dimanche, 13 février 2022
Des «pâtisseries à savourer», en mars, pour les vœux (tardifs) de Joël Bruneau aux Caennais... La suite en avril (présidentielles), ou après...
Le patron s'appelle Bruneau
Je l'ai trouvée ces derniers jours dans ma boîte aux lettres. Pas de raison donc, « Chère Caennaise, Cher Caennais », que vous ne l'ayez pas, vous aussi, déjà trouvée dans la vôtre, puisqu'elle est datée du 15 janvier 2022, et prétend n'avoir d'autre but que de permettre à Joël Bruneau, maire de Caen, de vous souhaiter une belle année 2022, avec tous ses vœux de santé et de bonheur.
Merci, Jojo, c'est sympa, et reçois en retour nos meilleurs vœux de santé et de prospérité pour toi, les tiens, et ta chouette bande de copains !
Mais n'y reviens peut-être pas une troisième fois tout de même, car j'ai déjà lu ce genre de prose dans le n° 215 de « Caen-mag » (décembre 2021 – janvier 2022, page 3, sous ta photo), comme j'y ai déjà lu la litanie de toute les réalisations mirifiques (et autres projets) que tu nous ressert aujourd'hui (réaménagement du théâtre des Cordes, gaspillage éhonté d'argent public pour la « rénovation » de l'école Lemière où j'ai jadis usé mes fonds de culotte, halle sportive Saint-Jean-Eudes, tes prouesses en matière de « transition écologique », la mise en valeur du château dont le projet remonte à plus de 20 ans, la vente du palais de justice Fontette et de l'ancien cinéma Pathé du boulevard Leclerc à des opérateurs privés, etc.). N'y manque que l'évocation de ton projet de parking souterrain et de centre commercial sur la place de la République.
Mais n'y reviens pas une troisième fois, disais-je. Eh bien si ! « Caen-mag » n° 216 (février 2022), page 3 : « Les Vœux du maire dans les quartiers ont été reportés. Quand vont-ils avoir lieu ? (…) nous allons proposer de nouveaux rendez-vous dès le mois de mars. La formule restera la même, à la nuance près que nous remplacerons la traditionnelle galette des rois par d'autres pâtisseries à savourer. ».... Panem et circenses. Les jeux du cirque, toi, tu assures.
La lettre de l'Ego
Alors pourquoi cette nouvelle « Lettre de Joël Bruneau Maire de Caen », de 8 pages, écrite pour l'essentiel à la première personne, et qui fait si manifestement double ou même triple emploi ? De l'argent jeté par la fenêtre ? Va savoir. Mais de l'argent qui n'est pas celui des contribuables, comme tu tiens à le préciser au bas de la huitième et dernière page de cette publication : « Les coûts d'impression et de distribution n'ont pas été assumés par la Ville de Caen mais par Joël Bruneau et les élus de la majorité municipale ». Dont acte.
« Les élus de la majorité municipale » ? C'est à dire, si je comprends bien, la troupe bigarrée des « Républicains » de tout poil + le centre-droit UDI ou MoDem de la sénatrice Sonia de la Provôté ou de Nicolas Joyau + les autres macronistes opportunistes de « Nous sommes Caen » + un ou deux ratons-laveurs... Ces gens-là, à l'unanimité et le petit doigt sur la couture du pantalon (comme au conseil municipal), casseraient donc leur tirelire pour offrir à leur leader incontesté (est-on jamais sûr de ces choses-là?) une nouvelle tribune aux sujets depuis longtemps rebattus ?
Et ce alors qu'on peut, comme on l'a vu plus haut, faire imprimer les mêmes salades, en long, en large (et de travers), aux frais de la princesse bien entendu. Bien qu'en république, évidemment... Mouais... Mais alors pour quoi faire ?
Lucidité, humilité, sincérité ?
Serait-ce qu'il y aurait d'autres élections après les présidentielles ? On notera à cette occasion les propos quelque peu décalés tenus par Jojo dans les deux dernières pages de ce qui se revendique comme une lettre du maire de Caen.
