vendredi, 21 février 2014
Tout Sonia poche occasion sur secondemain.ca
« La France ? Une nation de bourgeois qui se défendent de l'être en attaquant les autres parce qu'ils le sont ».
Pierre Daninos, Les carnets du Major Thomson.
Un peu de Sonia
(faut en laisser pour les autres)
Matin du mercredi 19 février au petit marché du Calvaire St Pierre (une unique allée, avec fleurs, fruits et légumes, poisson, charcuterie, crêpes, etc., proposés à une clientèle plutôt âgée et clairsemée). Pas vraiment le centre nerveux de notre bonne ville. Apparemment, c’est pourtant une cible de choix pour Sonia de la Provôté, candidate d’union de la droite et du centre (comme elle le revendique). Un centre au milieu de nulle part qui penche fortement du côté d’où il vient. Elle est là en famille, paraît-il, avec LAILLER Philippe pendu à ses basques, et tout un petit monde de distributeurs de papiers à la sauvette, dont les inévitables et gentils « Jeunes avec Sonia », tout constellés de badges. Plus nombreux à eux tous seuls que les quelques chalands venus faire leurs courses.
A vrai dire, la Sonia, je lui trouve plutôt bonne mine (c’est son meilleur argument, et je n’en attends pas autre chose), et j’aurais passé mon chemin sans perdre mon temps à vous écrire ces quelques lignes, si je n’avais aperçu à ses côtés l’apothicaire, celui dont la seule vue provoque en moi des réactions allergiques d’une rare virulence. Je vous en expliquerai peut-être les raisons plus tard. Provisoirement, sachez que j’apprécie que les gens soient un peu francs du collier. Et sachez aussi que mon allergie est maintenant devenue chronique, puisque ses premières atteintes remontent à vingt ans environ.
La boutique de Sonia
Alors voilà, pourtant bien dégoûté de toute la démagogie dégoulinante des campagnes électorales telles que les conçoivent les stratèges et communicants (vaseux) des partis dits grands (FN compris bien sûr), je me suis laissé aller à quelques brèves incursions sur le site électoral de Sonia (http://soniadelaprovote.fr/)
Je n’espérais certes pas y lire une prose légère à la Pierre DANINOS (1913-2005), humoriste prolifique aujourd’hui bien oublié, et sachant pourtant payer de sa personne, au point d’être victime en 1967 d’un accident de la route après un banquet d'anciens combattants, son auto percutée par un général qui avait pris l'autoroute à contresens (méfiez-vous des généraux, et des banquets trop arrosés)…
Non, c’est du lourd, voire du lourdingue. Au programme (Ouest-France 14 février, http://soniadelaprovote.fr/renover-la-ligne-1-du-tram-pou...):
- un TGV Paris-Normandie (projet qui n’est évidemment pas de la compétence du conseil municipal à élire),
- le développement portuaire (qui est ou serait contre ? et est-ce encore l’affaire de la seule ville de Caen, quand le port s’est pour l’essentiel déplacé en aval ?),
- l‘extension de la piste de l’aéroport de Carpiquet (n’est-ce pas d’abord l’affaire du gestionnaire de l’aéroport, et de la région ?),
- adapter les tarifs des transports publics (on peut même oser la gratuité –et donc le financement du service sur fonds publics- certaines villes l’ont déjà fait… mais il faut avant tout nous préciser les modalités de cette « adaptation » bien floue, et le mode de financement envisagé),
- créer de nouvelles zones limitées à 30 km/h (certainement, et ça ne coûte pas un rond…)
- installer des bornes pour véhicules électriques (pour faire beau, bobo ou écolo ? qui d’autre que de rares services publics utilise aujourd’hui à Caen des véhicules électriques, et sans espoir de généralisation avant longtemps ?)
