dimanche, 05 avril 2009
Tout doit disparaître (chapitre 1)...
Pour une malheureuse petite phrase, pas vraiment méchante et à peine ironique, et dans laquelle il n’était même pas question de son client Fernando de ALMEIDA GOMES (où pouvait dès lors se nicher la diffamation alléguée à son égard ?), Me Olivier BARATELLI avait obtenu de l’hébergeur de ce blog la suppression d’une note publiée le 23 août 2008.
Or les événements relatés dans cette note me semblent donner un éclairage utile à cette relation des aventures caennaises de M. Gomes et des siens. Je la publie donc à nouveau, sans la phrase incriminée... et je remercie à l’occasion Me BARATELLI d’avoir validé ainsi ce qui reste de ma prose, qui n’aura pas trop souffert des rigueurs de sa censure.
La SAS GII
(Groupement Investissement Immobilier),
société de M. Fernando Gomes
en liquidation judiciaire depuis mai 2008
L’information n’est pas de première fraîcheur puisque la SAS (société par actions simplifiée) GII (RCS Le Havre, SIREN 449 499 060, capital 40 000 euros), créée le 16 septembre 2003, était en redressement judiciaire le 28 mars 2008, et en liquidation judiciaire 2 mois plus tard, soit le 30 mai 2008.
Cela fait donc 10 mois maintenant que Me Catherine Vincent (20 rue Casimir Périer 76600 Le Havre), mandataire judiciaire dans le cadre du redressement, s’est vu confier les fonctions de liquidateur, et la rude tâche de réaliser les éventuels actifs de la société, s’il existe encore quelque chose de semblable dans les comptes de cette société GII, vouée aux activités de conseil en immobilier, en patrimoine et en investissement, et vente en immobilier en tant que mandataire et/ou promoteur...
Si par ailleurs Mme Dominique LASSALLE était (d’avril 2007 à mai 2008) la présidente de cette SAS, Mme Vanessa GOMES (fille de Fernando GOMES) l’avait précédée dans ces fonctions à partir d’octobre 2005, succédant alors à son papa resté directeur général, mais frappé d’incapacité commerciale...
Les avantages de la location-vente...
A sa création, la SAS GII avait pour siège social le 115 boulevard de Strasbourg 76600 Le Havre, mais, à partir d’octobre 2005, celui-ci sera fixé au 7/13 rue Jean Jaurès 76700 HARFLEUR, dans des locaux (118 m² en tout) que cette commune lui louait à titre précaire pour 600 euros TTC mensuels et une durée de 23 mois, à compter du 6 mai 2004...
... en attendant de vendre à cette SAS GII les locaux en question, comme prévu par les délibérations du conseil municipal d’Harfleur des 29 mars et 27 mai 2004.
Mais les difficultés que rencontrait déjà, sans doute, la SAS GII, ont peut-être inspiré à ses dirigeants une solution plus adéquate, consistant à vendre les locaux à une autre société de M. Fernando de Almeida Gomes, la SARL SERVICES VENTES (RCS Paris, SIREN 434 754 495, capital 7 622,45 euros), société créée le 13 mars 2001, dont le siège social est ... au 7 rue Ganneron 75018 Paris, c’est à dire l’adresse de la SARL FGOMES, créée le 31 mars 1999, elle-même en liquidation judiciaire depuis le 24 octobre 2007 (cessation des paiements le 18 septembre 2006)...
C’est ainsi que, par une délibération du lundi 30 octobre 2006, le conseil municipal d’Harfleur a vendu à la SARL SERVICES VENTES, au prix de 76.953,50 euros, « déduction faite des loyers acquittés à la date de ladite vente, soit 14.069,54 euros » (28 mois de loyers HT), les 118 m² des lots 1 et 2 de la Résidence Henri IV, rue Jean Jaurès.
Qui fait des dettes s’enrichit...
Admirez en passant l’élégance du coup: c’est la société malade (la SAS GII) qui, sans être loin de là l’unique bénéficiaire de l’occupation des locaux, a payé les 28 mois de loyers servant à régler près de 20% du prix de l’acquisition (des sommes qui ont ainsi servi à creuser son passif).
Mais c’est la société réputée « saine » du même « groupe » (la SARL SERVICES VENTES) qui peut dès lors inscrire à son actif les 14.069,54 euros en question, lesquels ne pourront ainsi pas servir à régler, même en partie, les créanciers de la SAS GII, promise à une imminente liquidation.
