mardi, 06 décembre 2016
Primaires, et complémentaires...
Décocratie
C'est manifestement livré en kit, prêt-à-l'usage, avec toute commande ferme de tramway. C'est vrai que ça ne coûte pas bien cher (c'est toujours trop), mais ça peut donner au bon peuple (car c'est quand même lui qui paye) l'illusion d'avoir pris part à la décision (ce qu'on appelle, je crois, la démocratie participative).
On ne fera pas la liste de toutes les villes de France et de Navarre (et même de Wallonie, ou de Belgique, si l'on préfère) dont les habitants se sont vus proposer le choix du papier peint de la future étuve à roulettes qu'ils pourront emprunter matin et soir, aux heures d'affluence. Quelques exemples suffiront.
Des goûts et des couleurs
Du 1er décembre 2015 au 31 janvier 2016, 14886 niçois ont participé à la consultation organisée par Christian Estrosi (député-maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et j'en oublie sans doute), en vue de choisir, de très démocratique façon, la couleur de leur tram Alstom. La version ocre rouge a donc recueilli 44% des suffrages exprimés. Les versions 1 et 2 (bleu « Klein » et bleu « Ciel et Mer », ont quant à elles respectivement récolté 18,5 % et 37,5 % des voix... En savoir plus sur:
http://nice-tram-design.fr/#!resultats et http://www.nicecotedazur.org/actualite/2015/11/30/choisis...).
Du 20 au 24 octobre 2014 (à midi), c'est aux internautes strasbourgeois qu'on demandait de choisir le dessin du nez de leur nouveau tram Alstom Citadis. 4660 voix pour la version 2, 4363 pour la version 1...
(https://www.cts-strasbourg.eu/fr/la-cts/Votez-pour-le-nez...).
Du 7 au 21 septembre 2013, les Avignonnais avaient quant à eux 12 choix possibles concernant la peinture de leur futur tram Alstom Citadis Compact (3 « designs » et 4 couleurs). C'est fini bien sûr, mais on peut encore jouer avec le « configurateur » sur http://lelookdemontram.com/.
Les bisontins en 2011 purent choisir entre le blanc nacré, le rose fuchsia ou le bleu turquoise. Quant au Liégeois, qui est un Belge comme un autre, qu'a fait le Liégeois ? https://www.rtbf.be/info/regions/detail_le-choix-du-desig...
Et ainsi de suite...
A nous les primaires, et les complémentaires !
Puisque tout le monde fait ça, aux quatre coins de l'Hexagone, et au-delà, il n'y avait pas de raison pour que les Caennais y échappent. « Soyez acteur du projet, choisissez votre tram de demain » dit la page d'accueil de http://design.tramway2019.com/, joliment décorée des sigles de ses « sponsors » : l'Europe, la France, l'AFITF, la région Normandie, le département du Calvados, la communauté d'agglo Caen la Mer. Ne manquent à l'appel que la Galaxie et l'ONU...
Mais puisqu'il est question de choisir notre tram de demain (c'est déjà fait, entre gens de bonne compagnie), pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour faire le bilan du tram d'hier (et d'aujourd'hui encore, hélas).
Le « tram » d'hier qui n'aura jamais 30 ans
Drôle de tram (sur pneus) qui ne l'est que de nom, unijambiste (ou monorail, si l'on veut). Prévu pour tenir 30 ans (et financé en conséquence), mais épuisé et bringuebalant après 15 ans de pannes et d'entretien coûteux. Une sorte de trolleybus guidé que nous ont imposé nos élus, de droite comme de gauche (François GEINDRE, Jean MOULIN, Philippe DURON) dont aucun, à l'exception notable de François SOLIGNAC-LECOMTE, n'a eu l'élégance de tirer les conséquences de cet échec annoncé en se retirant de la scène politique.