- creuser un parking sous les Fossés Saint-Julien (si c’est pour stocker plus de bagnoles dans le centre, pourquoi se soucier des transports en commun ? et combien ça coûte, Mme Yaka, vous si soucieuse des deniers publics ? quitte à faire un beau cadeau à Vinci, dites-nous qui paiera la facture…)
- transformer en halle couverte l’ancien tribunal place Fontette (« idée » à la con par excellence, sachant qu’il faut d’abord entreprendre de fort coûteux travaux de restauration des planchers et des façades -auxquels l’Etat lui-même a renoncé-, même pour vendre des poireaux et des carottes dans la Salle des Abeilles, inscrite avec d’autres éléments, comme les escaliers de la Cour d’Appel, à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques…)
- rénover pour un montant de 15 millions d’€ la ligne 1 du TVR (là, c’est le pompon ! cette prétendue « idée » -et son chiffrage délirant- vous ayant été soufflée par votre colistier LAILLER, qui a une bonne part de responsabilité dans ce fiasco qu’a été le TVR, vous permettrez que je développe quelque peu…).
L’atelier de bricolage du gars Philippe
Dans Les carnets du Major Thomson, Pierre Daninos propose cette excellente définition de l’activité chère aux adeptes du Système D (ou E, pour les E-bricoleurs comme l’E-mérite bricoleur Philippe LAILLER) :
« Le bricolage consiste essentiellement à fabriquer avec de vieux débris, et au prix d'un labeur acharné, des articles que l'on trouve tout neufs et à bon compte dans le commerce courant. »
C’est donc dans l’atelier de bricolage de Philippe (http://philippelailler.fr) que j’ai trouvé cette petite merveille de désinformation, en date du 31 juillet 2013 :
« Article sur le choix de NANCY pour le tramway (7 millions d'euros) ! A Caen, on casse tout et on recommence pour 170 millions d'euros. », en LAILLER dans le texte, style Twitter dont l’individu est friand, avec renvoi à une copie d’un article de Mobilicités, qu’on préférera lire en ligne à cette adresse :
http://www.mobilicites.com/fr_actualites-nancy-confie-la-renovation-de-son-tramway-sur-pneus-a-arterail_77_2687.html
L’original (toujours préférable à la copie) précise bien sûr que pour 7 millions Artérail se contente de relooker les 25 rames des TVR de Nancy (nouveaux sièges, nouveaux éclairages par LED, mise en place d’un système d’information des voyageurs, rénovation de l’aspect extérieur, diminution des bruits intérieurs).
TVR, sept millions de déco à Nancy
De la déco, rien qui touche à l’essentiel, et améliore le fonctionnement réel de l’engin, toujours sujet à des déraillements, des éclatements de pneus, des pannes de toutes natures, y compris sur la plateforme, comme ce fonctionnement aléatoire des aiguillages qui nous vaut régulièrement, à l’arrêt Copernic, la présence plusieurs jours durant d’équipes de maintenance étoffées, réglant manuellement la circulation des rames vers le CHU ou Hérouville (c’est créateur d’emplois, un mauvais produit)… Quand ce n’est pas des jours (ou des semaines) d’arrêt complet, pour maintenance !
170 millions, par contre, c’est le prix d’une ligne complète de vrai tramway tout neuf sur ses deux rails. Un vrai tramway enfin que les Caennais auront bien mérité, même si on est en droit de demander des comptes à MM. LAILLER et consorts (conseillers et adjoints des municipalités GIRAULT jusqu’en 2001), et bien sûr aussi à MM. DURON et GEINDRE entre autres, pour avoir eux aussi fait la promotion d’un système dont on savait d’avance les tares congénitales.
Il suffisait d’un peu de curiosité intellectuelle, et d’un peu moins de soumission paresseuse aux avis de prétendus experts, qui n’étaient visiblement que les démarcheurs des sociétés lorgnant sur les 214 millions d’€ de chiffre d’affaires à réaliser…
Profitons-en aussi pour saluer ici les lanceurs d’alerte (Jean-Pierre VIAUD entre autres, alors conseiller municipal écologiste à Caen) qui, à l’époque, ont réuni les pièces d’un dossier sérieux et étoffé annonçant clairement les déconvenues à venir. Mais M. LAILLER et ses collègues n’ont alors fait que ce qu’ils savent bien faire: bavarder et avaler sans moufter les balivernes des bateleurs.
