jeudi, 29 septembre 2011
Casernes en solde à Caen, un enjeu majeur qui donne à la modification n° 4 du POS un éclairage inattendu…
En écrivant ici, il y a quelques jours, que la ville de Caen pouvait ne pas devenir propriétaire de l’ancienne caserne de gendarmerie Le Flem (le temps d’arrêter dans le détail les principes d’urbanisation de cette zone, sous forme de ZAC par exemple, et d’en céder les meilleurs morceaux à divers opérateurs privés), je n’envisageais là qu’une hypothèse parfaitement théorique et pour tout dire bien improbable.
Je pourrais bien en cela avoir commis une grossière erreur, par manque d’information. A qui la faute, dans ce monde ô combien discret de l’urbanisme caennais ?
On laisse le marché jouer !
Je viens en effet de retrouver sur le site de Ouest-France un court article paru le vendredi 1er juillet de cette année, il y a donc moins de 3 mois, et passé de moi (de moi seul ?) inaperçu :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Caserne-Martin-la-Ville-a-fait-une-offre-_14118-avd-20110701-60812758_actuLocale.Htm
On y apprend que la ville de Caen est candidate à l’acquisition, au prix de 4,5 millions d'euros, de la caserne Martin, rue Daniel-Huet, « en vue d'une optimisation du nombre de logements en coeur de ville et d'une intégration d'un programme de logements sociaux en centre-ville », mais que France-Domaine juge ce prix insuffisant, et que la ville a décidé de saisir le juge de l'expropriation, sur cette question du prix à payer.
Concernant la caserne Le Flem, par contre, la Ville n'aurait pas été preneuse. L'ensemble serait évalué à 10 millions d'euros. « C'est très élevé, on ne comprend pas cette estimation des Domaines », aurait déclaré Xavier LE COUTOUR. « Une opération immobilière, ici, ne peut pas s'équilibrer. On laisse le marché jouer ! ».
Abandon au privé de l’aménagement du site ?
Est-ce un coup de bluff ? La ville n’aura-t-elle pas, entre le début juillet et aujourd’hui, fait une offre raisonnable, lui permettant de maîtriser son urbanisme dans cette zone via le contrôle de l’offre foncière ? Ou aurait-elle dès le début résolu d’abandonner au privé (à ses interlocuteurs habituels du privé: Bouygues, Eiffage, Nexity, SAFAUR, Webre, SEDELKA, Akerys, etc., seuls ou sous la forme d’un consortium constitué pour l’occasion, comme pour les Rives de l’Orne), l’aménagement de ces 2 hectares de terrain à (re)bâtir (21 261 m² pour être précis) ?
Une fiche de renseignements d’urbanisme du 20 juin,
détaillant le point 5 de la quatrième modification du POS…
C’est évidemment une question qui se pose, quand on examine de plus près l’offre de France-Domaine, telle que consultable sur internet par tout un chacun, à l’adresse suivante :
http://www2.budget.gouv.fr/cessions/previsions_fiches/placement/avis_caen_le_flem.pdf
Voici les 7 pages de la chose, pour les malhabiles de la souris :
avis de cession caserne Le Flem.pdf
On y fait état page 2 d’une fiche de renseignements d’urbanisme, délivrée par la mairie de Caen le 20 juin 2011, c'est-à-dire contemporaine du renoncement de la municipalité à acquérir cet ensemble (tel qu’annoncé dans Ouest-France le 1er juillet).
Une affaire à saisir…
La mention « pas de COS » peut y apparaître comme un argument de vente pur et simple (on peut ici pratiquement tripler la densité du bâti existant), puisqu’il n’y a plus depuis décembre 2000 de COS (coefficient d’occupation des sols ou rapport entre les surfaces construites et la superficie du terrain) dans aucune des zones du POS de Caen…
Ce document prétend aussi (à tort) que le projet de ville « Caen prend les devants » (resucée 2009 des foutaises antérieures), et le PADD du futur PLU (conseil municipal du 16 mai 2011) imposerait à l’acquéreur « des objectifs de mixité fonctionnelle » (et, notons-le, pas de « mixité sociale »). Or, tant que le règlement du PLU n’aura pas été approuvé par le conseil municipal (cela fait dix ans qu’on l’attend, sans que les anciens opposants à Brigitte LE BRETHON songent aujourd’hui à s’indigner de ce retard), les seules contraintes urbanistiques sont celles qui figurent dans le règlement du POS en vigueur, zone UD…
Mais le plus édifiant est la rubrique « évolution de l’urbanisme » (page 2), avec la mention des 2 emplacements réservés (2 nouvelles voies) à inscrire au POS après approbation de sa quatrième modification (point 5)… Une énième modification qui n’en est aujourd’hui encore qu’au stade de l’enquête publique (jusqu’au 14 octobre dernier délai)…
Une modification considérée en fait comme acquise…
Voilà donc où en est la démocratie à Caen. Des petits arrangements discrets entre amis dans le dos du citoyen-contribuable, auquel on permet encore (on ne peut pas faire autrement) d’aller griffonner sur un registre d’enquête son opinion, mal éclairée ou pas éclairée du tout, et pour cause !
