lundi, 19 janvier 2009
Après des siècles d’antisémitisme, le con d’Occident réinvente le diable...
Coup de torchon...
Le facteur prend ma boîte aux lettres pour une poubelle...
Cela fait en effet plusieurs semaines que je reçois L’Express sans avoir rien demandé. J’y jette parfois un oeil distrait. Mais si cet hebdo me fait parvenir sa marchandise sans que j’aie rien à débourser, et en me proposant pour plus tard un abonnement à bas prix (avec en prime une authentique Rolex présidentielle, ou, sauf erreur, une bague de chez Tatie Chaumette pour mon épouse), ce n’est évidemment pas pour mes beaux yeux fatigués.
C’est bien sûr pour maintenir à niveau son lectorat, et en tirer argument auprès de ses annonceurs. Faut tout de même bien que la publicité qui l’inonde (comme les produits de ses concurrents) continue à financer sa diffusion, et celle de la prose de sa rédaction.
Mais on aurait quand même tort de croire qu’il s’agit seulement de vendre du papier. Il ne s’agit pas bien sûr de vendre de l’info: il n’y a rien dans ce numéro 3002 (semaine du 15 au 21 janvier 2009) que je ne sache déjà plus ou moins. J’ai comme tout le monde une radio, une télé et un ordinateur connecté à internet...
Il s’agit aussi de vendre autre chose, qu’on appellera « opinion » si on veut. Ou désinformation, manipulation et intoxication, si on constate que la relation des faits est tronquée et orientée, et que le point de vue partisan tient le stylo.
C’est le cas avec l’édito de ce numéro 3002, signé Christophe BARBIER, directeur de la rédaction (voir cartouche page 100). J’en dépose une copie ici, avec des pincettes (edito l'express 3002.jpg).
Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens !
« Une guerre juste, juste une guerre ». Voilà pour le titre, parfaitement explicite. Les cons pressés et mal voyants ont pourtant droit à cette précision en gros caractères et italiques barrant le texte: « Israël a raison de mener cette guerre et il le fait aussi pour notre tranquillité ».
Fallait-il vraiment développer sur une page entière ?
Tout est dit: que le Droit et Dieu lui-même (Gott mit uns !) sont avec Israël, ses avions, ses chars, ses bombes et ses gentils teenagers tout de kaki vêtus (pleurant l’un des leurs, mais pas leurs victimes pour l’essentiel civiles, sur une photo grand format pages 52-53). Tout est dit: que plus de 1000 morts, c’est « juste une guerre ». Pas de quoi fouetter un chat. Et que c’est « pour notre tranquillité » qu’Israël enferme, affame, prive d’eau et d’électricité, et tue indistinctement hommes, femmes et enfants
Qu’est-ce à dire ? Serais-je donc personnellement menacé par la communauté musulmane vivant paisiblement à Caen et dans son agglomération, où d’autres communautés vivent tout aussi paisiblement, sans craindre pour ceux qui croient, et ceux qui ne croient pas, qu’eux-mêmes ou leurs lieux de culte (églises, mosquées ou synagogues) soient la cible de la moindre attaque ? (si ce n’est de la part de l’extrême-droite, la seule victime d’un crime raciste étant ici, il y a quelques années, un épicier « de type méditerranéen » évidemment).
Les relents discrètement racistes du sous-titre invitent donc à une vérification dans le corps du texte...
Le militaire et le terroriste
Première phrase: « C’est par-delà l’horreur qu’il faut réfléchir ». On ne peut nier l’horreur (plus de 1000 morts, dont un bon tiers d’enfants, dans des écoles, des hôpitaux, etc.). Mais cette guerre, on peut la dire « juste » et la minimiser, quand on s’appelle Christophe BARBIER, et quand on écrit dans un hebdo qui n’est plus depuis belle lurette celui fondé par Servan-Schreiber en 1953 (l’époque des guerres d’Indochine, d’Algérie, et des répressions sauvages, à Madagascar comme ailleurs).
Et pour se faire l’avocat des agresseurs, notre plumitif nous ressort l’argument éculé qui oppose le militaire, « qui tire sur tout ce qui bouge parce que cela peut-être un ennemi », au terroriste, « qui vise aussi ce qui ne bouge pas, parce que même un civil endormi est un ennemi. Mieux: une cible ».
Rappelons que la catégorie du « terroriste », c’est sous tous les cieux le vaincu du moment. Les résistants français étaient qualifiés de terroristes dans la presse de la collaboration. Les bombardements alliés sur Caen, dès avant 1944, y étaient dénoncés comme terroristes. Les gens de l’Irgoun étaient des terroristes, et exécutés comme tels, dans la Palestine sous mandat britannique...