Catastrophe technique et bouts de ficelle…
On ne peut manifestement faire, pour 15 millions d’€, que le TVR fonctionne correctement pendant 15 ans encore, comme la promesse nous en avait été faite dans les années 90.
Même Charlie, centriste divers-droite (donc proche sans doute de Sonia et des siens), parle de catastrophe technique, pas de menus défauts auxquels on peut remédier avec les 4 sous et les bouts de ficelle de Philippe LAILLER.
« Que ce TVR soit une catastrophe techniquement, tout le monde le sait. Il faut faire quelque chose. Mais a-t-on intégré le risque juridique et financier qui va naître de la résiliation du contrat? Je n'ai pas eu de réponse », a déclaré mardi à l'AFP Daniel-Charles Badache, membre de l'opposition caennaise (DVD, proche de Jean-Louis Borloo).
http://www.mobilicites.com/fr_reseaux_caen---2018--clap-de-fin-pour-le-tram-sur-pneus-tvr_0_85_1594.html
Références tronquées, comparaisons abusives de projets totalement différents, conclusions dérisoires tirées de prémisses faussées, c’est la méthode LAILLER, une méthode dont sa colistière devrait se méfier si elle tient à apparaître comme une candidate sérieuse à la mairie de Caen.
Et revoilà Caen qui se dépeuple…
A un chouette programme comme celui de Sonia (rafistolage du TVR, palais de justice transformé en marché couvert, parking sous les Fossés St Julien, etc.) il ne pouvait manquer, tout de même, l’indispensable volet logement et urbanisme.
Ce volet existe, et je l’ai rencontré: http://soniadelaprovote.fr/xavier-le-coutour-vit-il-dans-...
« Xavier Le Coutour (…) sait-il que plus de 10% des logements sont vacants à Caen? Conteste-t-il la baisse de la population annoncée par l’INSEE? Décidément, les chiffres sont têtus, preuve s’il en est qu’on n’a pas attiré de nouveaux habitants mais qu’au contraire, ils ont quitté la ville. »
Voilà un constat qui n’est certes pas faux, mais pas très original. Il me semble en outre qu’il est un tantinet malhonnête d’imputer à la politique de XLC ou de Philippe DURON (dont je ne suis pas l’avocat, on le sait) la responsabilité d’un territoire qui se dépeuple. Ils ne sont aux affaires que depuis 6 ans. Les effets d’une politique de logement et d’urbanisme se font sentir à bien plus long terme. Et les effets négatifs aujourd’hui constatés pourraient donc bien plutôt être imputés à la politique suivie par les équipes précédentes, celles de Jean-Marie GIRAULT (Ph. LALLIER était déjà conseiller municipal en 1995), comme celle de Brigitte LE BRETHON, auprès de laquelle Sonia de la Provôté fut maire-adjoint de 2001 à 2008.
Par ailleurs, si 10% de logements sont vacants, c’est soit que les loyers sont trop chers (pour le confort qu’ils offrent), soit qu’ils sont franchement inhabitables. La fine équipe de « Caen de toutes nos forces » envisage-t-elle de forcer la main aux propriétaires récalcitrants ou trop gourmands ?
BLB-XLC même combat…
Dernière observation : la « gentrification » du centre des villes n’est pas, loin de là, un phénomène spécifiquement caennais. Il a débuté ici avec les OPAH du centre ancien dans les années 80, et les conventionnements de 9 ans qui étaient associés aux travaux dits de réhabilitation de l'époque (placo cache-misère, chauffage par grille-pain, et isolation à revoir). Neuf ans après, c’était à nouveau la jungle, les plus modestes (et leurs familles) avaient déserté les lieux. L’enfer est pavé de bonnes intentions, et d’effets pervers…
Certes « Il ne suffit pas de construire des « boites » neuves pour que les familles reviennent », mais il me semble que ce que fait l’actuelle municipalité est dans la droite ligne de ce qu’ont initié les municipalités précédentes (le manque d’imagination, et d’indépendance d’esprit, c’est bien là le drame).