Bien au contraire. Philippe DURON, par exemple, a quitté en 2008 son fauteuil de président de la région pour poser ses fesses molles sur celui de maire de Caen, et de président de la communauté d'agglo, alors que, moins de 6 ans après sa mise en service, le « tram » TVR Bombardier déraillait déjà depuis longtemps...
Dès lors rien de plus normal que de retrouver, depuis 2012, ce naguère fervent supporter d'un projet foireux à la présidence de l'AFITF (agence de financement des infrastructures de transport de France), une structure intervenant de façon non négligeable dans le financement des projets de transport collectif urbain, mais jugée inutile par la Cour des Comptes (Rapport public 2009). Il sait assurément ce qu'il ne faut pas faire...
Autre exemple : l'inénarrable télé-pharmacien de la Grâce de Dieu, grand amateur de caméras de vidéosurveillance, qui (re)mit en son temps ce projet contesté sur les rails grâce à sa seule petite voix de conseiller municipal de Caen (mais qui alors en valait 17, si je me souviens bien), lors d'une réunion du SMTCAC (Syndicat Mixte des Transports en Commun de l'Agglomération Caennaise depuis rebaptisé Viacités).
Sauf que le conseil municipal de Caen, sa majorité (à laquelle appartenait l'intéressé) et son maire d'alors (J-M GIRAULT) avaient décidé qu'il ne fallait pas voter cette délibération. Pas homme à dire publiquement un éventuel désaccord, Philippe LAILLER la vota en douce.
Président local d'un groupuscule centriste, il est à ce titre, aujourd'hui, sixième adjoint au maire de Caen (sur une douzaine), chargé de la sécurité des personnes et des biens, du stationnement, de la circulation et du patrimoine communal. Des attributions à sa mesure.
Maintenant, si ça vous amuse de donner votre avis sur la forme d'un bout de tôle (le nez de l'engin), et la couleur de l'ensemble...
19:42 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : caen, tramway, tvr bombardier, philippe duron, françois geindre, viacités, afitf, philippe lailler
lundi, 24 mars 2014
Le choix du TVR : Philippe LAILLER et François GEINDRE au Comité Syndical du SMTCAC (aujourd’hui « Viacités »), le 12 septembre 1996.
En ce lendemain du premier tour des municipales, qui a vu l’UMP Joël BRUNEAU arriver en tête, avec la perspective d’avoir à intégrer à sa liste de deuxième tour ses amis du centre-droit (et notamment Philippe LAILLER), je m’occupais à ranger quelques vieux papiers. Et voilà que je tombe sur un extrait du registre des délibérations du Comité Syndical du Syndicat Mixte des Transports en Commun de l’Agglomération Caennaise (S.M.T.C.A.C. rebaptisé « Viacités »), séance du 12 septembre 1996…
L’homme qui a mis le TVR sur son unique rail…
Le Comité Syndical doit ce jour-là voter sur la demande qui lui est faite par le conseil municipal de Caen de « suspendre la réalisation de la première ligne de T.V.R. ».
A Caen, le 16 juin 1996, le NON au T.V.R. (depuis improprement rebaptisé « tram ») l’avait en effet emporté lors d’une mémorable consultation-référendum. Jean-Marie GIRAULT, vieux renard, avait quand même décidé de tenir compte, momentanément, de ce vote. Or la ville de Caen est statutairement majoritaire au sein du S.M.T.C.A.C. La décision du Syndicat ne fait donc aucun doute: ce sera la suspension du projet de T.V.R…
C’était sans compter sur quelqu’un de discret (il n’intervient pas dans la discussion), qui, au moment du vote, apporte ses 17 voix (tout ça pour lui tout seul !) aux partisans de la poursuite en force du projet (contre une volonté populaire clairement exprimée, et celle, peut-être seulement tactique, imposée par le maire de Caen à sa majorité).