D’un côté on charge la barque, de l’autre on sauve les meubles...
Tel est l’avantage, bien connu, de la création d’une multitude de sociétés distinctes, se vampirisant les unes les autres. Tournez manège, comme on dit au pays du cheval. La grosse cavalerie n’a rien perdu de son charme...
Harfleur soutient le petit commerce...
Par ailleurs, 652 euros le m², même hors taxe, même dans l’ancien (mais une Résidence Henri IV ne peut qu’être récente), c’est vraiment donné, en plein boom de l’immobilier (en 2004 comme en 2006). Surtout avec un « crédit » gratuit sur 28 mois (déduction des loyers payés du prix de l’acquisition). Il fallait vraiment que la commune d’Harfleur veuille à tout prix « soutenir le commerce et les services » comme l’annonce la délibération, en date du 30 octobre 2006, de son conseil municipal.
M. Fernando de Almeida Gomes, sa famille et ses amis méritaient sans doute cet encouragement à leur petit commerce d’agence immobilière et de bureau de vente.
« Votre Agence », d’Harfleur à Caen...
Une agence immobilière avec pour enseigne, comme à Caen naguère au 150 rue St Jean, un très sobre « Votre Agence » (la SARL du même nom, avec pour seul établissement celui de Caen, a pour SIREN le n° 483 739 504, pour siège social le 12 avenue René Coty 76600 Le Havre, et pour gérant M. Noël RICHARD)...
Un local accueillant aux autres sociétés du « groupe » GOMES, la SAS GII dont il vient d’être longuement question, mais aussi, par exemple la SARL « Les Courtines » du fidèle Christophe MERIER (SIREN 490 438 819, immatriculée au RCS du Havre le 8 juin 2006), à qui la commune d’Harfleur a cédé 10.017m² de terrains à 40 euros HT du m² pour la construction d’une résidence hôtelière (délibération de la CODAH -communauté d’agglo du Havre- du 4 juillet 2006).
Linge sale en famille...
Ce M. Christophe MERIER est un compagnon de longue date de la famille GOMES, qui a par exemple eu le bon goût de prendre la relève de M. Fernando pour devenir le dernier gérant de la SARL COMES (pour « Commercialisation Organisation Management Et Services », à ne pas confondre avec la SARL FGOMES), avant que celle-ci (SIREN 412 365 256), déménagée du Havre à Neuilly sur Seine en mars 1999 (moins de 2 ans après sa création), ne connaisse elle aussi les affres de la liquidation judiciaire (jugement du 6 décembre 2007, cessation des paiements le 7 juin 2006)...
Notons en passant la coïncidence (certainement fortuite) de la création de la SARL « Les Courtines », le 8 juin 2006, et de la cessation des paiements de la SARL COMES, le 7 juin 2006...
L’extrait Kbis du TC de Nanterre signalant la triste fin de cette 3ème société du « groupe » GOMES donne enfin, pour adresse personnelle de M. MERIER au Havre, celle à laquelle l’extrait Kbis du TC du Havre domicilie Mme Dominique LASSALLE, présidente de la SAS GII...
Dans ce milieu restreint, certains semblent plus spécialement doués pour tenir le rôle de « finisseurs ». Tel paraît être le cas de M. MERIER, si l’on en juge par sa présence, par exemple, dans la SAS FACS TELECOM (SIREN 438 844 680)... Mais c’est là un autre sujet sur lequel nous ne nous étendrons pas aujourd’hui.
Il nous faudra par contre, dans une prochaine note, parler de la société « PALAIS VICTORIA » (7 avenue Riou Blanquet 06130 Grasse, SIREN 490 144 722), SARL dont les co-gérants sont MM. MERIER et Fernando de ALMEIDA GOMES...
11:18 Écrit par Bruno dans La saga de Fernando de Tourville | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fernando de almeida gomes, christophe merier, liquidation de la sas gii, groupement investissement immobilier, harfleur aide le petit commerce, sarl services ventes, sarl fgomes, sarl comes, me olivier baratelli
samedi, 28 mars 2009
Juillet-août 2008, l’été torride de la « Villa de Tourville » devant les tribunaux caennais, et ses prolongations de mars 2009 devant le Tribunal de Commerce...
