mercredi, 27 août 2014
Zoologie et urbanisme, petite exploration du PLU de Caen, secteur UBa4…
Le hérisson, la fouine et le Professeur Xavier LE COUTOUR (fable caennaise)
Me voyant récemment contraint (je vous dirai peut-être pourquoi un jour prochain) de me plonger dans les subtilités (et les incohérences) du Plan Local d’Urbanisme (PLU) du Professeur Xavier LE COUTOUR, naguère encore adjoint du regretté Philippe DURON (un PLU dont on sait qu’il fut approuvé par une délibération du Conseil Municipal du 16 décembre 2013, et rudement critiqué par l’opposante qu’était alors Mme Sonia de LA PROVOTE), j’explorais sans plaisir aucun les 18 pages du règlement consacrées à la zone UB (pages 45 à 62) quand j’eus le bonheur d’y découvrir un article 11.4.2 ainsi rédigé :
« La conception des clôtures doit permettre le passage d’animaux terrestres de petite taille (hérissons, fouines…). »
Ouf ! Il n’était pas prévu de permettre le passage des engins de chantier, représentants plus communs de la faune locale, depuis quelques temps…
La rose et le hérisson, épines et piquants
Au cours des 20 dernières années, il m’était plusieurs fois arrivé de rencontrer (nuitamment) un hérisson dans mon jardin, et même une fois toute une petite famille de hérissons en balade (famille monoparentale comme on sait). Il faut dire que je n’utilise jamais de pesticides dans ce jardin (et même pas le moindre outil, sinon le sécateur et le taille-haie, et très rarement la fourche à bêcher), qu’on n’y est pas dérangé pendant la période d’hibernation (branchages, feuilles sèches à discrétion), et que le petit-gris (hélix aspersa) y prospère à nouveau depuis l’abandon par la mairie de l’utilisation des pesticides sur les espaces verts des alentours. Des espaces encore verts, mais pour combien de temps, car voués à l’urbanisation (et quelle urbanisation !, secteur UBa4 :RdC + 4 étages sur 18 mètres de profondeur à partir de l’alignement…).
Plan du secteur UBa4 Côte de Nacre - Délivrande - Copernic
(cliquer sur le lien pour ouvrir)
Mais revenons à nos moutons, nos hérissons, et nos fouines. Inconnues celles-là dans le secteur UBa4 dessiné par les soins de MM. LE COUTOUR et DURON (sa majorité d’alors et ses alliés écolos) au carrefour des avenues de la Côte de Nacre et Nicolas Copernic, et à l’extrémité de la rue de la Délivrande). Et pourtant friandes de gras hérissons, eux-mêmes menacés de disparition par celle du bocage et des petits bois (à la campagne), et des jardins en ville…
La Fouine, cette inconnue (librement adapté de Wikipedia)
La Fouine (Martes foina) est un mammifère carnivore de mœurs nocturnes, qui fait partie de la famille des Mustélidés, au même titre que la belette, la loutre, le putois ou le blaireau (ne pas confondre avec le blaireau commun, espèce endémique dans diverses sphères de la société, et dès lors classée à tort dans le règne animal). C’est un animal solitaire qui évite ses congénères en dehors des périodes de reproduction, et marque son territoire (de 12 à 210 hectares) à l’aide d’odorantes sécrétions. Elle se nourrit, selon les saisons, de petits mammifères (au nombre desquels le hérisson…), de fruits, d'oiseaux, de déchets trouvés près des habitations. Elle vit surtout à la campagne (dans les bois et vergers), mais aussi à proximité des habitations et jusque dans les villes, gîtant dans les granges et les greniers. La fouine, qui grimpe fort bien, aime vivre à proximité des habitations humaines ou sous le toit des maisons. Par sa présence et son activité nocturne, elle peut déranger les habitants (j’ai des amis dans ce cas, dans la banlieue de St Denis sur Sarthon, discrète mégalopole de l’Orne), soit en rongeant ou en déchiquetant des matériaux isolants (gaines de câbles, isolation thermique...), soit par ses cris ou cavalcades en période de rut, soit encore par les odeurs de ses déjections ou des charognes qu'elle laisse derrière elle. La fouine n'est pas une espèce menacée à l'échelle mondiale. Néanmoins les anticoagulants utilisés contre les rongeurs ont pour effet d'empoisonner toute la chaîne alimentaire qui s'en nourrit, et notamment les fouines qui s'empoisonnent à leur tour en consommant des rats, mulots, souris et autres rongeurs agonisants et donc faciles à chasser. La fouine (comme le hérisson) a enfin un autre ennemi majeur, l’automobile. Résultat…
Squelette de fouine, image Didier DESCOUENS sous licence Creative Commons
Vie sauvage et espaces verts en UBa4
Ah ! Quelle belle chose que notre PLU nouveau, si soucieux de la libre circulation d’une espèce inconnue dans nos contrées d’UBa4, pourtant vouées sans vergogne à une totale minéralisation par la grâce des articles 7.1.1, 9, 10.2 et 13 du règlement.