Les Rives de l’Orne, Eiffage au Bon Sauveur, et combien d’autres projets en cours ou déjà achevés, étaient déjà bouclés du temps de BLB.
Alors comment croire qu’avec vos lunettes à « vision globale », et en vous entourant de petits nouveaux comme Richard LECAPLAIN, Grégory BERKOVICZ, Christine MULLER, Jean-Pierre VIALLANEIX ou Pierre-Nicolas BOVALIS (j’attends la suite avec intérêt), vous allez tout révolutionner, à grands coups de « modération fiscale, rénovation massive du parc ancien, rénovation thermique des logements sociaux, dispositif d’accession à la propriété pour les familles modestes et les classes moyennes et, bien sûr, construction de logements de taille suffisante pour être adaptés aux familles… ».
Le parc ancien était donc inexistant avant 2008, et les logements sociaux bénéficiaient tous d’un label HQE ?
Le PLU nouveau est arrivé…
Un p’tit coup de PLU pour finir ?
« …le PLU nouveau est un repoussoir. (…) Les élus précédents avaient protégé la ville, eu la prudence de penser vie dans leur ville, avant de penser construction. Le maire adjoint à l’urbanisme n’était pas là pour accepter tous les permis de construire, mais pour faire respecter les équilibres, maintenir les habitants dans la ville qu’ils aiment et non leur imposer celle qu’ils ne veulent pas voir se construire.
On peut être moderne, inventif, efficace et construire des logements sans pour autant dénaturer nos rues et nos quartiers comme le PLU actuel l’impose. C’est vendre l’âme de Caen pour en faire une ville pareille aux autres.
(…) La pompeuse deuxième reconstruction de la ville par la municipalité actuelle en est le fossoyeur pour les années à venir… »
Pauvre Sonia. Les socialos lui ont piétiné son rêve. Sous BLB l’adjoint à l’urbanisme s’appelait donc Bisounours, pardon Luc DUNCOMBE (au fait, qu’est-il devenu celui-là ?). Il signait les projets que lui préparait Gilles GUERIN, directeur de l’urbanisme (permis de construire, modifications du POS, etc.), jusqu’à ce que BLB lui retire sa délégation pour la confier à Daniel DETEY, qui signait les projets que lui préparait Gilles GUERIN…
Le passage de ces Bisounours à l’urbanisme (après Jean-Jacques SALMON et Thierry MARC) a permis entre autres d’urbaniser des terrains, naguère solennellement déclarés inconstructibles (terrains horticoles de Lemonnier par exemple), pour le plus grand profit de gens plus ou moins recommandables, comme un certain Fernando de ALMEIDA GOMES. Ou d’ouvrir des rues virtuelles en impasse se terminant en potager (une farce utile à un projet Bouygues)…
Puis sont venus les temps terribles de la mainmise PS sur l’univers des Bisounours. L’adjoint à l’urbanisme s’appelle alors Xavier LE COUTOUR. De 2008 à aujourd’hui il a signé les projets que lui préparait Gilles GUERIN, directeur de l’urbanisme (permis de construire, modifications et révisions simplifiées ou non du POS, dossier du PLU, etc.).
Le PLU d’aujourd’hui a mis en musique les objectifs du père du POS d’hier (de décembre 2000), François SOLIGNAC-LECOMTE, récemment décédé, qui fut le premier adjoint de Jean-Marie GIRAULT, et sans doute plus encore. Ses objectifs: densification à tout prix, et urbanisation de tous les espaces encore disponibles, y compris dans les zones à risques (Presqu’île portuaire, zones de carrières).