Une note de juillet 2008, publiée ici-même, exposait les motifs pour lesquels, par son jugement du 4 juillet 2008, le Tribunal Administratif de Caen a annulé le permis de construire modificatif de la « Villa des Dames », projet de M. Fernando de Almeida GOMES aux 37 à 43 avenue de Tourville à Caen. Je n’y avais pas joint de copie de ce jugement. Je le fais aujourd’hui. Il suffit donc d’un clic pour satisfaire votre curiosité...
TA CAEN 4 juillet 2008 ass HSN er autres contre Ville de Caen et Villa de Tourville.pdf
Par ailleurs, suite aux interventions auprès de l’hébergeur de Me BARATELLI (au nom de M. GOMES), et de Me Michaël AMOUR (pour lui-même), vous ne pouviez plus accéder, notamment, au compte-rendu du jugement du 26 août 2008 du Tribunal d’Instance de Caen, condamnant la SARL « La Villa de Tourville » de M. GOMES, dans l’affaire qui l’opposait à l’un de ses locataires. Voilà donc une nouvelle mouture de ce texte, agrémentée, là encore, d’une copie du jugement en question...
Signification d’un jugement
du Tribunal d’Instance de Caen...
On a raconté ici même comment, en avril 2007 (ce sera bientôt le second anniversaire de cet épisode), la démolition de l’immeuble du 37 avenue de Tourville avait été entreprise sur ordre du nouveau propriétaire des lieux, M. Fernando de Almeida Gomes, et sous la direction de son fils, M. David Gomes.
Rien que de très banal à cela, si ce n’est que plusieurs logements étaient encore habités par leurs légitimes occupants, titulaires de baux en bonne et due forme, passés avec l’ancien propriétaire.
L’un des locataires, dont l’appartement en rez-de-chaussée avait ainsi été « aéré » par les « ouvriers » de MM. GOMES père et fils (par arrachage des portes et fenêtres notamment), avait porté plainte devant le Tribunal d’Instance pour obtenir réparation de cette inadmissible violation de domicile (une méthode à laquelle certains promoteurs pressés n’hésitent pas à recourir sous d’autres cieux, mais pas à Caen jusque là, semble-t-il).
Le Tribunal d’Instance de Caen avait rendu sa décision sur cette affaire par un jugement du 26 août 2008. Il condamnait la SARL « La Villa de Tourville » à payer au locataire vandalisé la somme de 15.000 euros + 1.000 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de Procédure Civile (CPC), et aux dépens.
Une copie de ce jugement peut être consultée ici, il suffit pour cela d’un clic sur le lien ci-après (seul le nom du plaignant a été effacé):
jugement T d'Instance Caen 26-08-2008 Olivier M c Villa Tourville.pdf
Une affaire qui relevait du Tribunal Correctionnel...
C’est déjà une belle prouesse, quand on n’a pas de gros moyens, d’être parvenu à obtenir la condamnation (au civil) d’une société dont les dirigeants méconnaissent à ce point les règles régissant les rapports entre bailleurs et locataires (et notamment la loi du 6 juillet 1989).
On aurait certes pu espérer que le procureur se saisisse de cette affaire (voies de fait, violation de domicile), qui avait quand même fait quelque bruit, et fait se déplacer la maréchaussée. D’autres infractions, elles aussi passibles de poursuites pénales, avaient d’ailleurs été relevées. Mais les procès-verbaux ont dû s’égarer au fond de quelque poussiéreux tiroir...
Voilà tout de même les impatients punis, au portefeuille... Condamnation toute théorique néanmoins, puisque la SARL « La Villa de Tourville » (et non MM. GOMES père et fils, notez-le) n’a pour le moment pas réglé le moindre euro à M. Olivier M...
Le parcours du combattant du justiciable...
Rappelons qu’il ne suffit pas, au civil, d’obtenir la condamnation de son adversaire. Une fois le jugement rendu, il faut encore le faire « signifier », par huissier, à la partie perdante et à son avocat, de façon à faire courir les délais des voies de recours (le perdant doit être mis en mesure d’interjeter appel de la décision qui le condamne).
Ces (coûteuses) formalités accomplies, la décision est enfin « exécutoire ». Mais cela n’est encore pas suffisant si le perdant est mauvais joueur. Pour récupérer les sommes dues, il faudra à nouveau charger un huissier de l’« exécution » du jugement. Celui-ci pourra alors saisir les sommes déposées sur les comptes bancaires du débiteur, ou saisir à la source les revenus de celui-ci (des loyers par exemple), etc.