Ainsi, sur 18 mètres de profondeur à partir de l’alignement, le terrain peut être intégralement bétonné (emprise au sol de 100%) sur 17 mètres de hauteur (4 étages sur rez-de-chaussée)…
Sans un poil de verdure, sans un brin d’herbe, et bien entendu sans un arbre. L’article 13 couvre pourtant 2 bonnes pages (p.59 à 61) sur les 18 du règlement consacrées à la zone UB.
Le début est prometteur : « Les espaces libres doivent faire l’objet d’un traitement paysager afin de participer à l’insertion de la construction dans le site, à l’amélioration du cadre de vie, au renforcement de la biodiversité et à la gestion de l’eau pluviale. » (art 13.1)
Mais c’est sans compter sur les Dispositions quantitatives de l’article 13.2.1 : « Dans le secteur UBa et ses sous-secteurs, 30% de la superficie du terrain située au-delà de la bande de constructibilité principale doivent être traités en espaces verts (…) ».
Or dans cette zone de délaissés de voirie et de petites parcelles de lotissement des années 20 et 30, les 18 mètres de la bande de constructibilité principale couvrent l’essentiel ou même la totalité du terrain.
Une aubaine pour toute société de construction-vente. La prime au confetti, à bétonner très profitablement jusqu’au dernier centimètre carré. L’eau de pluie trouvera ailleurs un sol plus propice à l’infiltration. La fouine et le hérisson n’auront pas de clôture à franchir. Ils feront le tour du bâtiment…
Exercice pratique : constructibilité maximale de la parcelle du 160 rue de la Délivrande (cliquer pour agrandir)
Dans ces conditions, on attend des promoteurs de tout poil qu’ils aient la décence d’élever une statue à leurs bienfaiteurs DURON et LE COUTOUR, et de ceux qui ont approuvé ce PLU (notamment écolos ou se réclamant de la défense de la verdure en zone urbaine) qu’ils aillent apprendre à lire.
On ne doute pas que ces derniers aient apprécié les longs développements de l’article 13.2.2 et de ses Dispositions qualitatives (« espaces verts garantis », « cœurs d’îlot verts », « arbres remarquables et remarqués »). Mais c’était à l’évidence de la bouillie pour les chats…
Et puisqu’il fut ici question, entre autres, de fable et de hérissons, laissons le dernier mot au fabuliste qui, dédaignant la fouine, n’en confia pas moins au hérisson un modeste second rôle. Voici donc « Le renard, les mouches et le hérisson », dans une première version publiée (en note) aux pages 386 et 387 de l’édition Walckenaer de 1836.
Un renard tombé dans la fange,
Et des mouches presque mangé,
Trouvait Jupiter fort étrange
De souffrir qu’à ce point le sort l’eût outragé.
