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mercredi, 03 mai 2017

République à vendre...

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Place aux intérêts privés!

Enquête de déclassement du domaine public du parking en surface "République"

du 18 avril au 3 mai 2017

Observations adressées à Mme Aude BOUET-MANUELLE, commissaire-enquêtrice

 

Madame,

Le déclassement (du domaine public) du parking existant depuis des lustres sur le site de l'ancien couvent des Eudistes, devenu l'hôtel de ville de Caen lors de la Révolution, jusqu'à sa destruction en juin et juillet 1944, n'est évidemment que la première formalité permettant la cession à des intérêts privés (bin d'cheu nous) d'une partie du patrimoine commun des caennais, de tous les caennais (res publica) pendant plus de 2 siècles.

A supposer que le projet des familles (caennaises) JEAN (Claude, Sé, Del et Ka + Monsieur gendre, promoteurs immobiliers bien en cour depuis longtemps) et CHEMLA (Le Printemps, l'ex-Chambre de Commerce, la pharmacie du Progrès, etc., etc.) présente vraiment le moindre intérêt pour le développement de l'activité dans notre bonne ville, ce dont je doute (faire venir les touristes dans un énième grand magasin, quelle farce!), il pourrait au moins être prudent, pour une municipalité soucieuse de l'avenir, de ne pas céder définitivement ce demi-hectare en plein cœur de la ville à ces opérateurs privés, sans le moindre espoir de retour.

Un bail à construction, d'une durée de 30 ans par exemple (comme naguère pour le Mac-Do côte de Nacre) serait amplement suffisant, s'il est toutefois vraiment souhaitable de doter notre place de la République, même pour quelques décennies seulement, d'une attraction foraine du type palais des glaces à étages (avec « food-court », « roof top », espace de « co-working, etc.)...

Une vraie place, une grande place (des rues du Pont St Jacques et de Strasbourg à la rue St Laurent), débarrassée de sa fontaine hors service et de ses carrés d'herbe sale, ne serait pas un luxe pour Caen, qui (sans « halle gourmande » pour l'y aider) s'est quand même bigrement développée depuis le temps des places royales (quelle hypocrisie aussi la référence dans ce dossier à cette place royale de jadis, à laquelle il conviendrait de rendre son quatrième côté !... ). Dans cette hypothèse, le déclassement devient inutile. La désaffectation, déjà décidée, est amplement suffisante.

 

Si l'on avait le temps, et le goût de le faire, on pourrait, au delà du maigre dossier de cette enquête, éplucher l'abondante prose publicitaire mise en ligne par la municipalité sur le site de la mairie (ici et ,135 pages). On y trouverait sans peine de quoi mettre en évidence l'inopportunité de ce projet, et les arguments douteux mis en avant pour le promouvoir. Quelques exemples :

 

 La liaison piétonne traversant les jardins de la Préfecture (ou du Conseil Général) ? Elle est gravée dans le marbre des POS et PLU successifs depuis décembre 2000. Mais Anne d'Ornano (alors présidente du Conseil Général) n'en a jamais voulu, et rien n'indique que quoi que ce soit ait changé aujourd'hui...

 

Le parking souterrain de 450 places ? « Les tarifs des parkings souterrains Doumer et République seront harmonisés avec ceux du parking aérien (1,50€/heure) pour inciter les usagers à utiliser ces parkings souvent sous-utilisés ».

Quand un équipement est souvent sous-utilisé (et on ne dit rien du troisième parking souterrain public à deux pas de là, à l'hôtel de ville), quand donc un nouvel équipement ne s'avère pas vraiment utile, il n'y a manifestement rien de plus urgent pour nos édiles que d'en programmer la réalisation...

 

La « réhabilitation du palais (de justice) Fontette en hôtel » ? C'est une farce ? Mme de la Provoté (qui n'en peut mais) a semble-t-il renoncé à y caser des marchands de légumes. Et il ne semble pas que le Conseil Général, propriétaire de ce bâtiment, soit en négociation avec un acquéreur potentiel. Un plaisantin, peut-être. Ou un candidat au suicide économique.

C'est en tout cas un des « arguments » qui ont permis d'écarter la candidature du Groupe Virgil (intégrant un hôtel à son projet). Un inconnu ici, ce Groupe Virgil, un horsain en quelque sorte...

 

Quant aux «halles gourmandes», c'est très à la mode, en France (Toulouse, Montpellier, etc.) et ailleurs (Londres, Barcelone, Copenhague...). Il est donc absolument indispensable que Caen dispose aussi de ses «halles gourmandes», tout comme ses entrées de ville (Mondeville, par exemple) proposent aux chalands la même kyrielle d'enseignes interchangeables que celles qui font le charme de toutes les entrées de villes de France, d'Europe et d'ailleurs. Originalité et attractivité sont les deux mamelles du commerce, de centre-ville ou de périphérie...

Mais ces «halles gourmandes» (« locomotive » du projet, du moins sur le papier, pour en faire la « réclame ») n'occuperont aussi qu'une petite partie du projet (les parties basses du « Triangle »). Le gros morceau (le « Forum ») sera lui un Bonheur des Dames classique. Un Printemps-bis. Pas franchement original non plus, mais rentable, semble-t-il...

 

Conscient enfin de la parfaite inutilité de ces quelques observations (on ne change pas une équipe qui gagne), et désireux de ne pas vous faire perdre votre temps, comme j'ai moi-même sans doute perdu le mien, je vous prie d'agréer, Madame, l'expression de ma considération distinguée.