Mais la chose n’est pas toujours aisée, quand la société n’est plus connue à l’adresse de son siège social, par exemple. C’est le cas de la SARL « La Villa de Tourville », qui a mis la clef sous la porte il y a quelques mois, et laissé à un serrurier ses locaux des 150-152 rue St Jean... Elle est d’ailleurs en redressement judiciaire, par un jugement du 11 mars 2009 du Tribunal de Commerce de Caen qui fixe au 22 juillet 2008 la date de cessation des paiements...
Lettres d’Amour...
On pourrait suggérer à l’huissier, que M. Olivier M... chargerait de récupérer les sommes que lui doit la SARL « La Villa de Tourville » (la famille GOMES, in nomine patris et filii), d’aller demander des nouvelles de ces braves gens à Me Gérard PIOLLET (chargé par le TC « d’assister le débiteur pour tous les actes relatifs à la gestion », ou à Me LIZE, en sa qualité de mandataire judiciaire.
Il pourrait également s’adresser à Maître Jean-Jacques SALMON, avocat caennais de « La Villa de Tourville », et prédécesseur (jusqu’en 1995) du Professeur Xavier LE COUTOUR au poste d’adjoint au maire de Caen, chargé de l’urbanisme et du droit des sols.
Ou encore à Maître Michaël AMOUR, notaire de M. Fernando de Almeida Gomes à Criquetot l’Esneval (76280). Me AMOUR sait écrire de bien belles lettres, naturellement. C’était toujours un plaisir que d’en faire partager la lecture à ses amis. Sa passion l’entraînait bien parfois à quelques excès verbaux, mais il maîtrisait son sujet, parlait en connaisseur de « l’appât du gain », de « l’indignation de façade », de « chantage », et savait comme personne menacer ses interlocuteurs de procès qu’il conseillait à son client d’intenter, pour leur réclamer (par exemple) la modique somme de 700.000 euros de dommages et intérêts, et obtenir une hypothèque judiciaire sur leurs biens...
lettre d'AMOUR 29-01-2008 700000€.pdf
L’amour vache, en quelque sorte. Malheureusement (pour le rayonnement de la littérature épistolaire, dans l’esprit des Liaisons dangereuses), Me AMOUR se fait rare ces temps-ci.
Il est vrai que sa SCP de notaire (SIREN 321630402) est elle-même en redressement judiciaire depuis le 23 décembre 2008, et qu’il a d’autres chats à fouetter en sa qualité de conseiller juridique d’Immo Mon 2, aux côtés de M. David GOMES (voir la note consacrée à leur infructueuse virée costarmoricaine, en vue de la reprise du groupe immobilier CELEOS). Gageons néanmoins que Me AMOUR saurait dire où trouver M. Fernando de Almeida Gomes, dernier survivant des deux associés de la SARL « La Villa de Tourville »...
Retour au jugement du 26 août 2008...
Laissons ces vulgaires questions d’argent, et, pour les petits curieux qui nous ont suivi jusque là, voyons quelle est la faute de la SARL « La Villa de Tourville », dans ses rapports avec ses locataires, comme exposé à la page 3 du jugement du 26 août 2008, à la rubrique « Motifs de la décision ».
Cette faute (c’est là où ce jugement peut être utile à d’autres), c’est d’avoir ignoré la loi, celle du 6 juillet 1989, régissant les rapports entre bailleurs et locataires. Une loi d’ordre public (toute convention contraire à ses dispositions est ainsi nulle et de nul effet), qui proclame que « le droit au logement est un droit fondamental » (et ne s’use que quand on ne s’en sert pas).
Cependant, selon l’article L.442-6 du Code de la construction et de l’habitation (CCH), «le droit au maintien dans les lieux ne peut être opposé au bailleur qui a obtenu l’autorisation de démolir», ce dernier devant néanmoins «donner un préavis de six mois à son locataire pour vider les lieux et assurer son relogement». «Si cette double condition est réunie, rien ne s’oppose à la signature d’un protocole d’accord».