La continuité est évidente. Sonia de la Provôté serait-elle la seule à ne pas s’en être aperçue ?
Et si Caen lui appartenait ? Moi, maintenant, je serais plutôt d’avis qu’on partage…
22:18 Écrit par Bruno dans Affaires municipales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caen municipales 2014, sonia de la provôté, philippe lailler, caen de toutes nos forces, tvr bombardier, philippe duron, françois geindre, xavier le coutour, jean-pierre viaud, daniel-charles badache, jean-marie girault, brigitte le brethon, rives de l’orne, eiffage, bouygues, richard lecaplain, grégory berkovicz, christine muller, jean-pierre viallaneix, pierre-nicolas bovalis, luc duncombe, daniel detey, gilles guerin, jean-jacques salmon, thierry marc, fernando de almeida gomes, françois solignac-lecomte
jeudi, 29 septembre 2011
Casernes en solde à Caen, un enjeu majeur qui donne à la modification n° 4 du POS un éclairage inattendu…
En écrivant ici, il y a quelques jours, que la ville de Caen pouvait ne pas devenir propriétaire de l’ancienne caserne de gendarmerie Le Flem (le temps d’arrêter dans le détail les principes d’urbanisation de cette zone, sous forme de ZAC par exemple, et d’en céder les meilleurs morceaux à divers opérateurs privés), je n’envisageais là qu’une hypothèse parfaitement théorique et pour tout dire bien improbable.
Je pourrais bien en cela avoir commis une grossière erreur, par manque d’information. A qui la faute, dans ce monde ô combien discret de l’urbanisme caennais ?
On laisse le marché jouer !
Je viens en effet de retrouver sur le site de Ouest-France un court article paru le vendredi 1er juillet de cette année, il y a donc moins de 3 mois, et passé de moi (de moi seul ?) inaperçu :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Caserne-Martin-la-Ville-a-fait-une-offre-_14118-avd-20110701-60812758_actuLocale.Htm
On y apprend que la ville de Caen est candidate à l’acquisition, au prix de 4,5 millions d'euros, de la caserne Martin, rue Daniel-Huet, « en vue d'une optimisation du nombre de logements en coeur de ville et d'une intégration d'un programme de logements sociaux en centre-ville », mais que France-Domaine juge ce prix insuffisant, et que la ville a décidé de saisir le juge de l'expropriation, sur cette question du prix à payer.
Concernant la caserne Le Flem, par contre, la Ville n'aurait pas été preneuse. L'ensemble serait évalué à 10 millions d'euros. « C'est très élevé, on ne comprend pas cette estimation des Domaines », aurait déclaré Xavier LE COUTOUR. « Une opération immobilière, ici, ne peut pas s'équilibrer. On laisse le marché jouer ! ».
Abandon au privé de l’aménagement du site ?
Est-ce un coup de bluff ? La ville n’aura-t-elle pas, entre le début juillet et aujourd’hui, fait une offre raisonnable, lui permettant de maîtriser son urbanisme dans cette zone via le contrôle de l’offre foncière ? Ou aurait-elle dès le début résolu d’abandonner au privé (à ses interlocuteurs habituels du privé: Bouygues, Eiffage, Nexity, SAFAUR, Webre, SEDELKA, Akerys, etc., seuls ou sous la forme d’un consortium constitué pour l’occasion, comme pour les Rives de l’Orne), l’aménagement de ces 2 hectares de terrain à (re)bâtir (21 261 m² pour être précis) ?
Une fiche de renseignements d’urbanisme du 20 juin,
détaillant le point 5 de la quatrième modification du POS…
C’est évidemment une question qui se pose, quand on examine de plus près l’offre de France-Domaine, telle que consultable sur internet par tout un chacun, à l’adresse suivante :
http://www2.budget.gouv.fr/cessions/previsions_fiches/placement/avis_caen_le_flem.pdf
Voici les 7 pages de la chose, pour les malhabiles de la souris :
avis de cession caserne Le Flem.pdf
On y fait état page 2 d’une fiche de renseignements d’urbanisme, délivrée par la mairie de Caen le 20 juin 2011, c'est-à-dire contemporaine du renoncement de la municipalité à acquérir cet ensemble (tel qu’annoncé dans Ouest-France le 1er juillet).