Un hérisson du voisinage,
Dans mes vers nouveau personnage,
Voulut le délivrer de l’importun essaim.
Le renard aima mieux les garder, et fut sage.
« Vois-tu pas, dit-il, que la faim
Va rendre une autre troupe encor plus importune ?
Celle-ci déjà soûle aura moins d’âpreté. »
Trouver à cette fable une moralité
Me semble chose assez commune.
On peut sans grand effort d’esprit
En appliquer l’exemple aux hommes.
Que de mouches voit-on dans le siècle où nous sommes !
Cette fable est d’Esope, Aristote le dit.
15:15 Écrit par Bruno dans Rue de la Délivrande, le PLU nouveau est arrivé... | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : caen, plan local d’urbanisme (plu) zone ub, secteur uba4, hérisson, fouine, hélix aspersa, professeur xavier le coutour, philippe duron, sonia de la provote, espaces verts garantis, cœurs d’îlot verts, 160 rue de la délivrande
dimanche, 09 mars 2014
Chants traditionnels des gauchos de la plaine de Caen
"Caen, ma ville préférée"
La pampa (« plaine » en quechua) est un milieu naturel de type prairies pérennes, savanes, steppes herbeuses et brousses tempérées, dépourvues d’arbres. Le climat y est pluvieux. La faune originale y a depuis longtemps cédé la place aux bovins d’élevage, comme chez nous (mais la flore originale y est aussi fortement concurrencée par le soja transgénique de Monsanto, dont se nourrissent nos propres vaches). L’autochtone y est donc vacher (gaucho), friand de tangos et autres milongas.
Ce petit détour par la pampa argentine n’avait d’autre objet que de souligner les frappantes similitudes entre cette dernière, ses habitants et leur culture, et notre bonne vieille plaine de Caen. Des similitudes qui expliquent sans doute l’acclimatation du tango sous nos latitudes au cours des années 60. Mais place à la musique…
(mettre le son et cliquer ci-dessous)
Michel Gardyl, Tivoli Record, 45 tours 4 titres (TIV 117)
Rappel
Au cours des six petites années d’existence de ce blog, je vous ai déjà par deux fois proposé de donner enfin à cette œuvre la place qu’elle mérite, celle d'hymne officiel de notre bonne ville.
En ces temps de banales invectives électorales entre candidats des partis dits grands, le caractère consensuel de l'œuvre n'échappera à personne. Toute référence partisane en est en effet absente. Mais tout y est, la ville complètement rénovée, les étudiants du monde entier qui y vivent en quiétude et en gaîté, les joyeux vacanciers qui s'amusent au bord de l'Orne. Caen, c'est vraiment un petit paradis !
10:47 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caen ma ville préférée, michel gardyl, caen municipales 2014, philippe duron, xavier le coutour, joël bruneau, sonia ernoul de la provôte, philippe lailler, philippe chapron, rudy l’orphelin, etienne adam, pierre casevitz
vendredi, 21 février 2014
Tout Sonia poche occasion sur secondemain.ca
« La France ? Une nation de bourgeois qui se défendent de l'être en attaquant les autres parce qu'ils le sont ».
Pierre Daninos, Les carnets du Major Thomson.
Un peu de Sonia
(faut en laisser pour les autres)
Matin du mercredi 19 février au petit marché du Calvaire St Pierre (une unique allée, avec fleurs, fruits et légumes, poisson, charcuterie, crêpes, etc., proposés à une clientèle plutôt âgée et clairsemée). Pas vraiment le centre nerveux de notre bonne ville. Apparemment, c’est pourtant une cible de choix pour Sonia de la Provôté, candidate d’union de la droite et du centre (comme elle le revendique). Un centre au milieu de nulle part qui penche fortement du côté d’où il vient. Elle est là en famille, paraît-il, avec LAILLER Philippe pendu à ses basques, et tout un petit monde de distributeurs de papiers à la sauvette, dont les inévitables et gentils « Jeunes avec Sonia », tout constellés de badges. Plus nombreux à eux tous seuls que les quelques chalands venus faire leurs courses.