Mais M. Fernando de Almeida Gomes est un homme pressé... Pas de congé avec préavis de six mois. Pas de proposition de relogement. Un protocole d’accord qu’on fait signer au locataire le 16 février 2007, prévoyant son départ pour le 10 mars, soit... trois semaines plus tard. Encore cinq ou six semaines, et on arrachera portes et fenêtres...
Force reste à la loi
Aux promoteurs qui seraient tentés d’imiter M. de Almeida Gomes, cette mésaventure judiciaire pourrait être fort utile, en leur révélant tout l’intérêt d’une connaissance minimale du droit, à défaut de considération pour leur prochain. Il leur sera même conseillé de faire appel à de vrais professionnels...
Et aux victimes de ce genre de pratiques, de l’autre côté, ce jugement montre qu’avec un peu de courage, et le soutien du voisinage, on peut faire respecter ses droits, et tenir tête à des gens dont toute la puissance est dans l’argent qu’ils manipulent et les relations qu’il permet d’entretenir.
18:50 Écrit par Bruno dans La saga de Fernando de Tourville | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fernando de almeida gomes, david gomes, « villa de tourville », méthodes contestables de certains promoteurs à caen, michaël amour notaire
M. David GOMES, secondé par Me Michaël AMOUR, candidat malheureux à la reprise du groupe CELEOS à St Brieuc...
La virée costarmoricaine
s’est soldée par un échec...
Le 11 mars dernier, au moment même où le Tribunal de Commerce de Caen ouvrait la procédure de redressement judiciaire de la Sarl « La Villa de Tourville » (et fixait au 22 juillet 2008 la date de cessation des paiements), le Tribunal de Commerce de Saint-Brieuc tranchait la question de la reprise du groupe CELEOS, en redressement judiciaire depuis 6 mois...
Ce qu’était CELEOS...
C’est en effet le 3 septembre 2008 qu’avait été décidée la mise en règlement judiciaire de 17 sociétés du groupe CELEOS. Et un plan social qui mettait environ 250 employés au tapis (plus d’un sur deux). Car il paraît que le bon ratio, dans l'immobilier, c'est 1 million d'euros de chiffre d'affaires par salarié...
On peut rappeler que l'origine du groupe CELEOS est à Plérin (Côtes d'Armor) où se trouve son siège social, et que l'aventure est récente. Elle remonte à 1996. Un développement bien rapide, trop rapide sans doute. Le fondateur, Gilles CADOUDAL, a sans doute eu le tort de croire possible une expansion sans limites, en allant à la pêche aux capitaux sur les marchés boursiers, pour se développer tous azimuts hors du charnier natal (la Bretagne). La valeur de l'action s'est effondrée, la société s'est trouvée à court de liquidités, avec pas mal de chantiers à terminer... et des logements achevés sur les bras (ces invendus avaient déjà amené le groupe à se faire bailleur, et à créer une filiale spécifique à cet effet).
CELEOS, par ailleurs sponsor du foot caennais, avait alors fermé un bon nombre des directions régionales et des agences que le groupe venait d'ouvrir un peu partout en France (y compris en Rhône-Alpes !). Début décembre, le TC de St Brieuc avait autorisé la poursuite de l'activité...
La proposition de reprise de David GOMES...
En ces temps de déconfiture généralisée dans l’immobilier (rien de pire qu’une bulle de béton quand elle éclate), les candidats à la reprise de CELEOS ne se bousculaient pas.
La première des 2 seules offres (soutenue par les salariés, par le fondateur de la holding Gilles Cadoudal et par les créanciers), émanait d’une Société Nouvelle BC Partners, sous la direction de Yann Doffin, gérant de la société poitevine Pierreval.
Quant à la seconde, elle avait pour représentant... M. David GOMES, fils de Fernando de ALMEIDA GOMES, petite quarantaine, gérant de l’Eurl DGI CONSULTING (DGI pour David Gomes Immobilier), et étant ou ayant été le gérant et l’associé d’autres SARL et SCI, dont celles de Monsieur GOMES père... Rien qui puisse sérieusement soutenir la comparaison avec la puissance économique (même entamée) du groupe costarmoricain.
Mais afin de ne pas encourir de trop vives critiques du très sourcilleux Me BARATELLI (du cabinet LOMBARD & Associés), c’est aux journalistes de la presse régionale qu’on laissera le soin de vous présenter cette proposition de reprise de CELEOS...
Immo Mon 2, la fiduciaire New-Bridge et les Iles vierges britanniques...