Et d'évoquer les « deux élections majeures » à venir, son « esprit de concorde républicaine », sa volonté de refaire « Nation dans un pays fracturé ». Viennent ensuite d'autres préoccupations dépassant elles aussi largement le cadre municipal : niveau de vie, désindustrialisation, vieillissement démographique, dette laissée « chaque année à nos enfants », lutte « contre le réchauffement climatique sans tomber dans la décroissance », ascenseur social en panne, école inégalitaire « et dont le niveau baisse... », sécurité, services publics, santé...
Tout cela pour finir sur de paternelles prescriptions à ses concitoyens : « … faire preuve de trois qualités : lucidité (…), humilité (…), sincérité... ». La formule lui plaît tellement qu'il nous la ressert immédiatement, à l'envers ! Comme il en avait déjà fait usage à la une de son opus... Un slogan, creux comme tous les slogans, mais la République et sa devise n'ont qu'à bien se tenir. Ecce homo, providentiel sans doute...
En 2012, déjà...
L'ancien collaborateur (de 1987 à 1989) du très droitier Jean Royer, (député, maire de Tours, et ministre de la pudibondieuserie, du petit commerce et de l'artisanat en 1973-1974), l'assistant parlementaire de l'UDF Francis Saint-Ellier (conseiller municipal à Caen, et député de 1986 à 1997, réfugié au Conseil général et à la Chambre régionale de Commerce depuis), l'éminence grise de René Garrec à la région de 1998 à 2004, parti pantoufler à l'annexe Garrec de la Caisse d'épargne de Normandie de 2004 à 2013, ce marathonien de la ligne droite n'a-t-il pas déjà été candidat aux législatives, à Caen, en 2012 ?
Alors pourquoi pas un deuxième essai en 2022, et sans doute pas avec Pécresse, qui n'est évidemment pas aujourd'hui la grande rassembleuse de la droite non officiellement extrême ? Ceci n'est bien sûr qu'une hypothèse personnelle...
Un cadavre dans le placard...
Oui mais, si cette hypothèse devait se vérifier, il conviendrait de rappeler qu'il est parfaitement inélégant de profiter d'un éventuel déménagement de ce genre pour laisser un cadavre dans le placard.
Et un cadavre, il y en a au moins un aujourd'hui à l'Abbaye aux Hommes, et c'est celui du « Projet République », savamment concocté dès avant février 2016 pour offrir aux copains promoteurs (dont la Sté Sedelka de Malek Rezgui), au prix « raisonnable » défini par eux seuls (et moyennant diverses autres petites faveurs), un terrain d'un demi-hectare dans l'hypercentre, débarrassé (aux frais du contribuable) des contraintes s'imposant légalement au seul acquéreur porteur du projet.
Par un Arrêt du 18 janvier dernier, la Cour d'Appel Administrative de Nantes a en effet annulé le jugement du 17 octobre 2019 du Tribunal administratif de Caen et l'arrêté préfectoral du 5 février 2019 autorisant (après d'autres péripéties) l'abattage des arbres de la place de la République, auquel le maire de Caen a fait procéder le 23 février 2021.
La Cour précise que l'abattage de ces arbres nécessitait une autorisation délivrée dans le cadre de la procédure de déclaration préalable prévue par le Code de l'urbanisme, autorisation qui n'est pas de la compétence du préfet, mais de celle du maire de la commune.
Le maire, licencié en droit et diplômé de Sciences Po Paris, son adjointe à l'urbanisme en février 2016 (Sonia de la Provôté), comme aussi les spécialistes du service de l'urbanisme à leur service à tous deux, pouvaient-ils ignorer le bon usage de l’article R. 421-24 du code de l’urbanisme ?
Dès lors cet abattage non autorisé, et qui ne pouvait l'être, constitue une infraction aux dispositions du Code de l’urbanisme, infraction dont il est dit à l’article L.480-1 de ce code que l’autorité administrative, et notamment le maire ou le président de la communauté urbaine quand il est compétent pour délivrer les autorisations, est tenu d'en faire dresser procès-verbal dès qu’il a connaissance de l’infraction, et doit sans délai transmettre celui-ci au ministère public.
Un état des lieux de sortie s'imposerait donc au locataire de l'Abbaye aux Hommes en cas de départ, avec obligation de remise en état desdits lieux, à ses frais. Lucidité, humilité, sincérité?... ou Liberté, Légalité, Fraternité ?