Bush l’a dit en 2003...
Mais L’Express et certains de ses collaborateurs n’ont que faire de telles références. Ils prennent les leurs outre-Atlantique et en Israël, dans les listes d’organisations terroristes dressées par G.W. Bush et les siens (en attendant celles de Michèle Alliot-Marie ?).
En témoigne l’article de la page 56 (« France: des fonds pour le Hamas ? »), dans lequel le Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens (CBSP) est désigné comme « un financier occulte du Hamas »... parce que Bush l’a dit en 2003.
Les auteurs de l’article notent pourtant que ces soupçons « n’ont jamais été confirmés », et que, d’autre part, « le Hamas n’est pas considéré comme une menace directe pour la France (...) Sa lutte est d’abord nationale ». Ce qui, soit dit incidemment, infirme les dires du chef Christophe BARBIER, selon lequel Israël massacrerait aussi pour notre tranquillité... Et si la lutte du Hamas « est d’abord nationale », il n’est pas plus terroriste que ne l’étaient ailleurs, en leur temps, d’autres mouvements de libération.
Ajoutons que, dans le même numéro de L’Express, un autre article (« Hamas l’ennemi familier d’Israël », pages 52 à 54) reprend les informations connues depuis longtemps sur la manière dont Israël a pratiquement « fabriqué » le Hamas, pour saper l’autorité de l’OLP et celle d’Arafat (et pour faire échouer toute négociation), comme les USA ont pratiquement « fabriqué » les Talibans et Ben Laden... Israël récolte donc ce qu’ont semé ses politiciens et ses généraux. Mais revenons à notre éditorial, et aux sophismes de son auteur...
Renoncer à dire le droit ?
Le cuistre qui fait fonction de directeur de la rédaction à L’Express, et ne quitte sans doute jamais son bureau que pour une quelconque conférence de presse ministérielle, sait par contre être sentencieux, ce qui ne veut pas dire profond. Un exemple ?
« Il faut renoncer à dire le droit en un tel affrontement si l’on n’est pas certain de s’abstraire de toute passion sans céder au cynisme ».
Ne craignez pas de vous y noyer, cette phrase est creuse certes, mais seule sa malhonnêteté est profonde, de la part de quelqu’un qui se prétend journaliste.
A-t-on renoncé à dire le droit s’agissant des crimes commis en ex-Yougoslavie par des terroristes en uniforme ? A-t-on renoncé à dire le droit s’agissant des crimes de Saddam Hussein ? Existe-t-il oui ou non un Tribunal Pénal International ? Inutile de rappeler dans quelles circonstances ont été élaborées les notions de crime de guerre et de crime contre l’humanité...
Alors faudrait-il renoncer à dire le droit parce que les victimes civiles de l’agression n’appartiennent pas au camp des vainqueurs, mais à un peuple depuis 60 ans condamné à tout subir (la déportation, l’expropriation, l’occupation militaire, l’enfermement, le blocus et les représailles) ?
Autre chose est encore la confondante prétention dont témoignent les deux lignes de ce propos. Son auteur s’y fait juge, évidemment capable quant à lui de « s’abstraire de toute passion ». Et oracle (voir la solution politique à la fin de son texte), « sans céder au cynisme » paraît-il.
Rien n’est moins sûr, car le prétendu juge est évidemment partisan (et comme tel égaré par la passion), le seul titre de son papier en témoigne. Et d’un cynisme achevé, en proposant comme « solution » l’enkystement dans la haine mutuelle: « Deux Etats en coexistence armée, séparés par des murs s’il le faut... ».
L’esprit de finesse d’un christophore banal...
Toute autre analyse de la situation est déclarée sans valeur, superficielle et schématique: « les opinions de surface tonitruent, le manichéisme plastronne ». Seul notre Barbier dispose de « l’esprit de finesse » nécessaire pour extirper la vérité de la « boue des mensonges et de la propagande ». Le ton est ainsi méprisant à souhait, voire poliment haineux envers les « poltrons » qui estimeraient légitime la résistance du peuple de Gaza, aujourd’hui sous contrôle du Hamas, ou de mouvements « plus intégristes encore » en cas d’écrasement de celui-ci.
Au nom de l’Occident...
« Il n’y a pas de terrorisme légitime », il ne faut pas traiter avec le Hamas mais l’affronter (avec courage, évidemment, comme nous le chante le Barbier, fulminant du stylo). Car voilà enfin le cri du coeur, le présupposé idéologique de base:
« Au grand jeu de la reculade et du marchandage, l’Occident a perdu trop gros. En matière d’islamisme, si elles acceptent le choléra pour éviter la peste, les démocraties mourront du choléra, tout simplement ».