A vrai dire, la Sonia, je lui trouve plutôt bonne mine (c’est son meilleur argument, et je n’en attends pas autre chose), et j’aurais passé mon chemin sans perdre mon temps à vous écrire ces quelques lignes, si je n’avais aperçu à ses côtés l’apothicaire, celui dont la seule vue provoque en moi des réactions allergiques d’une rare virulence. Je vous en expliquerai peut-être les raisons plus tard. Provisoirement, sachez que j’apprécie que les gens soient un peu francs du collier. Et sachez aussi que mon allergie est maintenant devenue chronique, puisque ses premières atteintes remontent à vingt ans environ.
La boutique de Sonia
Alors voilà, pourtant bien dégoûté de toute la démagogie dégoulinante des campagnes électorales telles que les conçoivent les stratèges et communicants (vaseux) des partis dits grands (FN compris bien sûr), je me suis laissé aller à quelques brèves incursions sur le site électoral de Sonia (http://soniadelaprovote.fr/)
Je n’espérais certes pas y lire une prose légère à la Pierre DANINOS (1913-2005), humoriste prolifique aujourd’hui bien oublié, et sachant pourtant payer de sa personne, au point d’être victime en 1967 d’un accident de la route après un banquet d'anciens combattants, son auto percutée par un général qui avait pris l'autoroute à contresens (méfiez-vous des généraux, et des banquets trop arrosés)…
Non, c’est du lourd, voire du lourdingue. Au programme (Ouest-France 14 février, http://soniadelaprovote.fr/renover-la-ligne-1-du-tram-pou...):
- un TGV Paris-Normandie (projet qui n’est évidemment pas de la compétence du conseil municipal à élire),
- le développement portuaire (qui est ou serait contre ? et est-ce encore l’affaire de la seule ville de Caen, quand le port s’est pour l’essentiel déplacé en aval ?),
- l‘extension de la piste de l’aéroport de Carpiquet (n’est-ce pas d’abord l’affaire du gestionnaire de l’aéroport, et de la région ?),
- adapter les tarifs des transports publics (on peut même oser la gratuité –et donc le financement du service sur fonds publics- certaines villes l’ont déjà fait… mais il faut avant tout nous préciser les modalités de cette « adaptation » bien floue, et le mode de financement envisagé),
- créer de nouvelles zones limitées à 30 km/h (certainement, et ça ne coûte pas un rond…)
- installer des bornes pour véhicules électriques (pour faire beau, bobo ou écolo ? qui d’autre que de rares services publics utilise aujourd’hui à Caen des véhicules électriques, et sans espoir de généralisation avant longtemps ?)
- creuser un parking sous les Fossés Saint-Julien (si c’est pour stocker plus de bagnoles dans le centre, pourquoi se soucier des transports en commun ? et combien ça coûte, Mme Yaka, vous si soucieuse des deniers publics ? quitte à faire un beau cadeau à Vinci, dites-nous qui paiera la facture…)
- transformer en halle couverte l’ancien tribunal place Fontette (« idée » à la con par excellence, sachant qu’il faut d’abord entreprendre de fort coûteux travaux de restauration des planchers et des façades -auxquels l’Etat lui-même a renoncé-, même pour vendre des poireaux et des carottes dans la Salle des Abeilles, inscrite avec d’autres éléments, comme les escaliers de la Cour d’Appel, à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques…)
- rénover pour un montant de 15 millions d’€ la ligne 1 du TVR (là, c’est le pompon ! cette prétendue « idée » -et son chiffrage délirant- vous ayant été soufflée par votre colistier LAILLER, qui a une bonne part de responsabilité dans ce fiasco qu’a été le TVR, vous permettrez que je développe quelque peu…).
