mardi, 08 février 2022
Place de la République, l'abattage des tilleuls ordonné par Joël Bruneau était illégal...
15:38 Écrit par Bruno dans Affaires municipales, La République n'est pas à vendre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caen, place de la république, abattage des tilleuls, joël bruneau
lundi, 20 décembre 2021
Fouilles d'automne place de la République, fiasco de la chasse au trésor...
La mise en scène peut-elle pallier
l'indigence du spectacle ?
Les Caennais adorent les grosses farces. Celles dont ils sont les dindons et qui leur coûtent cher. 344000 euros comme l'annonce fièrement la belle équipe de Joël Bruneau aux quatre coins de la palissade qui agrémente depuis cinq ans la place de la République. 344000 euros pour fouiller les poubelles des déblayeurs des ruines de l'ancien hôtel de ville, qui ont manifestement fait leur boulot, à fond, ou à peu de choses près.
En ne laissant dans les remblais, après leur passage, que quelques menus débris qui leur ont paru insignifiants. Et qui ne méritaient pas que l'on consacre à leur exhumation plus de trois mois de fouilles. Vaisselle cassée, pompeusement rebaptisée « céramique asiatique » et très rares fragments isolés de sculptures (voir sur Caen-Mag la photo de Vincent Hincker et de la tête de conque).
Même les caves, où l'on nous promettait (en 2016) la découverte de statues "géantes", n'étaient pas au rendez-vous. Disparues elles aussi, et en tout cas pas là où on les attendait... Un désastre.
Mais la mise en scène peut pallier l'indigence du spectacle, et les badauds ont adoré les fondations et fonds de caves mis à nu. Sans savoir qu'il s'agissait souvent des vestiges de bâtiments des XIXème et XXème siècles, sans "aucun intérêt culturel ni archéologique", comme M. Dominique Fontaine (antiquaire et supporter de Joël Bruneau) tente de l'expliquer sur les réseaux sociaux à ceux qui souhaitent la préservation en place de ces vestiges, voire leur protection sous un plancher de verre !
Ces braves gens ne savent pas (et on ne peut pas leur en tenir rigueur) que les vestiges (s'il en reste quelque chose) des bâtiments principaux de l'ancien séminaire des Eudistes et de leurs façades sur la place de la République (y compris celle de leur église) se trouvent... sous le bitume de ce qu'on appelle aujourd'hui le «barreau République», à usage de parking et de voie de circulation entre les rues Paul Doumer et Lebret...
L'art du billard à trois bandes...
Enfin (et surtout), ces braves gens ignorent dans leur grande majorité que ces fouilles n'avaient pas vraiment pour but d'enrichir nos connaissances sur le passé pas très lointain de notre ville (XVIIème - XVIIIème siècles), mais que l'objectif poursuivi était avant tout tactique, s'agissant de la possibilité, sous prétexte des fouilles prescrites, d'abattre les arbres présents sur cette parcelle, et de se substituer au promoteur, légalement en charge des fouilles préventives... en faisant les fouilles au contribuable !
… n'est pas à la portée des truqueurs !
On saura prochainement ce qu'en pensent les magistrats de la Cour administrative d'appel de Nantes, qui examineront en audience mardi prochain 21 décembre la question de la légalité de l'arrêté préfectoral du 5 février 2019 autorisant (à notre avis sans fondement légal) l'abattage des 45 tilleuls de la place.
(cliquer pour agrandir)
Un coup d'œil au « Rapport final d'opération - Diagnostic archéologique » rédigé en août 2016 par M. Vincent HINCKER et ses collègues? Histoire de constater qu'il y a cinq ans on savait déjà qu'il n'y avait rien sous les tilleuls... mais qu'il y avait anguille sous roche! Cliquer sur le lien qui suit:
16:13 Écrit par Bruno dans Affaires municipales, La République n'est pas à vendre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caen, place de la république, fouilles, 344000 euros, joël bruneau, vincent hincker
mardi, 21 septembre 2021
Place de la République à Caen, automne 2021. Quand Jojo nous refait...
… le coup des fouilles !
Pourquoi des fouilles sur la place de la République ? Quand on connaît le dossier, on sait que la vraie question était dès l'origine (sous prétexte de "revitalisation commerciale") de savoir comment refiler à des copains promoteurs (Malek REZGUI pour Sedelka, associé à Laurent CHEMLA pour le Printemps) un demi-hectare d'espace public, qui l'était depuis 1792.
La place carrée d'origine, qu'il conviendrait de recomposer, c'était juste de la communication (le patrimoine, on s'en fout royalement à l'hôtel de ville, voir l'intérêt qu'on y accorde au Site Inscrit dans ce même dossier).
Pour les fouilles, c'est encore un petit peu plus tordu. Le Code de patrimoine met à la charge de "l'aménageur" (le constructeur) d'éventuelles fouilles "préventives".
