidemment le cahier des charges), et n’étaient même pas au courant des dispositions d’urbanisme spécialement bricolées cet automne par notre ami Xavier LE COUTOUR pour permettre, entre autres, la réalisation de ce projet. C’est bien sûr de la modification n° 4 du plan d’occupation des sols municipal dont il est ici question, huitième chapitre : créations d’emplacements réservés dans le secteur Clémenceau – Clos Joli – CHR)…
Comme j’ai pu l’expliquer ici même par une note du 18 septembre (http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2011/0...), les distraits ont des excuses. On a tout fait pour qu’ils ne s’aperçoivent de rien (arrêté de mise à l’enquête publique au mois d’août, conseillers municipaux pas au courant, site internet municipal pratiquement muet, etc.)…
Mais comme l’indique maintenant ce même site internet, la modification n°4 du POS a été approuvée par délibération du Conseil municipal en date du 12 décembre 2011. Ces dispositions sont devenues opposables aux tiers à compter du 22 décembre 2011, date d'accomplissement de la dernière formalité requise pour rendre la délibération exécutoire.
On ne pouvait tout de même pas commencer avant…

 

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Des projets en compétition,

dont celui auquel vous avez échappé…

Mais venons au fait. Si, en fouinant de ci de là, nous n’avons trouvé que trois projets ayant concouru (il y en avait peut-être d’autres), il est sûr au moins que l’un des trois ne sera pas réalisé, et que ce candidat connaissait son sort dès le 1er décembre.
Ce candidat, c’est le cabinet LAN (Local Architecture Network), créé par Benoit Jallon et Umberto Napolitano en 2002, « avec l’idée d’explorer l’architecture en tant que matière au croisement de plusieurs disciplines ». Sage programme, point trop original. Et voilà leur projet :
http://www.lan-paris.com/fr/projects/index/id/65
Profitons-en pour appeler votre attention sur la petite phrase en exergue: « Une personne de l’agence a dit: "A closed block revisitation" ».
C’était un bloc en effet, et fermé. Voilà donc une agence où l’on ne manque pas de lucidité, et où l’on sait (brièvement) s’exprimer en anglais.
Mieux en tout cas que dans notre langue, comme en témoignent les deux lignes de texte figurant en dessous de la vidéo: « Après de comparaisons entre plusieurs volumétries, l’îlot fermé à cour centrale s’est relevé être le plus convaincant et le plus amène à répondre aux différents ambitions à la fois urbaines et architecturales ». Ainsi soit-il. Le français ne serait-il pas la langue dans laquelle on enseigne à  l’Ecole d’Architecture de Paris-La Villette ?
Quant à la vidéo présentant ce projet, son plus grand mérite me semble résider dans l’art avec lequel elle sait faire défiler des nuages au dessus d'une masse compacte platement quadrangulaire, ou faire tomber une feuille -virtuelle- devant l'objectif d'une caméra tout aussi virtuelle…

 

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Les projets auxquels vous n’avez peut-être pas échappé…

On peut consulter sur internet un autre projet, daté de septembre 2011 par ses auteurs (agence OLGGA, basée à Paris et à Lille), mais auquel ils se sont attelés dès le mois de mai de cette même année (soit plus de 6 mois avant l’approbation de la modification n° 4 du POS, ce qui montre bien le caractère éminemment démocratique de la gestion de l’urbanisme dans notre bonne ville).
Voilà une image de la chose (copie d’écran)

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http://www.olgga.fr/fr/projets/caen

Sans compter l'inévitable vidéo (cette fois plus explicite, et pour tout dire plus honnête) en cliquant sur ce lien :

http://vimeo.com/31536742

Remerciements à tous les figurants… Des gens du quartier dans le tas ? On peut en douter. Reste qu’on a là quelques indications utiles: nombre et taille des logements, modalité de stationnement pour les résidents, nombre impressionnant des cases commerciales en rez-de-chaussée, en face du mur du cimetière (improbable clientèle, si ce n’est pour une marbrerie funéraire)…