L’atelier de bricolage du gars Philippe
Dans Les carnets du Major Thomson, Pierre Daninos propose cette excellente définition de l’activité chère aux adeptes du Système D (ou E, pour les E-bricoleurs comme l’E-mérite bricoleur Philippe LAILLER) :
« Le bricolage consiste essentiellement à fabriquer avec de vieux débris, et au prix d'un labeur acharné, des articles que l'on trouve tout neufs et à bon compte dans le commerce courant. »
C’est donc dans l’atelier de bricolage de Philippe (http://philippelailler.fr) que j’ai trouvé cette petite merveille de désinformation, en date du 31 juillet 2013 :
« Article sur le choix de NANCY pour le tramway (7 millions d'euros) ! A Caen, on casse tout et on recommence pour 170 millions d'euros. », en LAILLER dans le texte, style Twitter dont l’individu est friand, avec renvoi à une copie d’un article de Mobilicités, qu’on préférera lire en ligne à cette adresse :
http://www.mobilicites.com/fr_actualites-nancy-confie-la-renovation-de-son-tramway-sur-pneus-a-arterail_77_2687.html
L’original (toujours préférable à la copie) précise bien sûr que pour 7 millions Artérail se contente de relooker les 25 rames des TVR de Nancy (nouveaux sièges, nouveaux éclairages par LED, mise en place d’un système d’information des voyageurs, rénovation de l’aspect extérieur, diminution des bruits intérieurs).
TVR, sept millions de déco à Nancy
De la déco, rien qui touche à l’essentiel, et améliore le fonctionnement réel de l’engin, toujours sujet à des déraillements, des éclatements de pneus, des pannes de toutes natures, y compris sur la plateforme, comme ce fonctionnement aléatoire des aiguillages qui nous vaut régulièrement, à l’arrêt Copernic, la présence plusieurs jours durant d’équipes de maintenance étoffées, réglant manuellement la circulation des rames vers le CHU ou Hérouville (c’est créateur d’emplois, un mauvais produit)… Quand ce n’est pas des jours (ou des semaines) d’arrêt complet, pour maintenance !
170 millions, par contre, c’est le prix d’une ligne complète de vrai tramway tout neuf sur ses deux rails. Un vrai tramway enfin que les Caennais auront bien mérité, même si on est en droit de demander des comptes à MM. LAILLER et consorts (conseillers et adjoints des municipalités GIRAULT jusqu’en 2001), et bien sûr aussi à MM. DURON et GEINDRE entre autres, pour avoir eux aussi fait la promotion d’un système dont on savait d’avance les tares congénitales.
Il suffisait d’un peu de curiosité intellectuelle, et d’un peu moins de soumission paresseuse aux avis de prétendus experts, qui n’étaient visiblement que les démarcheurs des sociétés lorgnant sur les 214 millions d’€ de chiffre d’affaires à réaliser…
Profitons-en aussi pour saluer ici les lanceurs d’alerte (Jean-Pierre VIAUD entre autres, alors conseiller municipal écologiste à Caen) qui, à l’époque, ont réuni les pièces d’un dossier sérieux et étoffé annonçant clairement les déconvenues à venir. Mais M. LAILLER et ses collègues n’ont alors fait que ce qu’ils savent bien faire: bavarder et avaler sans moufter les balivernes des bateleurs.
Catastrophe technique et bouts de ficelle…
On ne peut manifestement faire, pour 15 millions d’€, que le TVR fonctionne correctement pendant 15 ans encore, comme la promesse nous en avait été faite dans les années 90.
Même Charlie, centriste divers-droite (donc proche sans doute de Sonia et des siens), parle de catastrophe technique, pas de menus défauts auxquels on peut remédier avec les 4 sous et les bouts de ficelle de Philippe LAILLER.