Une affaire à saisir…
La mention « pas de COS » peut y apparaître comme un argument de vente pur et simple (on peut ici pratiquement tripler la densité du bâti existant), puisqu’il n’y a plus depuis décembre 2000 de COS (coefficient d’occupation des sols ou rapport entre les surfaces construites et la superficie du terrain) dans aucune des zones du POS de Caen…
Ce document prétend aussi (à tort) que le projet de ville « Caen prend les devants » (resucée 2009 des foutaises antérieures), et le PADD du futur PLU (conseil municipal du 16 mai 2011) imposerait à l’acquéreur « des objectifs de mixité fonctionnelle » (et, notons-le, pas de « mixité sociale »). Or, tant que le règlement du PLU n’aura pas été approuvé par le conseil municipal (cela fait dix ans qu’on l’attend, sans que les anciens opposants à Brigitte LE BRETHON songent aujourd’hui à s’indigner de ce retard), les seules contraintes urbanistiques sont celles qui figurent dans le règlement du POS en vigueur, zone UD…
Mais le plus édifiant est la rubrique « évolution de l’urbanisme » (page 2), avec la mention des 2 emplacements réservés (2 nouvelles voies) à inscrire au POS après approbation de sa quatrième modification (point 5)… Une énième modification qui n’en est aujourd’hui encore qu’au stade de l’enquête publique (jusqu’au 14 octobre dernier délai)…
Une modification considérée en fait comme acquise…
Voilà donc où en est la démocratie à Caen. Des petits arrangements discrets entre amis dans le dos du citoyen-contribuable, auquel on permet encore (on ne peut pas faire autrement) d’aller griffonner sur un registre d’enquête son opinion, mal éclairée ou pas éclairée du tout, et pour cause !
Mais pour qui roule la municipalité en place ? Vous avez jusqu’au 14 octobre pour donner votre avis sur cette question :
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2011/09/18/xavier-le-coutour-bricole-une-enieme-fois-le-plan-d-occupati.html
Sans illusions…
19:57 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : caen, grâce de dieu, caserne de gendarmerie le flem, caserne martin rue daniel-huet, france-domaine, xavier le coutour, bouygues, eiffage, nexity, apsys, safaur, webre, sedelka, rives de l’orne, projet de ville « caen prend les devants », padd, mixité fonctionnelle, mixité sociale, brigitte le brethon, quatrième modification du pos, enquête publique
dimanche, 26 juin 2011
Le Clos Joli ne veut pas mourir dans l’indifférence…
Pour son petit Noël 2009, le Clos Joli, à l’agonie depuis dix ans sur décision de nos élus (d’alors), et de l’office municipal Caen Habitat, avait eu droit pour la première fois au ballet des bulldozers et autres pelleteuses. J’ai conservé quelques photos réalisées sur le site début janvier 2010 par mon ami Abdel. Une partie des maisons de ville accolées le long de l’avenue Clémenceau avait déjà disparu (mes remerciements anticipés à qui m’en fournirait des images, du temps où elles étaient encore habitées, derrière leurs jardinets fleuris). Vous trouverez ces photos, et d’autres du mois dernier, sur un album consultable dans la partie gauche de cette page.
Monsieur 7%, ou la continuité…
Une mise au point s’impose. Monsieur Sept-Pour-Cent, alias Xavier LE COUTOUR, adjoint au maire paraît-il chargé de l’urbanisme, n’est pour rien dans cette agonie qui n’en finit pas, et pourrait bien se prolonger encore pendant une bonne décennie au moins.