Il faudrait avoir le temps d’expliquer qui est cet élu de droite, virtuose en développement de la force de vente de son entreprise grâce à de savants « mailings », vantant ses couches-culottes et autres changes complets pour personnes âgées auprès des salariées d’un organisme paramunicipal (Centre Communal d’Action Sociale, ou CCAS), que sa qualité d’élu de Caen lui a valu de présider à l’époque. Des courriers envoyés à l’adresse personnelle desdites salariées, bien sûr.
Quoiqu’il en soit, ce transfuge votera bien, et sera chaudement félicité pour son « courage » par Jean MOULIN, alors maire socialiste d’Ifs, vice-président du S.M.T.C.A.C., ardent défenseur du T.V.R. (et du prolongement de la ligne jusqu’à Ifs, contrairement à ce que prévoyait le projet initial...) De mauvaises langues assureront que ce vote d’apothicaire a fait l’objet d’un marché (une contrepartie alors envisagée, de nature électorale, au sud de l’agglomération ?)...
L’éloquence de François GEINDRE aurait-elle été pour quelque chose dans la décision de l’élu de la Grâce de Dieu de voter contre la suspension ? En tous cas, il se démène le François, prend la parole à tout bout de champ et longuement, tente de convaincre ses collègues caennais (de droite) qu’ils n’ont pas à tenir compte de l’avis des électeurs caennais. Cela entraîne des interventions en réponse de François SOLIGNAC-LECOMTE et de Luc DUNCOMBE, adjoints au maire de Caen, qui n’ont du coup aucun mal à se poser en démocrates infiniment respectueux de leurs mandants. Du grand guignol. La rage de convaincre est telle (ou le cinéma) qu’on en arrive au cri du coeur: l’important pour un élu, c’est de garder sa place! Comme il est triste François du conflit cornélien qui doit déchirer le coeur de ses collègues caennais! La sympathie n’est peut-être même pas feinte: « ...ON VOUS VIRE SI VOUS N’ÊTES PAS D’ACCORD AVEC, VOUS ÊTES VIRES LES MECS, VOUS ÊTES VIRES SI VOUS N’ÊTES PAS D’ACCORD AVEC EUX ... SI JAMAIS VOUS VOULEZ CONTINUER A SOUTENIR LE PROJET ... VOUS ÊTES VIRES... »
Les majuscules sont dans le compte-rendu, elles indiquent sans doute la véhémence du propos. Enfin, s'il n'est question que de «mecs», c'est sans doute pour souligner qu’il s’agit d’une assemblée à composition essentiellement masculine (deux femmes sont présentes, mais elles doivent compter pour du beurre)…
17:32 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : caen, syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération caenn, s.m.t.c.a.c. - « viacités », transport sur voie réservée (tvr), référendum de juin 1996, jean-marie girault, philippe lailler apothicaire à la grâce de dieu, aides-soignantes du centre communal d’action sociale (ccas), jean moulin maire socialiste d’ifs, françois geindre, françois solignac-lecomte, luc duncombe
vendredi, 21 février 2014
Tout Sonia poche occasion sur secondemain.ca
« La France ? Une nation de bourgeois qui se défendent de l'être en attaquant les autres parce qu'ils le sont ».
Pierre Daninos, Les carnets du Major Thomson.
Un peu de Sonia
(faut en laisser pour les autres)
Matin du mercredi 19 février au petit marché du Calvaire St Pierre (une unique allée, avec fleurs, fruits et légumes, poisson, charcuterie, crêpes, etc., proposés à une clientèle plutôt âgée et clairsemée). Pas vraiment le centre nerveux de notre bonne ville. Apparemment, c’est pourtant une cible de choix pour Sonia de la Provôté, candidate d’union de la droite et du centre (comme elle le revendique). Un centre au milieu de nulle part qui penche fortement du côté d’où il vient. Elle est là en famille, paraît-il, avec LAILLER Philippe pendu à ses basques, et tout un petit monde de distributeurs de papiers à la sauvette, dont les inévitables et gentils « Jeunes avec Sonia », tout constellés de badges. Plus nombreux à eux tous seuls que les quelques chalands venus faire leurs courses.