Mais pour qui roule la municipalité en place ? Vous avez jusqu’au 14 octobre pour donner votre avis sur cette question :
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2011/09/18/xavier-le-coutour-bricole-une-enieme-fois-le-plan-d-occupati.html
Sans illusions…
19:57 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : caen, grâce de dieu, caserne de gendarmerie le flem, caserne martin rue daniel-huet, france-domaine, xavier le coutour, bouygues, eiffage, nexity, apsys, safaur, webre, sedelka, rives de l’orne, projet de ville « caen prend les devants », padd, mixité fonctionnelle, mixité sociale, brigitte le brethon, quatrième modification du pos, enquête publique
mardi, 15 mars 2011
Cantonales sur Caen 1, les « Tournesols » s’invitent à la fête…
Le bienheureux Xavier,
adjoint au maire
et martyr autoproclamé
Le petit saint du jour s’appelle Xavier, LE COUTOUR de patronyme. Ce prénom serait d’origine basque, dérivé de « Etchaberri » qui signifie paraît-il "maison neuve". Cela tombe bien (d’aucuns verront là sans doute la manifestation de quelque secrète intention divine). Mais Jacques de Voragine ayant depuis plus de sept siècles mis un point final à sa Légende Dorée, il revenait à l’intéressé de rédiger lui-même, sur le mode hagiographique bien entendu, le récit de sa vie et de son œuvre. Il s’est avec bonheur attelé à la tâche par un premier écrit du 27 février 2011, adressé aux riverains de la rue Lucien Nelle à Venoix. Pour savourer le jésuitisme de cette Lettre Ouverte, on cliquera avec profit sur le lien suivant :
XLC lettre ouverte 27-02-2011.pdf
Sans oublier à l’occasion que « Saint Xavier, surnommé l’apôtre des Indes, fut un des premiers disciples de saint Ignace de Loyola. » (Voltaire, Dictionnaire philosophique).
« Semblant oublier la parole donnée »
Quelle est donc l’ignoble agression dont notre ami Xavier est l’innocente victime ? Trois lignes bien anodines parues dans l’édition de Ouest-France du 26 février.
Après avoir rappelé l’appui apporté par Xavier LE COUTOUR, alors élu d’opposition, aux occupants des résidences Roncevaux et Ségur opposés au projet « Tournesols » de la Sarl Van Gogh (voir par ailleurs sur ce blog), une résidente, Mme Noël, y souligne que « … l’actuel adjoint à l’urbanisme a, sans hésitation, signé le permis, semblant oublier la parole donnée ». Etre accusé d’inconstance, quel coup assurément injuste, et terrible !
« Accusé de trahir les idées que je défendais jadis »
Pour la victime de cette gravissime mise en cause, cela méritait sans doute un démenti immédiat, et cinglant. Mais il ne faut pas toujours en faire trop. Jadis n’est en fait que naguère, c’était il y a trois ans tout au plus. Et la grandiloquence du propos a des effets bizarres quand on en fait un usage aussi décalé. Trahison, fidélité, respect du droit, légitimité du débat politique, que de grands mots !… Allons, allons, cher ami, vous ne briguez qu’une place de conseiller général, personne ne vous demande de mourir en martyr, pour des idées, quelles qu’elles soient… Et qui s’agissant des vôtres présentent d’ailleurs la particularité d’être maintenant extraordinairement proches de celles de votre principal adversaire dans cette affaire de cantonales, quand il occupait à l’hôtel de ville le poste auquel vous l’avez aujourd’hui remplacé. Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente…
Le vrai, le faux…
Il y a quand même du vrai dans la Lettre Ouverte du citoyen LE COUTOUR aux électeurs de la rue Lucien Nelle. Il est vrai que l’équipe municipale précédente (avec Luc DUNCOMBE à l’urbanisme) a par trois fois refusé d’accorder le permis de construire sollicité par la Sarl Van Gogh de M. BLANDIN. Sans doute pas pour faire plaisir à M. LE COUTOUR. Mais tout simplement parce que ce projet était l’exemple même de l’aberration permise par le plan d’occupation des sols (POS) adopté quelques années plus tôt (en décembre 2000). Et sans pouvoir bien évidemment tirer argument de cette aberration du POS communal pour refuser d’accorder le permis.