 

 

 

 

 

 

dimanche, 27 novembre 2011

Enquête publique en décembre et janvier pour s’assurer la maîtrise foncière des terrains de la pointe de la presqu’île…

presqu’île portuaire de Caen, Xavier LE COUTOUR, Tribunal et BMVR, Bibliothèque Multimédia à Vocation Régionale, enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique, enquête parcellaire, Palais Fontette, Philippe DURON, Cargö, ESAM, article 545 du Code civil

On a appris, par une annonce parue dans Liberté (du jeudi 17 novembre), que M. le Préfet du Calvados nous a réservé une petite surprise pour la période des fêtes de fin d’année.


La lettre au Père Noël de Xavier LE COUTOUR

Lors d’un conseil municipal tenu le 28 mars 2011, M. Xavier LE COUTOUR, adjoint au maire, avait expliqué à ses collègues que pour mener à bien la réalisation, à la pointe de la Presqu'île, d’un Tribunal et de la BMVR (Bibliothèque Multimédia à Vocation Régionale) qui nous est promise pour le printemps 2015, il fallait arrêter de baratiner, et passer enfin aux choses sérieuses. Car pour construire, bien entendu, il ne suffit pas de brasser du vent, d’avoir des projets visionnaires à long terme (les tiroirs du bas en sont pleins); non, il faut aussi s’assurer la maîtrise foncière des terrains nécessaires aux opérations projetées…
Notre grand homme a donc obtenu (à l'unanimité) de ses collègues du conseil municipal qu’ils votent la délibération n° 10, par laquelle ils demandaient poliment à Monsieur le Préfet que l'opération d'aménagement soit déclarée d'utilité publique, qu’il ordonne en conséquence l'ouverture d'une enquête publique, préalable à la déclaration d’utilité publique (DUP), et d'une enquête parcellaire conjointe.
Huit mois plus tard, c’était chose faite, comme disait l’archiduchesse. Car, comme je vous l’expliquerai peut-être un de ces jours, le montage d’un dossier de ce type demande tout de même quelques travaux préparatoires, et la consultation de divers services.


Enquête publique en décembre et janvier

C’est donc du 5 décembre 2011 au 12 janvier 2012 qu’aura lieu cette enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique (DUP), et l’enquête parcellaire conjointe pour la maîtrise foncière des parcelles nécessaires à la réalisation de l'opération d'aménagement du secteur de la Pointe Presqu'ile (BMVR et Tribunal).
S’agissant du Tribunal à construire, l’utilité publique ne fait pas de doute. Il est urgent de disposer de locaux décents, dans lesquels on puisse juger sereinement des outrages au drapeau, des vols de mobylette, et autres délits, sans que les plafonds ne menacent de s’écrouler, indistinctement, sur les justiciables et leurs juges. Mais que fera-t-on du Palais Fontette, après deux siècles de bons et loyaux services ? Que peut-on faire d’un Palais de Justice, aussi manifestement monumental et impropre à tout autre usage, sinon le rendre après de coûteux travaux à sa fonction initiale ?
La Bibliothèque Multimédia à Vocation Régionale, grand projet d’un maire soucieux de laisser sa marque à Landerneau, ne saurait elle non plus se voir refuser le sésame de l’utilité publique.


Urbanisme, des règles taillées sur mesures

Où est donc le problème ? Pas dans les textes régissant l’urbanisation de ce secteur, puisque, « sans attendre l’achèvement du Plan Local d’Urbanisme » (le PLU, cette arlésienne à la mode de Caen), Philippe DURON et Xavier LE COUTOUR avaient pris soin de faire approuver par leurs collègues, le 14 décembre 2009, une révision simplifiée n° 2 du Plan d’Occupation des Sols communal, pour permettre justement le zonage de ces terrains en NAc (un secteur créé tout exprès en son temps pour la réalisation de la Salle des Musiques Actuelles alias le Cargö, et l’ESAM alias l’école des Beaux Arts).

Révision Simplifiée n° 2 14-12-2009 Note de présentation Presqu'île.pdf

Le patchwork continuait, et le projet d’ensemble était encore une fois renvoyé à plus tard, avec un premier point d’étape début 2015…
http://www.lemoniteur.fr/133-amenagement/article/actualite/844925-caen-donne-le-top-depart-de-sa-deuxieme-reconstruction
Mais, s’agissant des règles d’urbanisme, tout est fin prêt depuis 2 ans pour la BMVR et le Tribunal.


Le prix à payer

On sait par ailleurs quelles sont les parcelles nécessaires à la réalisation de ces projets (et d’une Grande Pelouse, avec majuscules bien entendu). Ce sont les parcelles LZ 24, 26, 27, 29 et 18 et 21 pour partie. Il est exclu qu’on ne sache pas avec précision quels en sont les propriétaires.
Mais, comme l’indique, sans modification depuis deux siècles, l’article 545 du Code civil : « Nul ne peut être contraint de céder sa propriété, si ce n'est pour cause d'utilité publique, et moyennant une juste et préalable indemnité ».
La Ville de Caen, et le Ministère de la Justice, n’auraient-ils donc pas su se montrer suffisamment généreux pour obtenir du ou des propriétaires qu’ils cèdent à l’amiable leurs terrains ? Tient-on absolument à voir le prix fixé par le juge de l’expropriation, quitte à devoir s’engager dans des procédures dont la Ville ne sort pas toujours à son avantage, et dans les délais prévus. Un précédent sur la ZAC Gardin pourrait faire réfléchir les partisans de la chicane à outrance. La Ville y a naguère payé le prix fort un terrain édifié de quelques garages pourris. Les propriétaires étaient, il est vrai, de bons bourgeois de Caen…