Pour les faire payer au contribuable (plus de 300.000€), on a inventé en février 2016, soit avant même qu'un quelconque projet ait été retenu (Mme Sonia de la Provôté, devenue sénatrice, étant alors maire-adjointe de Bruneau à l'urbanisme)... une "demande anticipée" totalement dépourvue de base juridique (fouilles "préventives" et fouilles "programmées", ce n'est tout de même pas la même chose).
Il est amusant de constater que, dans ses mémoires devant le Tribunal administratif, l'avocat de la ville (ou de Joël Bruneau, provisoirement), affirme qu'en faisant cette demande on pensait se voir répondre que des fouilles étaient inutiles! Elles l'étaient, et le sont toujours.
Il suffisait en effet d'ouvrir le tome LII du Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie (1952), aux pages 275 à 277 et 294 à 297, pour apprendre qu'on n'avait pas déblayé à la louche les vestiges de l'hôtel de ville, ancien petit et grand séminaire des Eudistes, mais qu'on avait fait un travail bien propre, au besoin à la petite cuiller et au pinceau.
Trop anciens ces documents (consultables par tout un chacun à la bibliothèque Alexis de Tocqueville)? Une bonne partie de ces infos sont reprises dans "Caen cité médiévale, bilan d'archéologie et d'histoire", de Collet, Leroux et Marin, notamment page 311. Le plus drôle est de savoir quels sont les éditeurs de cet ouvrage. Je vous laisse aller voir.
On avait donc en 1952 fouillé (entre autres) une bonne partie du sous-sol de la chapelle des Eudistes, et trouvé ce qui s'y trouvait (diverses sépultures). Eh bien, en 2016, le Service Départemental d'Archéologie a mis au programme de son Diagnostic archéologique la recherche de ces mêmes sépultures... Un diagnostic qui a néanmoins permis l'extraordinaire découverte d'un compteur à gaz dans la cave de la poste, bâtiment de la fin du XIXème ou du début du XXème siècles, rue Jean-Eudes.
Mais ces pauvres résultats n'ont pas empêché la CIRA (Commission interrégionale de la recherche archéologique, rebaptisée en 2016 CTRA, pour Commission territoriale de la recherche archéologique) de décréter utile un "décapage" partiel du terrain, quitte, si l'on ne devait rien trouver d'intéressant (comme des "statues géantes", quelle farce!), à se contenter de recueillir... des pollens datant d'autres époques géologiques.
D'où un arrêté préfectoral prescrivant lesdites fouilles... inutiles, mais permettant l'abattage des tilleuls, là encore aux frais du contribuable. Et le tour est joué. Au-delà du sort de 45 tilleuls, c'est la gestion du bien public des Caennais, celle des deniers publics (des contribuables) qui est en cause. Et au-delà encore, ce sont de puissants réseaux de connivences que l'on découvre. Et la démocratie, là-dedans?
Le coût des fouilles ?
En attendant la réponse à cette intéressante question, on pourra s'amuser à suivre dans la presse locale les comptes-rendus des coûteuses pitreries du Service Départemental de l'Archéologie sur le site de l'ancien hôtel de ville, place de la République. Soit, par exemple :
Si elles avaient bien été descendues dans ces caves (ou si leurs débris n'en avaient pas précédemment été extraits, ce qui reste des hypothèses non vérifiées), on ne s'attend pas toutefois à retrouver les restes de 450 toiles (de « trop grands formats », mais « pas des œuvres de peintres majeurs »)... après plus de 70 ans éventuellement passés sous des gravats et dans la nappe phréatique qui affleure à cet endroit. Évidemment...
On s'extasie par contre de la découverte de « petits fragments », « éclats de vases de la collection asiatique » et « fragments de vases précolombiens et de statues en marbre ». Rien qui ressemble vraiment aux « statues géantes » qu'on nous promettait en 2016, certes. Mais qui sait ? Ne se pourrait-il pas qu'on trouve ici, parmi ces menus morceaux de marbre (de Vieux ou de Paros?), l'index de la main droite de la Vénus de Milo ?
Autres informations sur ce blog concernant les fouilles de la place de la République :
http://caennaissivoussaviez.hautetfort.com/archive/2018/0...
Contrevérités et affirmations péremptoires de Vincent Hincker en janvier 2018 (pillage des collections du musée en juin-juillet 1944, caves du musée restées intactes, présence de statues de taille imposante, absence totale de fouilles après guerre, etc.) :
https://actu.fr/normandie/caen_14118/ensevelies-depuis-74...
Et puisqu'il est question ici de vaisselle cassée...
14:57 Écrit par Bruno dans Affaires municipales, La République n'est pas à vendre | Lien permanent | Commentaires (0)