Il est vrai aussi que ce litige sans fin, mené au fusil à tirer dans les coins, a fini par lasser les juges administratifs. Mais il est faux de prétendre que le litige ait été définitivement tranché en justice. Notre « élu en responsabilité » ignorerait-il l’existence du Conseil d’Etat ? C’est en fait la nouvelle municipalité DURON qui a décidé d’abandonner le combat, décision qu’on se gardera de critiquer, puisqu’elle permettait aux riverains de reprendre le flambeau, avec des arguments comme l’illégalité des dispositions du POS, soulevée par voie d’exception…
…et l’absence de suite dans les idées.
Ce renversement de situation mettait toutefois la commune dans l’obligation de défendre un permis et un projet dont Xavier LE COUTOUR dit lui-même qu’il l’a « toujours pensé peu adapté à son environnement ». Ce qui est assurément un euphémisme (estampillé radical, notre homme est un modéré). Mais il y a défendre et défendre. Il est inutile de faire du zèle, quand un projet fait l’unanimité contre lui (à l’exception du promoteur, bien entendu). Rien n’interdisait donc à la commune de reconnaître, dans sa défense obligée d’une décision délivrée contre son gré, le caractère inadéquat de certaines dispositions de son POS…
Par ailleurs, rien n’interdisait non plus à la municipalité de toiletter sans tarder les dispositions en cause de ce POS, à l’occasion d’un des multiples bricolages dont ce document a fait l’objet depuis l’arrivée aux affaires de Philippe DURON et Xavier LE COUTOUR. Dès mai-juin 2008, nous avions même proposé à ce dernier le texte des petites modifications à apporter aux articles litigieux pour interdire le renouvellement d’autres projets aussi aberrants que celui des « Tournesols ». Mais, l’élection passée, nous sommes très rapidement devenus persona non grata. Et les modifications du POS de ces trois dernières années se sont faites au profit des Apsys, Bouygues, Eiffage, Nexity, Safaur, Sedelka, et j’en passe.
Triste foire électorale à Caen 1…
Voilà pourquoi Xavier LE COUTOUR a sans doute tort de vouloir jouer au martyr.
Il est par contre à sa place dans cette farce qui se joue sur le 1er canton, candidat pour 3 ans aux pantoufles départementales de Luc DUNCOMBE, le représentant local de l’autre parti radical, celui de BORLOO, et l’écolo auquel on doit le comblement des carrières de Beaulieu avec les mâchefers de l’usine d’incinération d’ordures ménagères de Colombelles (entre autres cochonneries).
En bonne compagnie sur la ligne de départ aux côtés d’un retraité nationaliste, d’un banquier démocrate, d’un second maire-adjoint « père au foyer », d’un troisième républicain et citoyen, d’un étudiant communiste, et d’un ancien DRH de France-Télécom, candidat PS méritant pour avoir été le challenger de DUNCOMBE en 2004, et n’avoir été battu que d’une voix.
Il ne manquera que Daniel-Charles BADACHE, un temps candidat de la « Gauche moderne », le parti de Jean-Marie BOCKEL dont la « modernité » est d’être paraît-il l’aile gauche du sarkozysme. Il n’a pas voulu prendre à son ami Luc les quelques voix qui pourraient lui manquer pour faire l’appoint.
Pendant ce temps-là les centrales nucléaires nippones n’en finissent pas de se déglinguer, et un colonel lybien massacre son peuple…
00:29 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : xavier le coutour, riverains de la rue lucien nelle à venoix, résidences roncevaux et ségur, les tournesols de la sarl van gogh, luc duncombe, philippe duron, apsys, bouygues, eiffage, nexity, safaur, sedelka, daniel-charles badache
vendredi, 09 juillet 2010
Le Cloître du Bon sauveur aujourd’hui, l’escalier de la Chambre de Commerce en 2003, St Vincent de Paul en plein Site Inscrit… ou Bouygues, Eiffage, Rufa and Co en leurs oeuvres.
Coprophages…
Je ne suis certes pas un inconditionnel du néo-gothique, mais je suis moi aussi scandalisé par la destruction du cloître du Bon sauveur, surtout dans les conditions de sa mise en œuvre, en urgence, comme s’il convenait de faire table rase le plus rapidement possible, et ainsi de faire échec à tout aménagement, même limité, du projet d’un promoteur privé.