 

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Monolithes en peigne sur socle, et vague verte ondulante…

On donne à nouveau dans un lyrisme de mauvais aloi avec le projet de l’agence CBA Architecture (Christophe Bidaud, architecte DPLG, Rouen):
« 3 monolithes sont implantés en peigne sur un socle (…) traité comme une vague verte ondulante et poreuse (…) Espace protégé et fortement planté, il permet la mise en place d'une réelle vie de quartier dans un écrin vert privilégié. (…) Les logements à RdC possèdent un jardin privatif traité comme un ruban vert, faisant écho à la vague verte sur l'avenue ».
Personnellement, je ne vois rien là de particulièrement ondulant, ni de vert et fortement planté, dans ce mur crénelé de casemates…
A vous de juger (sans l’aide de la moindre vidéo accrocheuse, cette fois) :

http://www.cba-architecture.com/Projets/Fiche-96-logements-collectifs-141-3-cat.htm?PHPSESSID=72e66215d89b3ff85a2aec42dbb94541

Qui dit concours dit jury ?

Est-ce un de ces deux projets (CBA ou OLLGA), ou un autre dont nous ne savons rien encore, qui a su séduire ceux qui, ici, décident vraiment ?
On aura noté que le président de Caen-Habitat, simple « Conseiller Municipal, délégué auprès de Xavier Le Coutour dans le domaine du logement social », n’est pas annoncé au nombre des participants à la réunion du 4 janvier prochain. Quantité négligeable sans doute. Mais l’office municipal sera tout de même représenté. De manière anonyme, comme il convient s’agissant d’un simple exécutant…
Sans doute est-ce là l’occasion de rappeler qui décide théoriquement de la politique de Caen-Habitat, dont le conseil d’administration ne compte que 4 représentants des locataires, pour 23 administrateurs au total, dont 3 adjoints au maire, 3 conseillers municipaux, des gens ayant des compétences, et quelques uns ou unes de leurs connaissances. Un des rares conseils d’administration dont Philippe DURON n’est pas membre.  

[organigramme Caen-Habitat]





Petits compléments utiles :

http://www.caen.fr/urbanisme/Projets/Renouvellement/clemenceau/index.asp

http://www.caen.fr/urbanisme/Projets/Renouvellement/clemenceau/ProjetClemenceau2011.pdf




jeudi, 29 septembre 2011

Casernes en solde à Caen, un enjeu majeur qui donne à la modification n° 4 du POS un éclairage inattendu…

En écrivant ici, il y a quelques jours, que la ville de Caen pouvait ne pas devenir propriétaire de l’ancienne caserne de gendarmerie Le Flem (le temps d’arrêter dans le détail les principes d’urbanisation de cette zone, sous forme de ZAC par exemple, et d’en céder les meilleurs morceaux à divers opérateurs privés), je n’envisageais là qu’une hypothèse parfaitement théorique et pour tout dire bien improbable.
Je pourrais bien en cela avoir commis une grossière erreur, par manque d’information. A qui la faute, dans ce monde ô combien discret de l’urbanisme caennais ?


On laisse le marché jouer !

Je viens en effet de retrouver sur le site de Ouest-France un court article paru le vendredi 1er juillet de cette année, il y a donc moins de 3 mois, et passé de moi (de moi seul ?) inaperçu :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Caserne-Martin-la-Ville-a-fait-une-offre-_14118-avd-20110701-60812758_actuLocale.Htm

On y apprend que la ville de Caen est candidate à l’acquisition, au prix de 4,5 millions d'euros, de la caserne Martin, rue Daniel-Huet, « en vue d'une optimisation du nombre de logements en coeur de ville et d'une intégration d'un programme de logements sociaux en centre-ville », mais que France-Domaine juge ce prix insuffisant, et que la ville a décidé de saisir le juge de l'expropriation, sur cette question du prix à payer.
Concernant la caserne Le Flem, par contre, la Ville n'aurait pas été preneuse. L'ensemble serait évalué à 10 millions d'euros. « C'est très élevé, on ne comprend pas cette estimation des Domaines », aurait déclaré Xavier LE COUTOUR. « Une opération immobilière, ici, ne peut pas s'équilibrer. On laisse le marché jouer ! ».