A vrai dire, la Sonia, je lui trouve plutôt bonne mine (c’est son meilleur argument, et je n’en attends pas autre chose), et j’aurais passé mon chemin sans perdre mon temps à vous écrire ces quelques lignes, si je n’avais aperçu à ses côtés l’apothicaire, celui dont la seule vue provoque en moi des réactions allergiques d’une rare virulence. Je vous en expliquerai peut-être les raisons plus tard. Provisoirement, sachez que j’apprécie que les gens soient un peu francs du collier. Et sachez aussi que mon allergie est maintenant devenue chronique, puisque ses premières atteintes remontent à vingt ans environ.
La boutique de Sonia
Alors voilà, pourtant bien dégoûté de toute la démagogie dégoulinante des campagnes électorales telles que les conçoivent les stratèges et communicants (vaseux) des partis dits grands (FN compris bien sûr), je me suis laissé aller à quelques brèves incursions sur le site électoral de Sonia (http://soniadelaprovote.fr/)
Je n’espérais certes pas y lire une prose légère à la Pierre DANINOS (1913-2005), humoriste prolifique aujourd’hui bien oublié, et sachant pourtant payer de sa personne, au point d’être victime en 1967 d’un accident de la route après un banquet d'anciens combattants, son auto percutée par un général qui avait pris l'autoroute à contresens (méfiez-vous des généraux, et des banquets trop arrosés)…
Non, c’est du lourd, voire du lourdingue. Au programme (Ouest-France 14 février, http://soniadelaprovote.fr/renover-la-ligne-1-du-tram-pou...):
- un TGV Paris-Normandie (projet qui n’est évidemment pas de la compétence du conseil municipal à élire),
- le développement portuaire (qui est ou serait contre ? et est-ce encore l’affaire de la seule ville de Caen, quand le port s’est pour l’essentiel déplacé en aval ?),
- l‘extension de la piste de l’aéroport de Carpiquet (n’est-ce pas d’abord l’affaire du gestionnaire de l’aéroport, et de la région ?),
- adapter les tarifs des transports publics (on peut même oser la gratuité –et donc le financement du service sur fonds publics- certaines villes l’ont déjà fait… mais il faut avant tout nous préciser les modalités de cette « adaptation » bien floue, et le mode de financement envisagé),
- créer de nouvelles zones limitées à 30 km/h (certainement, et ça ne coûte pas un rond…)
- installer des bornes pour véhicules électriques (pour faire beau, bobo ou écolo ? qui d’autre que de rares services publics utilise aujourd’hui à Caen des véhicules électriques, et sans espoir de généralisation avant longtemps ?)
- creuser un parking sous les Fossés Saint-Julien (si c’est pour stocker plus de bagnoles dans le centre, pourquoi se soucier des transports en commun ? et combien ça coûte, Mme Yaka, vous si soucieuse des deniers publics ? quitte à faire un beau cadeau à Vinci, dites-nous qui paiera la facture…)
- transformer en halle couverte l’ancien tribunal place Fontette (« idée » à la con par excellence, sachant qu’il faut d’abord entreprendre de fort coûteux travaux de restauration des planchers et des façades -auxquels l’Etat lui-même a renoncé-, même pour vendre des poireaux et des carottes dans la Salle des Abeilles, inscrite avec d’autres éléments, comme les escaliers de la Cour d’Appel, à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques…)
- rénover pour un montant de 15 millions d’€ la ligne 1 du TVR (là, c’est le pompon ! cette prétendue « idée » -et son chiffrage délirant- vous ayant été soufflée par votre colistier LAILLER, qui a une bonne part de responsabilité dans ce fiasco qu’a été le TVR, vous permettrez que je développe quelque peu…).