« Que ce TVR soit une catastrophe techniquement, tout le monde le sait. Il faut faire quelque chose. Mais a-t-on intégré le risque juridique et financier qui va naître de la résiliation du contrat? Je n'ai pas eu de réponse », a déclaré mardi à l'AFP Daniel-Charles Badache, membre de l'opposition caennaise (DVD, proche de Jean-Louis Borloo).
http://www.mobilicites.com/fr_reseaux_caen---2018--clap-de-fin-pour-le-tram-sur-pneus-tvr_0_85_1594.html
Références tronquées, comparaisons abusives de projets totalement différents, conclusions dérisoires tirées de prémisses faussées, c’est la méthode LAILLER, une méthode dont sa colistière devrait se méfier si elle tient à apparaître comme une candidate sérieuse à la mairie de Caen.
Et revoilà Caen qui se dépeuple…
A un chouette programme comme celui de Sonia (rafistolage du TVR, palais de justice transformé en marché couvert, parking sous les Fossés St Julien, etc.) il ne pouvait manquer, tout de même, l’indispensable volet logement et urbanisme.
Ce volet existe, et je l’ai rencontré: http://soniadelaprovote.fr/xavier-le-coutour-vit-il-dans-...
« Xavier Le Coutour (…) sait-il que plus de 10% des logements sont vacants à Caen? Conteste-t-il la baisse de la population annoncée par l’INSEE? Décidément, les chiffres sont têtus, preuve s’il en est qu’on n’a pas attiré de nouveaux habitants mais qu’au contraire, ils ont quitté la ville. »
Voilà un constat qui n’est certes pas faux, mais pas très original. Il me semble en outre qu’il est un tantinet malhonnête d’imputer à la politique de XLC ou de Philippe DURON (dont je ne suis pas l’avocat, on le sait) la responsabilité d’un territoire qui se dépeuple. Ils ne sont aux affaires que depuis 6 ans. Les effets d’une politique de logement et d’urbanisme se font sentir à bien plus long terme. Et les effets négatifs aujourd’hui constatés pourraient donc bien plutôt être imputés à la politique suivie par les équipes précédentes, celles de Jean-Marie GIRAULT (Ph. LALLIER était déjà conseiller municipal en 1995), comme celle de Brigitte LE BRETHON, auprès de laquelle Sonia de la Provôté fut maire-adjoint de 2001 à 2008.
Par ailleurs, si 10% de logements sont vacants, c’est soit que les loyers sont trop chers (pour le confort qu’ils offrent), soit qu’ils sont franchement inhabitables. La fine équipe de « Caen de toutes nos forces » envisage-t-elle de forcer la main aux propriétaires récalcitrants ou trop gourmands ?
BLB-XLC même combat…
Dernière observation : la « gentrification » du centre des villes n’est pas, loin de là, un phénomène spécifiquement caennais. Il a débuté ici avec les OPAH du centre ancien dans les années 80, et les conventionnements de 9 ans qui étaient associés aux travaux dits de réhabilitation de l'époque (placo cache-misère, chauffage par grille-pain, et isolation à revoir). Neuf ans après, c’était à nouveau la jungle, les plus modestes (et leurs familles) avaient déserté les lieux. L’enfer est pavé de bonnes intentions, et d’effets pervers…
Certes « Il ne suffit pas de construire des « boites » neuves pour que les familles reviennent », mais il me semble que ce que fait l’actuelle municipalité est dans la droite ligne de ce qu’ont initié les municipalités précédentes (le manque d’imagination, et d’indépendance d’esprit, c’est bien là le drame).
Les Rives de l’Orne, Eiffage au Bon Sauveur, et combien d’autres projets en cours ou déjà achevés, étaient déjà bouclés du temps de BLB.
Alors comment croire qu’avec vos lunettes à « vision globale », et en vous entourant de petits nouveaux comme Richard LECAPLAIN, Grégory BERKOVICZ, Christine MULLER, Jean-Pierre VIALLANEIX ou Pierre-Nicolas BOVALIS (j’attends la suite avec intérêt), vous allez tout révolutionner, à grands coups de « modération fiscale, rénovation massive du parc ancien, rénovation thermique des logements sociaux, dispositif d’accession à la propriété pour les familles modestes et les classes moyennes et, bien sûr, construction de logements de taille suffisante pour être adaptés aux familles… ».
