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mercredi, 26 février 2020

Affaire « République » à Caen : quand deux adjointes de Joël Bruneau produisaient en justice des attestations grossièrement inexactes...

Caen, place de la République, Joël BRUNEAU, Malek REZGUI, Laurent CHEMLA, Mme Catherine Pradal-Chazarenc première adjointe, Mme Nathalie BOURHIS onzième adjointe (urbanisme)La mémoire qui flanche ?

Caen, place de la République, Joël BRUNEAU, Mme Catherine Pradal-Chazarenc première adjointe, Mme Nathalie BOURHIS onzième adjointe (urbanisme)

Du respect dû à la procédure

Après un recours gracieux rejeté le 12 octobre 2018 par Joël BRUNEAU, maire de Caen, nous avions demandé au Tribunal administratif d'annuler la délibération du conseil municipal du 25 juin de la même année, l'autorisant à signer la promesse de vente, puis l'acte authentique de vente aux sociétés de MM. Malek REZGUI et Laurent CHEMLA des 5272 m² de la partie arborée de notre place de la République, entre la Poste, la Préfecture, et la rue Jean Eudes.

Nous avions pour ce faire de solides arguments (ou « moyens » dans le jargon en usage devant les juridictions administratives), tant de fond (la « légalité interne ») que de forme (la « légalité externe »). Il ne sera pas question ici des premiers arguments (de fond), bien connus et déjà longuement exposés depuis plus de quatre ans.

Mais pour être « de forme », les questions de légalité externe ne sont évidemment pas accessoires. Le respect des règles de procédures, notamment, est une condition fondamentale du bon fonctionnement de la démocratie. Comme l'est aussi l'information complète et non biaisée des conseillers municipaux...

 

Rappelons que la délibération attaquée ne comptait pas moins de 8 pages, et que lui était annexé un copieux cahier des charges (18 pages), daté du 15 juin 2018, et rédigé par la SCP Barré Chuiton Lisch Violeau, notaires à Caen.

 

Le règlement intérieur du Conseil municipal

Toutes les délibérations d'un conseil municipal, sans exception, méritent d'être soumises à un examen sérieux. Les plus complexes, et les plus litigieuses, comme celle dont il est question ici, exigent qu'on y porte une attention d'autant plus soutenue. C'est même pour cette raison que l'article L.2121-22 du Code général des collectivités territoriales (texte cité à l'article 27 du Règlement intérieur du Conseil municipal de Caen) prévoit la possibilité de former « des commissions chargées d'étudier les questions soumises au conseil », en amont de la réunion dudit conseil.

Car il existe, à Caen comme ailleurs, un Règlement intérieur du Conseil municipal (adopté par délibération du Conseil à chaque début de mandat, soit le 30 juin 2014 pour celui qui se termine dans un petit mois). Un Règlement dont les dispositions contraignantes ne sauraient être considérées comme d'insignifiantes clauses de style...

L'article 27 de ce Règlement énumère les attributions des cinq commissions permanentes qu'il entendait créer, au nombre desquelles la Commission n° 1 : Développement, Attractivité et Prospective. Le même article 27 précise que chacune de ces 5 commissions comprend au maximum 16 membres.

Son article 29 précise le « fonctionnement des commissions », auquel s'imposent des règles très proches de celles qui régissent le fonctionnement du Conseil municipal. Il est prévu au même article qu'un fonctionnaire soit chargé de la rédaction du compte-rendu, lequel « fait état de la synthèse des débats et précise les avis exprimés. Le compte-rendu est adressé ou remis aux conseillers municipaux, au plus tard avant la séance publique du conseil municipal... ».

 

Pas de synthèse des débats, ni d'avis exprimés...

Certes, « Les avis émis sont valables quel que soit le nombre des présents »...A ne se fonder que sur cette dernière disposition, on aurait pu considérer comme « valable » l'avis rendu le 12 juin 2018 (sur la vente de 5272 m² de place publique arborée) par la Commission Développement, Attractivité et Prospective (lors d'une réunion dont on ne saura pas à quelle heure elle a commencé ni combien de temps elle a pu durer), même si seulement 4 de ses membres étaient présents, et 14 autres excusés.

Mais cet avis n'était certainement pas « valable » (au regard des dispositions de l'article 29 du Règlement intérieur), dès lors que le compte-rendu se limitait à l'énumération de 18 délibérations devant être mises au vote lors du conseil municipal du 25 juin 2018, invariablement assorties d'un laconique et insuffisant « Avis : favorable ». Sans la moindre « synthèse des débats », ni aucune précision concernant « les avis exprimés » (voir copie de l'avis en annexe ci-dessous).

 

Le Cahier des charges, pièce essentielle...

...mais validée trois jours plus tard !

De surcroît cet avis « favorable » ne pouvait pas non plus être considéré comme « valable », dès lors que le Cahier des charges notarié annexé à la délibération attaquée est daté du 15 juin 2018 (soit 3 jours après l'avis, délivré le 12 juin 2018, de cette Commission Développement, Attractivité et Prospective).