16:32 Écrit par Bruno dans Affaires municipales, La République n'est pas à vendre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : joël bruneau maire de caen, législatives 2022, article l.480-1 du code de l'urbanisme, travaux illégaux, place de la république, sedelka
mardi, 08 février 2022
Place de la République, l'abattage des tilleuls ordonné par Joël Bruneau était illégal...
15:38 Écrit par Bruno dans Affaires municipales, La République n'est pas à vendre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caen, place de la république, abattage des tilleuls, joël bruneau
lundi, 20 décembre 2021
Fouilles d'automne place de la République, fiasco de la chasse au trésor...
La mise en scène peut-elle pallier
l'indigence du spectacle ?
Les Caennais adorent les grosses farces. Celles dont ils sont les dindons et qui leur coûtent cher. 344000 euros comme l'annonce fièrement la belle équipe de Joël Bruneau aux quatre coins de la palissade qui agrémente depuis cinq ans la place de la République. 344000 euros pour fouiller les poubelles des déblayeurs des ruines de l'ancien hôtel de ville, qui ont manifestement fait leur boulot, à fond, ou à peu de choses près.
En ne laissant dans les remblais, après leur passage, que quelques menus débris qui leur ont paru insignifiants. Et qui ne méritaient pas que l'on consacre à leur exhumation plus de trois mois de fouilles. Vaisselle cassée, pompeusement rebaptisée « céramique asiatique » et très rares fragments isolés de sculptures (voir sur Caen-Mag la photo de Vincent Hincker et de la tête de conque).
Même les caves, où l'on nous promettait (en 2016) la découverte de statues "géantes", n'étaient pas au rendez-vous. Disparues elles aussi, et en tout cas pas là où on les attendait... Un désastre.
Mais la mise en scène peut pallier l'indigence du spectacle, et les badauds ont adoré les fondations et fonds de caves mis à nu. Sans savoir qu'il s'agissait souvent des vestiges de bâtiments des XIXème et XXème siècles, sans "aucun intérêt culturel ni archéologique", comme M. Dominique Fontaine (antiquaire et supporter de Joël Bruneau) tente de l'expliquer sur les réseaux sociaux à ceux qui souhaitent la préservation en place de ces vestiges, voire leur protection sous un plancher de verre !
Ces braves gens ne savent pas (et on ne peut pas leur en tenir rigueur) que les vestiges (s'il en reste quelque chose) des bâtiments principaux de l'ancien séminaire des Eudistes et de leurs façades sur la place de la République (y compris celle de leur église) se trouvent... sous le bitume de ce qu'on appelle aujourd'hui le «barreau République», à usage de parking et de voie de circulation entre les rues Paul Doumer et Lebret...
L'art du billard à trois bandes...
Enfin (et surtout), ces braves gens ignorent dans leur grande majorité que ces fouilles n'avaient pas vraiment pour but d'enrichir nos connaissances sur le passé pas très lointain de notre ville (XVIIème - XVIIIème siècles), mais que l'objectif poursuivi était avant tout tactique, s'agissant de la possibilité, sous prétexte des fouilles prescrites, d'abattre les arbres présents sur cette parcelle, et de se substituer au promoteur, légalement en charge des fouilles préventives... en faisant les fouilles au contribuable !
… n'est pas à la portée des truqueurs !
On saura prochainement ce qu'en pensent les magistrats de la Cour administrative d'appel de Nantes, qui examineront en audience mardi prochain 21 décembre la question de la légalité de l'arrêté préfectoral du 5 février 2019 autorisant (à notre avis sans fondement légal) l'abattage des 45 tilleuls de la place.
(cliquer pour agrandir)
Un coup d'œil au « Rapport final d'opération - Diagnostic archéologique » rédigé en août 2016 par M. Vincent HINCKER et ses collègues? Histoire de constater qu'il y a cinq ans on savait déjà qu'il n'y avait rien sous les tilleuls... mais qu'il y avait anguille sous roche! Cliquer sur le lien qui suit:
16:13 Écrit par Bruno dans Affaires municipales, La République n'est pas à vendre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caen, place de la république, fouilles, 344000 euros, joël bruneau, vincent hincker