Dans un article paru dans Ouest-France le mardi 3 mars 2009, Bruno ALVAREZ écrit que ce projet « a été dévoilé, hier matin, au tribunal. Il émane d'Immo Mon 2, une société en cours de création. Son actionnaire principal serait une société fiduciaire baptisée New-Bridge, installée dans les Iles vierges britanniques. « Nous avons levé 10 millions d'euros pour reprendre 135 programmes de Céléos et conserver 108 des 189 salariés restants, dont 78 au siège », confiait, à sa sortie du tribunal, hier midi, David Gomes. »
Brun ténébreux, dans un beau costume trois pièces, il se présente comme le directeur général d'Immo Mon 2, « chargé des opérations ». Il est accompagné de deux avocats. « On y croit à cette reprise, assure-t-il. On veut sauver les emplois et mener à bien les programmes. » Le projet prévoit de rayonner dans le Sud de la France. »
« Mais, hier, David Gomes n'a présenté ni chèque de banque, ni garantie financière. Le tribunal lui a donné jusqu'à jeudi midi pour « justifier d'une garantie bancaire et préciser les statuts de sa société et l'identité de son actionnaire principal ». Le prix de la cession, ajouté aux charges augmentatives (congés payés, hypothèques des banques...), s'élèverait à 2,6 millions d'euros. »
Patrice Gudel, un actionnaire principal
dont le nom n'est pas inconnu de tout le monde...
Le vendredi 6 mars 2009, Bruno ALVAREZ reprend son récit:
« Immo Mon 2, candidat au rachat du promoteur immobilier, n'a pas respecté le délai pour justifier de garanties bancaires. Restera-t-il en course ?
« Le tribunal de commerce de Saint-Brieuc a étudié, lundi, les deux propositions de reprise du promoteur immobilier costarmoricain en redressement judiciaire (Ouest-France de mardi). Sa décision a été mise en délibéré au mercredi 11 mars. D'ici là, la juridiction avait demandé à l'un des candidats, Immo Mon 2, de justifier de garanties bancaires, de préciser les statuts de sa société (en cours de création) et de dévoiler l'identité de son actionnaire principal. Il devait le faire avant jeudi midi. Délai non respecté concernant les garanties financières ».
« Difficile de respecter le formalisme français »
« Joint par téléphone, David Gomes, directeur général d'Immo Mon 2, confie : « Nos avocats négocient avec le tribunal pour pouvoir les présenter d'ici vendredi. C'est difficile pour nous de respecter le formalisme français puisque les fonds proviennent d'investisseurs étrangers. » En l'occurrence, d'une société fiduciaire baptisée New-Bridge, installée dans les Îles Vierges britanniques. Son actionnaire principal est un homme d'affaires né à Colmar, Patrice Gudel. »
« Le nom de Gudel n'est pas inconnu dans le milieu des affaires. Notamment parce qu'il a essuyé plusieurs dépôts de bilan. Il a même écopé d'une interdiction d'exercer, gérer et diriger en France jusqu'au 12 décembre dernier. Une peine prononcée en 2003 par le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône. »
« Interrogé sur la fiabilité de son actionnaire principal, David Gomes répond qu'il ignorait ce passé. « Moi, j'ai été missionné pour mener un audit pour la reprise de Céléos. Je n'ai retenu M. Gudel que sur ses capacités à réunir des financeurs et des investisseurs. Il s'est montré efficace. Vous savez, on n'est pas venu faire les clowns devant un tribunal de commerce: j'ai constitué une équipe que je crois capable de mener le projet correctement. »
« Reste que ces faits cumulés, David Gomes en est conscient, troublent quelque peu la crédibilité de l'offre. Et ce même si elle prévoit le maintien de 108 des 289 emplois, soit trente de plus que le projet de reprise du concurrent, la société Pierreval investissements de Poitiers, associée à trois cadres actuels de Céléos. Décision du tribunal mercredi. »
Suspicion d'un objectif «de rentabilité à court terme»...