Arrivé cinquième au premier tour des cantonales de mars 2011 sur Caen I (Venoix, Bretteville sur Odon), avec 327 voix (soit 6,94 % des votants, derrière les candidats UMP, PS, Verts et même derrière le Modem), ce professeur de santé publique radical (qui a fait toute sa carrière au CHU, un des établissements les plus amiantés de France) n’a fait qu’hériter de ce dossier du Clos Joli, comme de ceux des Rives de l’Orne, de la Presqu’île, du Bon Sauveur, du PLU (et j’en passe).
Son seul mérite est de servir avec enthousiasme des projets qu’il critiquait naguère. Au point de prendre des poses à la Haussmann, comme son patron Philippe DURON. Et de servir de porte-truelle à tous les gâcheurs de béton lors de leurs cérémonies de pose de première pierre…
N’est-ce pas lui qui fait la pub du tout récent PADD (plan d’aménagement et de développement durable, premier étage du PLU, pour plan local d’urbanisme), dont la ressemblance avec le Livre Blanc de l’équipe GIRAULT (document préparant l’élaboration du POS révisé de décembre 2000) est proprement confondante ?
N’est-ce pas lui encore qui lance 3 équipes d’urbanistes et d’architectes à l’assaut de la Presqu’île et de ses abords, quand 3 autres équipes d’urbanistes et d’architectes ont, il y a plus de dix ans, planché moyennant rémunération sur les mêmes projets ?
Ma mère disait que faire et défaire c’est toujours du travail. Mais c’est aussi de l’argent, de l’argent public. Et de l’argent gaspillé, dans un cas ou dans l’autre. Le tout sans résultat, si ce n’est pour ceux qui ont profité des opportunités offertes par les étapes intermédiaires d’une soi-disant « réflexion » urbanistique (les Rives de l’Orne de MM. BANSAY, RUFA et consorts par exemple). Car en attendant le PLU que Xavier LE COUTOUR réclamait hier à cor et à cris à l’équipe LE BRETHON, on a en son nom tellement bricolé le POS en vigueur, à coup de modifications et révisions dites simplifiées, qu’on peut se demander s’il est bien utile maintenant de tenter de recoller les morceaux…
Un quartier riche des traces de son passé
Mais revenons au Clos Joli, et à ce qu’en disait il y a peu la presse locale (Tendance Ouest) :
« Ces maisons de taille moyenne (100 m²) avec jardins, dont la destruction s'est achevée il y a quelques mois, dataient de l'entre-deux guerres. Elles n'étaient pourtant ni vétustes ni insalubres. Conformément aux désirs de la nouvelle municipalité, des immeubles HLM sans jardin vont les remplacer… ».
http://www.tendanceouest.com/article.php?id=4377
http://www.dailymotion.com/video/xb9eo5_maisons-detruites-au-clos-joli_news
Il n’est pas interdit non plus de consulter le site de Caen-Habitat, vantant le charme d’un quartier qui va certainement perdre son « âme » en perdant ses jardins, vendus pour partie à des promoteurs privés, au prétexte de « mixité sociale » (encore une belle excuse que nos élus dits de « gauche » n’ont pas inventée). Car le Clos Joli ne bénéficie pas, bien sûr, de l’environnement bourgeois de la Cité des Rosiers…
« Ce quartier est riche des traces de son passé, car il présente une véritable mosaïque de types architecturaux et de paysages. La SMN, les habitations HBM d'après guerre et demeures d'armuriers, les chantiers navals, et les exploitations agricoles qui ont laissé leurs marques lui donnent toute son âme. Le patrimoine de Caen Habitat, à la fois collectif et individuel présent dans le quartier, est idéalement situé : à proximité du centre ville et du port, et desservi par le réseau bus-tram ».