Pourtant, ne nous assurait-on pas dans Ouest-France (le mercredi 23 juin) que « Le cloître serait démonté et reconstitué sur une partie de son emplacement actuel aux frais d’Eiffage » ? Et que c’était là une avancée significative, pour Xavier LE COUTOUR, lequel reprenait son couplet habituel : « Il faut comprendre qu’on a aussi un devoir de répondre aux besoins de logements en centre-ville. »
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Caen-le-cloit...
Quels logements ? Et pour qui ? Il va devenir urgent de montrer que la prétendue présence de logements dits sociaux (évidemment pas très sociaux) dans les programmes privés comme celui d’Eiffage n’est qu’une farce. Une farce dont on voudrait faire une obligation dans le PLU, parce que c’est une illusion à la mode… de Paris ou de Dijon.
Mais revenons à nos avancées significatives, et à nos tas de gravats qui mettent en lumière les immenses qualités de médiateurs de Xavier LE COUTOUR et Philippe DURON… auxquels EIFFAGE montre qu’il est le maître chez lui.
De quoi faire douter aussi, comme l’assurent maire et adjoint, que « la cour d’honneur de 2 000 m2 ne sera jamais privatisée et fera l’objet d’une servitude publique.». Ne nous avait-on pas assuré naguère qu’un passage public serait aménagé entre la rue de Bayeux et la rue de Bretagne, à travers le parc de St Vincent de Paul (détruit par Eiffage et Rufa) ? Promesse non tenue. Et, bien sûr, il n’est pas possible d’instituer une servitude publique après la délivrance d’autorisations d’urbanisme qui n’en font pas état. Xavier LE COUTOUR devrait le savoir…
Tout cela est lamentable, et révélateur de l’envergure de nos élus (d’aujourd’hui comme d’hier). Et on ne peut dès lors que partager la colère des rédacteurs du « Caennais déchaîné » :
http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/article-cloitre-v...
http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/article-cloitre-d...
http://lecaennaisdechaine.over-blog.com/article-caennais-...
Le précédent de Bouygues à la CCI
A supposer maintenant qu’EIFFAGE ait décidé seul de démolir (sans plus tarder) le cloître du Bon Sauveur (en omettant de prévenir le petit peuple des élus, et sans leur bénédiction), l’affaire n’est pas sans rappeler la méthode similaire mise en œuvre par BOUYGUES en 2003 pour faire disparaître l’escalier de la CCI à la veille de son classement. Les curieux trouveront une relation de cet événement à l’adresse suivante :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ancienne_chambre_de_commerce...
Pour tout complément d’information sur l’œuvre de Raymond Subes, voir :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Subes
Pour l’escalier disparu, je vous en propose ci-dessous une image (cliché Central Photo daté du 4 novembre 1956, reproduit dans « Renaissance d’une ville, la reconstruction de Caen, 1944-1963 », Ed. Delpha 1994).
Et pour finir, un grand moment d’émotion à l’écoute de Gilles DETERVILLE, qui ne rechigne pas à relayer la parole officielle, et n’abandonne pas un collègue en difficulté : « Je fais toute confiance à mon collègue en charge de ce dossier Xavier Le Coutour pour trouver la meilleure issue à ce difficile dossier ». Joli résultat !
http://gillesdeterville.parti-socialiste.fr/?p=1161
Ajoutons-y l’amusante contribution au débat de Luc DUNCOMBE (sarko-centriste devenu depuis peu radical de droite, à ce qu’il paraît). Amusante, car l’ancien maire-adjoint de Brigitte LE BRETHON à l’urbanisme (2001-2008) feint d’oublier les fortes similitudes de son action d’alors avec celle de son successeur radical (dit de « gauche ») Xavier LE COUTOUR. N’a-t-il pas lui aussi bricolé le POS de Caen, s’agissant par exemple des terrains horticoles de l’Institut Lemonnier, pour offrir à NEXITY Georges V (et à la Sarl GOMES, de notre ami Fernando de ALMEIDA GOMES, envoyée en avant-garde) le terrain de jeux qui lui convenait ?
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Reaction-a-la...
Le Canard Enchaîné, 16 juin 2010
23:41 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : bouygues, eiffage, rufa, le cloître du bon sauveur, st vincent de paul, l’escalier de la chambre de commerce, raymond subes, xavier le coutour, philippe duron, gilles déterville, luc duncombe, nexity georges v, fernando de almeida gomes