L’équation, assez grossière, est posée (qui ne doit rien, décidément, ni à l’esprit de finesse ni à l’esprit de géométrie): l’Occident est en guerre contre le terrorisme, terme interchangeable avec celui d’islamisme (ou d’intégrisme, qui ne peut être que musulman, comme chacun sait).
On connaît l’origine de cette forte pensée, grosse de toute les dérives sécuritaires, de Guantanamo aux épiceries sociales de Corrèze. On sait aussi que pour quelques tordus l’Occident est fondamentalement chrétien (les communautés juives en savent quelque chose, de la Reconquista aux camps hitlériens). On se souvient enfin que le nom d’Occident fut celui d’un mouvement d’extrême-droite des années 70, violent, raciste et pour tout dire terroriste (un certain nombre de ses membres ont fait ensuite carrière dans les partis de droite aujourd’hui rassemblés sous la bannière de Sarközy).
Christophe BARBIER prêche la croisade...
L’Occident est donc en guerre et Christophe BARBIER prêche courageusement la croisade, le cul confortablement calé dans son fauteuil directorial. Courageux, mais pas téméraire, il délègue volontiers à Tsahal le soin de faire « le sale travail », c’est à dire d’éradiquer le Hamas.
Ce que, à l’en croire, tout le monde attend comme lui, pays arabes, Fatah, et grandes puissances (« le choeur des hypocrites » qui ne veulent pas reconnaître qu’« Israël agit pour nous »). Sur ce point, il se pourrait qu’il ait raison. Car il semble doué d’une indéniable aptitude à comprendre les lâches et les gens dépourvus de principes qui sont assurément légion dans les classes dirigeantes de pas mal de pays.
Mais s’il se peut que beaucoup de monde souhaite aujourd’hui l’écrasement du Hamas sous les ruines de Gaza et des monceaux de cadavres (pour beaucoup ceux d’innocents, auxquels toute fuite a été interdite, comme à Srebrenica...), il se peut aussi qu’un tel massacre et un tel chaos fasse le lit d’autres massacres, et d’un désordre autrement dangereux pour la stabilité de cette région, et du monde.
Les gens de l’envergure de M. Christophe BARBIER, adeptes de propos de comptoir dignes du Café du Commerce du regretté Marcel Dassault, feraient bien de méditer les paroles de la petite chanson de Boris Vian (Marchand de canons):
« J’étais marchand de canons, dans les rues de la terre, mais mon commerce a trop marché. J’ai fait faire des affaires à tous les fabricants d’cimetières, et maintenant je me retrouve à pieds... ».
Christophe BARBIER met fin à 60 ans de conflit...
Après 60 ans de conflit israélo-palestinien, un nombre certain d’épisodes guerriers, beaucoup de crimes et d’injustices difficilement pardonnables, Christophe BARBIER daigne enfin nous donner la solution du problème, que d’autres, moins experts sans doute, n’ont pas pu ou pas voulu résoudre...
C’est simple et même élégant de simplicité, comme disent les mathématiciens qui n’ont pas les intuitions fulgurantes de notre plumitif. Et pas cynique pour un sou:
« Deux Etats en coexistence armée, séparés par des murs s’il le faut (...) Vivre ensemble est impossible, vivre côte à côte suffira. Voisins sans être amis. Israël et Palestine auront alors la nuit des temps pour se confronter sans s’affronter. Parce qu’il est question de religion, la réconciliation n’adviendra jamais: Dieu ne se prête pas aux traités de paix... ».
Seulement voilà, la solution proposée par Christophe BARBIER est celle qui convient à son étroite cervelle. Emporté par son propre lyrisme, et dans l’enthousiasme de sa pauvre trouvaille, il en oublie la Cisjordanie et sa peau de léopard, les communautés chrétiennes de Palestine, et pas mal d’autres choses encore...
Lui ne voit que Gaza, ne veut croire qu’au diable vert de l’Islam, ne voit d’autre solution que les murs qui enferment et le fracas des armes (qui se moquent bien des murs). Il postule même des « économies viables » de part et d’autre des murs qu’il veut construire ! A Gaza, sur 360 km² de décombres, sans autre communication que maritime avec le monde extérieur ? Si toutefois Israël veut bien relâcher son étreinte de ce côté...
Christophe BARBIER ignore-t-il que les murs ne servent à rien, de la Muraille de Chine au limes de l’empire romain, et qu’ils finissent toujours par tomber, comme le mur de Berlin et le rideau de fer en 1989 ?