L’atelier de bricolage du gars Philippe
Dans Les carnets du Major Thomson, Pierre Daninos propose cette excellente définition de l’activité chère aux adeptes du Système D (ou E, pour les E-bricoleurs comme l’E-mérite bricoleur Philippe LAILLER) :
« Le bricolage consiste essentiellement à fabriquer avec de vieux débris, et au prix d'un labeur acharné, des articles que l'on trouve tout neufs et à bon compte dans le commerce courant. »
C’est donc dans l’atelier de bricolage de Philippe (http://philippelailler.fr) que j’ai trouvé cette petite merveille de désinformation, en date du 31 juillet 2013 :
« Article sur le choix de NANCY pour le tramway (7 millions d'euros) ! A Caen, on casse tout et on recommence pour 170 millions d'euros. », en LAILLER dans le texte, style Twitter dont l’individu est friand, avec renvoi à une copie d’un article de Mobilicités, qu’on préférera lire en ligne à cette adresse :
http://www.mobilicites.com/fr_actualites-nancy-confie-la-renovation-de-son-tramway-sur-pneus-a-arterail_77_2687.html
L’original (toujours préférable à la copie) précise bien sûr que pour 7 millions Artérail se contente de relooker les 25 rames des TVR de Nancy (nouveaux sièges, nouveaux éclairages par LED, mise en place d’un système d’information des voyageurs, rénovation de l’aspect extérieur, diminution des bruits intérieurs).
TVR, sept millions de déco à Nancy
De la déco, rien qui touche à l’essentiel, et améliore le fonctionnement réel de l’engin, toujours sujet à des déraillements, des éclatements de pneus, des pannes de toutes natures, y compris sur la plateforme, comme ce fonctionnement aléatoire des aiguillages qui nous vaut régulièrement, à l’arrêt Copernic, la présence plusieurs jours durant d’équipes de maintenance étoffées, réglant manuellement la circulation des rames vers le CHU ou Hérouville (c’est créateur d’emplois, un mauvais produit)… Quand ce n’est pas des jours (ou des semaines) d’arrêt complet, pour maintenance !
170 millions, par contre, c’est le prix d’une ligne complète de vrai tramway tout neuf sur ses deux rails. Un vrai tramway enfin que les Caennais auront bien mérité, même si on est en droit de demander des comptes à MM. LAILLER et consorts (conseillers et adjoints des municipalités GIRAULT jusqu’en 2001), et bien sûr aussi à MM. DURON et GEINDRE entre autres, pour avoir eux aussi fait la promotion d’un système dont on savait d’avance les tares congénitales.
Il suffisait d’un peu de curiosité intellectuelle, et d’un peu moins de soumission paresseuse aux avis de prétendus experts, qui n’étaient visiblement que les démarcheurs des sociétés lorgnant sur les 214 millions d’€ de chiffre d’affaires à réaliser…
Profitons-en aussi pour saluer ici les lanceurs d’alerte (Jean-Pierre VIAUD entre autres, alors conseiller municipal écologiste à Caen) qui, à l’époque, ont réuni les pièces d’un dossier sérieux et étoffé annonçant clairement les déconvenues à venir. Mais M. LAILLER et ses collègues n’ont alors fait que ce qu’ils savent bien faire: bavarder et avaler sans moufter les balivernes des bateleurs.
Catastrophe technique et bouts de ficelle…
On ne peut manifestement faire, pour 15 millions d’€, que le TVR fonctionne correctement pendant 15 ans encore, comme la promesse nous en avait été faite dans les années 90.
Même Charlie, centriste divers-droite (donc proche sans doute de Sonia et des siens), parle de catastrophe technique, pas de menus défauts auxquels on peut remédier avec les 4 sous et les bouts de ficelle de Philippe LAILLER.