C’est à un article de Julien VAILLANT, paru dans Le Télégramme le 12 mars, qu’on empruntera la suite de ce récit:
« Le groupe Céléos connaît depuis hier le nom de son repreneur: Yann Doffin, le gérant de la société poitevine Pierreval. Soixante-quinze salariés vont conserver leur emploi. Ils étaient 450 il y a six mois. »
« Société Nouvelle BC Partners, faute de mieux: c'est en quelques mots le résumé du jugement de 38 pages rendu hier par le tribunal de commerce Saint-Brieuc. Depuis hier midi, Yann Doffin et ses associés sont les nouveaux patrons du groupe immobilier Céléos (...), leur offre a été jugée par la juridiction briochine comme « la seule alternative à la liquidation judiciaire ». Néanmoins, dans son jugement, le tribunal a aussi insisté sur la faiblesse de leurs propositions. En terme d'apurement du passif, dévalorisation du groupe et de maintien des emplois. Pourtant, le choix des juges est tout sauf une surprise. Second candidat à la reprise, la société Immo Mon 2 (...) cumulait encore davantage de handicaps aux yeux du tribunal briochin: méconnaissance de l'identité exacte des repreneurs, pas de garantie bancaire et suspicion d'un objectif «de rentabilité à court terme».
Michaël Amour, conseiller juridique
de MM. GOMES et GUDEL...
Sous le titre « Les perdants contestent », Julien VAILLANT poursuit:
« Regrettant de ne pas avoir eu accès aux mêmes informations que ses adversaires, le conseiller juridique de ces investisseurs, Michaël Amour, a annoncé hier qu'il allait contester le jugement auprès du procureur de la République de Saint-Brieuc: «Avant aujourd'hui, nous n'avions aucune vision comptable sur l'activité de Céléos en 2008. Nous avons dû travailler avec les chiffres de 2007. Depuis le début, nous sommes vus comme des blanchisseurs d'argent sale. Mais personne n'a cherché à nous rencontrer». Reste que dans les jours à venir, c'est Yann Doffin qui devrait devenir le président du conseil d'administration de la Société Nouvelle BC Partners. Âgé de 36 ans, ce Poitevin diplômé de HEC, a fait ses classes dans des banques d'affaires et chez Bouygues Immobilier, avant de prendre la succession de son père à la tête Pierreval Investissement en 2000 (...) il a confirmé, hier, vouloir garder 75 salariés sur les 150 ayant conservé leur poste après le premier plan social d'octobre 2008. Le gérant Pierreval a également rappelé que la nouvelle société, qui va recentrer son activité sur l'Ouest de la France, allait livrer 87% des programmes immobiliers et tous les lotissements lancés par Céléos. »
Un notaire haut-normand,
des Antilles en Bretagne...
Mais revenons à Maître Michaël AMOUR, notaire de M. Fernando de ALMEIDA GOMES (et de sa SARL « La Villa de Tourville », propriétaire de quelques ruines à Caen, sur l’avenue de même nom), lequel, avant d’être « le conseiller juridique » de M. David GOMES fils, « directeur général d'Immo Mon 2 » et de la société New-Bridge de M. Patrice GUDEL, est d’abord notaire à Criquetot l’Esneval (76280).
Or, en surfant sur internet, on apprend (sur le site Societe.com) que sa société civile professionnelle (SCP) Michaël AMOUR, est en redressement judiciaire depuis le 23 décembre 2008.
Cette SCP (SIREN 321630402) était pourtant, on peut aisément le vérifier, dotée d’un capital social non négligeable (190.866 euros et 17 centimes). Et les notaires sont connus pour être généralement des gens prudents, spécialistes du placement de père de famille, sur le marché hypothécaire notamment (un marché sur lequel le risque de perdre sa mise n’existe pas).
Que s’est-il donc passé ? La crise immobilière et financière aurait-elle été plus sévère, et plus précoce qu’ailleurs, au pays de Maupassant ? Ce n’est pourtant pas une région exposée aux ouragans tropicaux, comme les Iles Vierges britanniques, aux Antilles.
Une région, celle-là, où fourmillent les paradis fiscaux, et où pullulent les sociétés fiduciaires, comme cette société New-Bridge de M. Patrice GUDEL, auquel nous ne connaissons qu’une autre société, « Home Protect Sarl », basée en Suisse, à Fribourg.
Les articles de presse (largement) cités dans le texte ci-dessus :
11:05 Écrit par Bruno dans La saga de Fernando de Tourville | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : celeos, david gomes, me michaël amour notaire, étude à criquetot l’esneval, fernando de almeida gomes, sarl « la villa de tourville », patrice gudel, immo mon 2, fiduciaire new-bridge, iles vierges britanniques