Car les peuples ne subissent qu’un temps les idéologies imbéciles et criminelles, comme celle à laquelle Christophe BARBIER semble adhérer. Il est à craindre qu’il ne soit, quant à lui, incurable.
C’EST BIENTOT FINI...
L’Express, du temps où c’était un journal fréquentable
Le premier numéro de L’Express paraît le 16 mai 1953. Autour de Françoise Giroud et de Pierre Vianson-Ponté, sa rédaction accueillera un peu plus tard François Mauriac, Alfred Sauvy et Maurice Merleau-Ponty. Les capitaux nécessaires ont été apportés par la famille Servan-Schreiber. L’Express première formule se veut un organe d’opinion ouvert à la gauche humaniste qu’incarne à l’époque Pierre Mendès France, et prend très rapidement des positions hostiles à la politique française en Algérie, dénonçant, après 1954, la répression et la torture. En 1958, il s’oppose à l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle...
De Sauvy et Merleau-Ponty à Christophe BARBIER, quelle dégringolade...
L’Express d’aujourd’hui pue la mort,
mais on peut lire autre chose...
Pour s’informer sur les massacres de Gaza, sur les forces à l’oeuvre en Israël, et les conditions nécessaires à l’établissement d’une coexistence vraiment pacifique entre les peuples palestinien et israélien, on n’est pas obligé de lire L’Express et les pénibles élucubrations parisiennes de son rédac-chef (réac conviendrait mieux).
On peut au contraire consulter les articles d’un témoin, inlassable militant pour la paix, qui, d’origine allemande, émigra en Israël avec sa famille (il avait 10 ans en 1933, époque où en France aussi de courageux journalistes dénonçaient à tour de bras le « complot juif »). Il a été combattant de la cause d’Israël contre les Anglais, s’est battu avec Tsahal en 1948, mais a constamment dénoncé les crimes et les injustices, et ce dès les années 50. Cela lui a valu des passages à tabac et des attentats à la bombe, de la part des plus extrémistes de ses compatriotes. Journaliste et même un moment député à la Knesset, il n’a pourtant jamais cessé de se battre pour le dialogue avec les Palestiniens, et notamment avec Arafat. Il s’appelle Uri Avnery.
Pour en savoir un peu plus :
http://escalbibli.blogspot.com/2009/01/quelques-images-du...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Uri_Avnery
« Combien de divisions ? » un article publié le dimanche 11 janvier 2009 (grand choix d’autres articles d’Uri Avnery à la suite)
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2484
00:16 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christophe barbier, l’express, gaza, une guerre juste, juste une guerre, uri avneri
dimanche, 04 janvier 2009
C’est tous les jours le temps des assassins...
Dessin piqué sur la pochette d’un vieux vinyl (Franz Josef Degenhardt)
Les loups sont entrés dans Gaza
2009, voilà une année qui promet.
Les derniers jours de 2008 nous ont réservé la surprise d’un bon vieux massacre en Palestine. Pas la malheureuse victime d’un tir de roquette artisanale, ni même un attentat suicide un peu conséquent. Non un vrai massacre, de 300 ou 400 morts pour commencer (pour un bon quart de femmes et d’enfants), perpétré par bombardements d’une armée régulière (de conscription, pas de métier) sur une zone hermétiquement fermée et très densément peuplée, pour l’essentiel de civils bien entendu. On vit vraiment une époque formidable...
Premiers jours de 2009, voilà maintenant que les glorieux soldats de Tsahal, suréquipés, appuyés par des blindés et des hélicoptères de combat, sont entrés dans Gaza. Pas pour une chasse aux papillons. Pour casser du bougnoul, ce voisin maltraité et méprisé qu’à d’autres moments on a fait travailler pour un salaire de misère, et dans quelles conditions ! L’Afrique du Sud du temps de l’apartheid n’avait pas le monopole des bantoustans et des ghettos...
La bande de Gaza, 360 Km², est une sorte de rectangle de 9 à 10 km de large s’étirant sur une quarantaine de kilomètres le long de la Méditerranée (11 km de frontière terrestre avec l’Egypte, 51 km avec Israël). De 254.000 habitants en 1950, la population est passée aujourd’hui à 1.400.000 environ, soit près de 4.000 habitants au km². La natalité n’explique évidemment pas à elle seule cette explosion démographique. Les réfugiés de 1948, ceux de 1967, auxquels on a tout pris des décennies plus tôt, leurs maisons et leurs terres, peuplent les camps...