« Que ce TVR soit une catastrophe techniquement, tout le monde le sait. Il faut faire quelque chose. Mais a-t-on intégré le risque juridique et financier qui va naître de la résiliation du contrat? Je n'ai pas eu de réponse », a déclaré mardi à l'AFP Daniel-Charles Badache, membre de l'opposition caennaise (DVD, proche de Jean-Louis Borloo).
http://www.mobilicites.com/fr_reseaux_caen---2018--clap-de-fin-pour-le-tram-sur-pneus-tvr_0_85_1594.html
Références tronquées, comparaisons abusives de projets totalement différents, conclusions dérisoires tirées de prémisses faussées, c’est la méthode LAILLER, une méthode dont sa colistière devrait se méfier si elle tient à apparaître comme une candidate sérieuse à la mairie de Caen.
Et revoilà Caen qui se dépeuple…
A un chouette programme comme celui de Sonia (rafistolage du TVR, palais de justice transformé en marché couvert, parking sous les Fossés St Julien, etc.) il ne pouvait manquer, tout de même, l’indispensable volet logement et urbanisme.
Ce volet existe, et je l’ai rencontré: http://soniadelaprovote.fr/xavier-le-coutour-vit-il-dans-...
« Xavier Le Coutour (…) sait-il que plus de 10% des logements sont vacants à Caen? Conteste-t-il la baisse de la population annoncée par l’INSEE? Décidément, les chiffres sont têtus, preuve s’il en est qu’on n’a pas attiré de nouveaux habitants mais qu’au contraire, ils ont quitté la ville. »
Voilà un constat qui n’est certes pas faux, mais pas très original. Il me semble en outre qu’il est un tantinet malhonnête d’imputer à la politique de XLC ou de Philippe DURON (dont je ne suis pas l’avocat, on le sait) la responsabilité d’un territoire qui se dépeuple. Ils ne sont aux affaires que depuis 6 ans. Les effets d’une politique de logement et d’urbanisme se font sentir à bien plus long terme. Et les effets négatifs aujourd’hui constatés pourraient donc bien plutôt être imputés à la politique suivie par les équipes précédentes, celles de Jean-Marie GIRAULT (Ph. LALLIER était déjà conseiller municipal en 1995), comme celle de Brigitte LE BRETHON, auprès de laquelle Sonia de la Provôté fut maire-adjoint de 2001 à 2008.
Par ailleurs, si 10% de logements sont vacants, c’est soit que les loyers sont trop chers (pour le confort qu’ils offrent), soit qu’ils sont franchement inhabitables. La fine équipe de « Caen de toutes nos forces » envisage-t-elle de forcer la main aux propriétaires récalcitrants ou trop gourmands ?
BLB-XLC même combat…
Dernière observation : la « gentrification » du centre des villes n’est pas, loin de là, un phénomène spécifiquement caennais. Il a débuté ici avec les OPAH du centre ancien dans les années 80, et les conventionnements de 9 ans qui étaient associés aux travaux dits de réhabilitation de l'époque (placo cache-misère, chauffage par grille-pain, et isolation à revoir). Neuf ans après, c’était à nouveau la jungle, les plus modestes (et leurs familles) avaient déserté les lieux. L’enfer est pavé de bonnes intentions, et d’effets pervers…
Certes « Il ne suffit pas de construire des « boites » neuves pour que les familles reviennent », mais il me semble que ce que fait l’actuelle municipalité est dans la droite ligne de ce qu’ont initié les municipalités précédentes (le manque d’imagination, et d’indépendance d’esprit, c’est bien là le drame).
Les Rives de l’Orne, Eiffage au Bon Sauveur, et combien d’autres projets en cours ou déjà achevés, étaient déjà bouclés du temps de BLB.
Alors comment croire qu’avec vos lunettes à « vision globale », et en vous entourant de petits nouveaux comme Richard LECAPLAIN, Grégory BERKOVICZ, Christine MULLER, Jean-Pierre VIALLANEIX ou Pierre-Nicolas BOVALIS (j’attends la suite avec intérêt), vous allez tout révolutionner, à grands coups de « modération fiscale, rénovation massive du parc ancien, rénovation thermique des logements sociaux, dispositif d’accession à la propriété pour les familles modestes et les classes moyennes et, bien sûr, construction de logements de taille suffisante pour être adaptés aux familles… ».