Abandon au privé de l’aménagement du site ?

Est-ce un coup de bluff ? La ville n’aura-t-elle pas, entre le début juillet et aujourd’hui, fait une offre raisonnable, lui permettant de maîtriser son urbanisme dans cette zone via le contrôle de l’offre foncière ? Ou aurait-elle dès le début résolu d’abandonner au privé (à ses interlocuteurs habituels du privé: Bouygues, Eiffage, Nexity, SAFAUR, Webre, SEDELKA, Akerys, etc., seuls ou sous la forme d’un consortium constitué pour l’occasion, comme pour les Rives de l’Orne), l’aménagement de ces 2 hectares de terrain à (re)bâtir (21 261 m² pour être précis) ?


Une fiche de renseignements d’urbanisme du 20 juin,
détaillant le point 5 de la quatrième modification du POS…

C’est évidemment une question qui se pose, quand on examine de plus près l’offre de France-Domaine, telle que consultable sur internet par tout un chacun, à l’adresse suivante :
http://www2.budget.gouv.fr/cessions/previsions_fiches/placement/avis_caen_le_flem.pdf
Voici les 7 pages de la chose, pour les malhabiles de la souris :

avis de cession caserne Le Flem.pdf

On y fait état page 2 d’une fiche de renseignements d’urbanisme, délivrée par la mairie de Caen le 20 juin 2011, c'est-à-dire contemporaine du renoncement de la municipalité à acquérir cet ensemble (tel qu’annoncé dans Ouest-France le 1er juillet).


Une affaire à saisir…

La mention « pas de COS » peut y apparaître comme un argument de vente pur et simple (on peut ici pratiquement tripler la densité du bâti existant), puisqu’il n’y a plus depuis décembre 2000 de COS (coefficient d’occupation des sols ou rapport entre les surfaces construites et la superficie du terrain) dans aucune des zones du POS de Caen…
Ce document prétend aussi (à tort) que le projet de ville « Caen prend les devants » (resucée 2009 des foutaises antérieures), et le PADD du futur PLU (conseil municipal du 16 mai 2011) imposerait à l’acquéreur « des objectifs de mixité fonctionnelle » (et, notons-le, pas de « mixité sociale »). Or, tant que le règlement du PLU n’aura pas été approuvé par le conseil municipal (cela fait dix ans qu’on l’attend, sans que les anciens opposants à Brigitte LE BRETHON songent aujourd’hui à s’indigner de ce retard), les seules contraintes urbanistiques sont celles qui figurent dans le règlement du POS en vigueur, zone UD…
Mais le plus édifiant est la rubrique « évolution de l’urbanisme » (page 2), avec la mention des 2 emplacements réservés (2 nouvelles voies) à inscrire au POS après approbation de sa quatrième modification (point 5)… Une énième modification qui n’en est aujourd’hui encore qu’au stade de l’enquête publique (jusqu’au 14 octobre dernier délai)…


Une modification considérée en fait comme acquise…

Voilà donc où en est la démocratie à Caen. Des petits arrangements discrets entre amis dans le dos du citoyen-contribuable, auquel on permet encore (on ne peut pas faire autrement) d’aller griffonner sur un registre d’enquête son opinion, mal éclairée ou pas éclairée du tout, et pour cause !
Mais pour qui roule la municipalité en place ? Vous avez jusqu’au 14 octobre pour donner votre avis sur cette question :
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2011/09/18/xavier-le-coutour-bricole-une-enieme-fois-le-plan-d-occupati.html
Sans illusions…