A titre de comparaison, notre bonne ville de Caen affiche, sur un territoire communal de 25,70 km², une densité de 4.407 habitants au km². La bande de Gaza c’est donc seulement un territoire 14 fois plus grand que la ville de Caen, et 14 fois plus peuplé. Ou encore toute la population des trois départements bas-normands (Calvados 664.000, Manche 489.500 et Orne 292.337) entassés sur une étroite bande côtière allant de Ouistreham à Vierville sur Mer... Lorsque notre ville est devenue un objectif militaire, lors du Débarquement, la puissance occupante, pourtant brutale, a ordonné l’évacuation de la population...
Mais à Gaza, c’est l’armée israélienne qui, après 38 ans d’occupation (de 1967 à septembre 2005), non seulement assure l’enfermement de cette population dans ce qu’il faut bien considérer comme une vaste prison, mais lui fait aussi subir, depuis bientôt un an (depuis le 17 janvier 2008), un blocus criminel. On en trouve sans difficulté la relation détaillée un peu partout (organisation de la famine, manque d’eau, de médicaments, coupure quasi permanente de l’électricité, etc.). Il y a pourtant des ministres israéliens pour affirmer qu’il n’y a pas de problème humanitaire à Gaza, et des crétins, en fin de mandat présidentiel, pour faire des « terroristes » les responsables de la situation, quand on a couramment à Gaza un dollar ou deux par jour, au mieux, pour faire vivre sa famille...
Les résistants sont des terroristes qui ont réussi. Les nôtres non plus n’ont pas attendu 60 ans pour prendre les armes. Je n’ai pourtant jamais entendu dire que les allemands démolissaient systématiquement au bulldozer la maison de la famille dont ils qualifiaient un des membres de « terroriste »...
M. Bush et ses amis israéliens (ou autres) sont-ils donc assez obtus pour ignorer que toute répression fait se lever de nouveaux combattants, plus radicaux que les précédents ? Les massacres de Sétif, de Constantine et autres batailles d’Alger, les humiliations, les tortures, les déportations de populations n’ont jamais fait qu’aviver la haine et la volonté d’en finir avec l’oppression coloniale...
Ceux qui ont assassiné Begin n’étaient pas des « terroristes » du Hamas. C’étaient des partisans du Grand Israël, de l’expulsion des Palestiniens, de la purification ethnique par l’installation de nouvelles colonies, de la construction du mur de la honte... Le plus sûr ennemi d’Israël est bien en Israël, comme les plus sûrs ennemis de la cause des pieds-noirs étaient, en Algérie, les jusqu’au boutistes de l’Algérie française, et pour finir les terroristes de l’OAS...
Parmi eux pas mal de membres de ce qu’on a coutume de qualifier d’élites politiques, des généraux et autres officiers supérieurs, et ce qu’il faut de bailleurs de fonds pour financer le crime et la peur. Bien intoxiquées par des médias aux ordres, les masses gobent, dans ces circonstances, ce qu’on leur chante...
Quand le soldat israélien comprendra-t-il donc qu’il existe, pour la préservation de son honneur, un meilleur usage à faire de ses armes ?
En attendant, je ne crois pas possible de vous souhaiter une bonne année...
16:17 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 24 décembre 2008
Exit Monasterii Villare
T’as pas vu Montivilliers ?
Si t’as pas vu Montivilliers, t’as rien vu. Mais j’irai pas à Vesoul. Ni à Paris. D’ailleurs j’ai horreur de tous les flonflons de la valse musette. Pas de nouvelles de Christo non plus. Pour une fois qu’il pouvait bâcher utilement...
Remballons les flonflons. Et saluons par une marche funèbre la radiation (le 18 juillet dernier) de la SARL « MONASTERII VILLARE » (SIREN 492 732 532), énième société du prolifique entrepreneur Fernando de ALMEIDA GOMES à disparaître corps et biens.
Elle avait dix-huit mois tout juste (son acte de naissance, précieusement conservé au greffe du tribunal de commerce porte la date du 13 novembre 2006). Elle était très prometteuse, une image d’elle figure à la page 11 du bulletin municipal n° 70 de Montivilliers (disponible sur internet au format PDF). Sept logements, de très grand standing évidemment, livraison fin 2008...
Mais St Philbert, fondateur au VIIème siècle du monastère de femmes auquel la ville doit son nom, n’a pas daigné faire un miracle. Même le latin d’église n’est plus vendeur aujourd’hui. Encore une « Villa des Dames » qui ne tient pas ses promesses...
Montivilliers a survécu aux raids des pirates normands. Elle se relèvera des défaillances de M. GOMES.
13:35 Écrit par Bruno dans La saga de Fernando de Tourville | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : monasterii villare, montivilliers, fernando de almeida gomes, « villa des dames » ou de tourville, caen