Le parc ancien était donc inexistant avant 2008, et les logements sociaux bénéficiaient tous d’un label HQE ?
Le PLU nouveau est arrivé…
Un p’tit coup de PLU pour finir ?
« …le PLU nouveau est un repoussoir. (…) Les élus précédents avaient protégé la ville, eu la prudence de penser vie dans leur ville, avant de penser construction. Le maire adjoint à l’urbanisme n’était pas là pour accepter tous les permis de construire, mais pour faire respecter les équilibres, maintenir les habitants dans la ville qu’ils aiment et non leur imposer celle qu’ils ne veulent pas voir se construire.
On peut être moderne, inventif, efficace et construire des logements sans pour autant dénaturer nos rues et nos quartiers comme le PLU actuel l’impose. C’est vendre l’âme de Caen pour en faire une ville pareille aux autres.
(…) La pompeuse deuxième reconstruction de la ville par la municipalité actuelle en est le fossoyeur pour les années à venir… »
Pauvre Sonia. Les socialos lui ont piétiné son rêve. Sous BLB l’adjoint à l’urbanisme s’appelait donc Bisounours, pardon Luc DUNCOMBE (au fait, qu’est-il devenu celui-là ?). Il signait les projets que lui préparait Gilles GUERIN, directeur de l’urbanisme (permis de construire, modifications du POS, etc.), jusqu’à ce que BLB lui retire sa délégation pour la confier à Daniel DETEY, qui signait les projets que lui préparait Gilles GUERIN…
Le passage de ces Bisounours à l’urbanisme (après Jean-Jacques SALMON et Thierry MARC) a permis entre autres d’urbaniser des terrains, naguère solennellement déclarés inconstructibles (terrains horticoles de Lemonnier par exemple), pour le plus grand profit de gens plus ou moins recommandables, comme un certain Fernando de ALMEIDA GOMES. Ou d’ouvrir des rues virtuelles en impasse se terminant en potager (une farce utile à un projet Bouygues)…
Puis sont venus les temps terribles de la mainmise PS sur l’univers des Bisounours. L’adjoint à l’urbanisme s’appelle alors Xavier LE COUTOUR. De 2008 à aujourd’hui il a signé les projets que lui préparait Gilles GUERIN, directeur de l’urbanisme (permis de construire, modifications et révisions simplifiées ou non du POS, dossier du PLU, etc.).
Le PLU d’aujourd’hui a mis en musique les objectifs du père du POS d’hier (de décembre 2000), François SOLIGNAC-LECOMTE, récemment décédé, qui fut le premier adjoint de Jean-Marie GIRAULT, et sans doute plus encore. Ses objectifs: densification à tout prix, et urbanisation de tous les espaces encore disponibles, y compris dans les zones à risques (Presqu’île portuaire, zones de carrières).
La continuité est évidente. Sonia de la Provôté serait-elle la seule à ne pas s’en être aperçue ?
Et si Caen lui appartenait ? Moi, maintenant, je serais plutôt d’avis qu’on partage…
22:18 Écrit par Bruno dans Affaires municipales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caen municipales 2014, sonia de la provôté, philippe lailler, caen de toutes nos forces, tvr bombardier, philippe duron, françois geindre, xavier le coutour, jean-pierre viaud, daniel-charles badache, jean-marie girault, brigitte le brethon, rives de l’orne, eiffage, bouygues, richard lecaplain, grégory berkovicz, christine muller, jean-pierre viallaneix, pierre-nicolas bovalis, luc duncombe, daniel detey, gilles guerin, jean-jacques salmon, thierry marc, fernando de almeida gomes, françois solignac-lecomte