Le parc ancien était donc inexistant avant 2008, et les logements sociaux bénéficiaient tous d’un label HQE ?
Le PLU nouveau est arrivé…
Un p’tit coup de PLU pour finir ?
« …le PLU nouveau est un repoussoir. (…) Les élus précédents avaient protégé la ville, eu la prudence de penser vie dans leur ville, avant de penser construction. Le maire adjoint à l’urbanisme n’était pas là pour accepter tous les permis de construire, mais pour faire respecter les équilibres, maintenir les habitants dans la ville qu’ils aiment et non leur imposer celle qu’ils ne veulent pas voir se construire.
On peut être moderne, inventif, efficace et construire des logements sans pour autant dénaturer nos rues et nos quartiers comme le PLU actuel l’impose. C’est vendre l’âme de Caen pour en faire une ville pareille aux autres.
(…) La pompeuse deuxième reconstruction de la ville par la municipalité actuelle en est le fossoyeur pour les années à venir… »
Pauvre Sonia. Les socialos lui ont piétiné son rêve. Sous BLB l’adjoint à l’urbanisme s’appelait donc Bisounours, pardon Luc DUNCOMBE (au fait, qu’est-il devenu celui-là ?). Il signait les projets que lui préparait Gilles GUERIN, directeur de l’urbanisme (permis de construire, modifications du POS, etc.), jusqu’à ce que BLB lui retire sa délégation pour la confier à Daniel DETEY, qui signait les projets que lui préparait Gilles GUERIN…
Le passage de ces Bisounours à l’urbanisme (après Jean-Jacques SALMON et Thierry MARC) a permis entre autres d’urbaniser des terrains, naguère solennellement déclarés inconstructibles (terrains horticoles de Lemonnier par exemple), pour le plus grand profit de gens plus ou moins recommandables, comme un certain Fernando de ALMEIDA GOMES. Ou d’ouvrir des rues virtuelles en impasse se terminant en potager (une farce utile à un projet Bouygues)…
Puis sont venus les temps terribles de la mainmise PS sur l’univers des Bisounours. L’adjoint à l’urbanisme s’appelle alors Xavier LE COUTOUR. De 2008 à aujourd’hui il a signé les projets que lui préparait Gilles GUERIN, directeur de l’urbanisme (permis de construire, modifications et révisions simplifiées ou non du POS, dossier du PLU, etc.).
Le PLU d’aujourd’hui a mis en musique les objectifs du père du POS d’hier (de décembre 2000), François SOLIGNAC-LECOMTE, récemment décédé, qui fut le premier adjoint de Jean-Marie GIRAULT, et sans doute plus encore. Ses objectifs: densification à tout prix, et urbanisation de tous les espaces encore disponibles, y compris dans les zones à risques (Presqu’île portuaire, zones de carrières).
La continuité est évidente. Sonia de la Provôté serait-elle la seule à ne pas s’en être aperçue ?
Et si Caen lui appartenait ? Moi, maintenant, je serais plutôt d’avis qu’on partage…
22:18 Écrit par Bruno dans Affaires municipales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caen municipales 2014, sonia de la provôté, philippe lailler, caen de toutes nos forces, tvr bombardier, philippe duron, françois geindre, xavier le coutour, jean-pierre viaud, daniel-charles badache, jean-marie girault, brigitte le brethon, rives de l’orne, eiffage, bouygues, richard lecaplain, grégory berkovicz, christine muller, jean-pierre viallaneix, pierre-nicolas bovalis, luc duncombe, daniel detey, gilles guerin, jean-jacques salmon, thierry marc, fernando de almeida gomes, françois solignac-lecomte