Il aurait été dommage évidemment d'abandonner aux plus modestes un territoire aussi bien situé, et si mal rentabilisé…
http://www.caenhabitat.fr/web/cartographie/quartier.php?idQuartier=11
Il y a heureusement des gens qui ont pris soin de préserver par l’image la mémoire de ces lieux :
http://www.flickr.com/photos/citesouvrieres/page60/
… et d’autres qui, à leurs frais exclusifs (imaginez le nombre de bombes de peinture nécessaires), ont tenu à rendre hommage aux familles ouvrières qui ont vécu là…
http://www.ouest-france.fr/2011/05/04/caen/Arts-de-la-rue-sur-les-maisons-du-Clos-Joli--60408415.html
Salut l’artiste !
Celui qui a peint cette maison, vous pouvez le rencontrer au Clos Joli. Il y a toujours des proches qui y vivent. Pour combien de temps encore ?
Sur sa page Facebook (http://facebook.com/sane2), il a mis un album de 25 photos, avec pour titre « Mémoire ouvrière », et sous les photos un texte que je me permets de reproduire ici (avec quelques petites coupes) :
« C'est l'histoire d'un quartier ouvrier qui meurt dans l'indifférence généralisée. Bâtiments qu'on aurait dû classer... (…) Une histoire s'en va, laissant place à une autre... Qui en sont les bénéficiaires? Sûrement pas nous... Nous, nous avons fait notre temps, épuisé nos gouttes de sueurs et nos larmes, nourri les psychologues, les laboratoires dealers d'antidépresseurs et autres PMU. (…) Suicide, alcoolisme, corps meurtris par tant de labeurs, les miens pourront vous en raconter des tonnes et des tomes ! Mais où sont nos "bienfaiteurs/employeurs" ? Partis vers de nouveaux eldorados. (…) Nous n'avons été que main d'oeuvre corvéable mais trop exigeante... Des syndicats ? Une couverture sociale ? Des droits ? Et puis quoi encore ? Ils ont trouvé plus dociles ailleurs...
J'ai vécu, même si je n'avais qu'une quinzaine d'années, le désengagement de ces élites du patronat, ces "voyous" comme beaucoup les appellent par chez moi, et assisté impuissant, au démantèlement de la SMN (Société Métallurgique de Normandie) ou à la fermeture de Moulinex... Sous le regard impuissant (ou complice..?) de nos élus locaux...
Plus de 10000 postes ouvriers supprimés en moins de 5 ans ! Mais ne vous inquiétez pas, à 10 ans de la retraite, on vous promet un "reclassement".
Et nous, filles et fils d'ouvriers? Quel avenir commun nos chefs d'état et grands patrons nous préparent-ils? Ma région est en état d'alerte cette semaine, les hélicoptères de guerre survolent le quartier ! Les voilà aujourd'hui au G8 de Deauville pour en décider, don't worry !
Sentiment amer du "devoir faire seul", chacun pour sa gueule, économie devenue schizophrénique, spéculation sur les matières premières, surendettement...
Bref je m'égare...
Plus que quelques semaines et place nette sera faite, mon quartier ne sera plus jamais le même. Restera tout de même cette trace!
J'aurai accompli mon devoir d'artiste, représenter les miens! »
Sans commentaire, il n’y a rien à ajouter. Ou alors que ceux qui se disent ici de la boutique « socialiste » n’en ont pas même un échantillon à nous proposer. Le petit commerce n’est plus ce qu’il était…
Compléments :
Sur le Clos Joli, ou la Haie Vigné par exemple, on trouvera dans les archives de ce blog d’autres informations, en suivant les liens suivants :
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2009/10/21/la-mascarade-des-conseils-de-quartier.html
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2009/07/15/fa480bf5910b0565acf10547883ce708.html
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2008/10/26/la-cite-jardin-de-la-haie-vigne-apres-huit-ans-d-abandon-et.html
ou encore en faisant son choix dans :
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archives/category/urbanisme_et_logement.html
Les amateurs de street art iront tout droit à : http://www.aero.fr
00:04 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le clos joli, caen habitat, xavier le coutour, philippe duron, rives de l’orne, presqu’île portuaire, bon sauveur, plu, apsys, bansay, rufa, jean-marie girault, brigitte le brethon, cité des rosiers