Sauf à créditer les 4 élus présents d'un don peu commun de divination, on ne voit pas comment cette Commission n° 1 aurait pu se prononcer en connaissance de cause sur le projet de délibération qui lui était soumis, alors même que ce Cahier des charges, élément essentiel pour apprécier l’intérêt communal de la cession et dont toutes les dispositions ne sont pas reprises dans la note de synthèse, n’était pas encore finalisé.

Il y avait donc là un vice de procédure substantiel, fort susceptible d'entacher la délibération attaquée.

 

Défaillances mnémoniques...

La chose était ennuyeuse, et Me Michel Aaron, avocat payé par la Ville, ou plutôt par le contribuable (alors que la Ville dispose d'un service juridique, et n'a pour contradicteurs que des non-spécialistes!), entreprit de « démontrer » que la Commission Développement, Attractivité et Prospective s'était « bien prononcée au visa du cahier des charges de la cession qui était joint au projet de délibération ».

En faisaient foi selon lui deux attestations (datées du 28 mars 2019) de membres de la commission (qui, rappelons-le, n'étaient que quatre le 12 juin 2018 à prendre part à ses travaux), Mmes Catherine PRADAL-CHAZARENC, première adjointe, et Nathalie BOURHIS, onzième adjointe, et vice-présidente de la commission.

Caen, place de la République, Joël BRUNEAU, Tribunal administratif de Caen, Malek REZGUI, Laurent CHEMLA, Règlement intérieur du Conseil municipal, commissions permanentes, Commission Développement Attractivité et Prospective, Me Michel Aaron, Mme Catherine Pradal-Chazarenc première adjointe, Mme Nathalie BOURHIS onzième adjointe (urbanisme), jugement du TA de Caen du 7 novembre 2019

(un clic sur les documents permet de les agrandir)

Caen, place de la République, Joël BRUNEAU, Tribunal administratif de Caen, Malek REZGUI, Laurent CHEMLA, Règlement intérieur du Conseil municipal, commissions permanentes, Commission Développement Attractivité et Prospective, Me Michel Aaron, Mme Catherine Pradal-Chazarenc première adjointe, Mme Nathalie BOURHIS onzième adjointe (urbanisme), jugement du TA de Caen du 7 novembre 2019

Ces attestations n'expliquent pas bien sûr de quelle nature pouvait être le document dont leurs signataires affirment avoir eu connaissance lors de la réunion de la Commission, quand la seule version de référence du Cahier des charges de cession n'a été signé par les parties (Ville et acquéreurs) que trois jours plus tard, devant notaire.

Le problème est aussi que ces deux attestations (strictement identiques, à l'exception de l'identité et des coordonnées des signataires) datent la réunion de la commission du 18 juin, quand celle-ci a réellement eu lieu le mardi 12 juin 2018, comme le montre le compte-rendu officiel, établi le 13, et portant la signature de Mme BOURHIS (voir en annexe).

On notera enfin que ces deux attestations sont semblablement agrémentées de la disposition habituelle en la matière : « Je suis avertie que cette attestation est destinée à être produite en justice, et qu'une fausse attestation de ma part m'exposerait à des sanctions pénales ».

 

Classement sans suites...

Pas de quoi émouvoir le rapporteur public et les autres magistrats de la 3ème chambre du Tribunal administratif de Caen, auxquels les grossières inexactitudes et l'insuffisance de ces attestations avaient été dûment signalées. Leur jugement du 7 novembre 2019 évite soigneusement toute référence aux défaillances mnémoniques de Mmes BOURHIS et PRADAL-CHAZARENC (concernant la date de la réunion à laquelle elles avaient pris part), et valide par contre les souvenirs précis qu'elles auraient eu de la présence au dossier du Cahier des charges de cession le jour de l'examen en commission du projet de délibération....

Sur ce point, voir en annexe le texte des points 2 à 5 de ce jugement (pages 3-4/10).

Mmes BOURHIS et PRADAL-CHAZARENC ne sont sans doute pas pour grand chose dans les semblables erreurs de date que comportent leurs « attestations » respectives, puisque leur seule participation personnelle à la rédaction de celles-ci semble bien s'être limitée à en compléter la date et à y apposer leur signature (ce qui n'est évidemment pas de nature à nous convaincre de la spontanéité et de l'originalité du témoignage). Mais, quoi qu'il en soit, on ne signe pas n'importe quoi, sans même relire...

 

Un toilettage du règlement s'impose

Compte tenu enfin du peu d'intérêt manifesté par les conseillers municipaux pour la participation aux réunions des commissions permanentes (cela peut se comprendre, s'agissant de réunions au modèle de celle dont il vient d'être question), comme de l'évidente inutilité des avis qu'elles rendent pour l'information des conseillers qui n'en font pas partie (cf. point 3 du jugement cité en annexe), on pourra légitimement conseiller à l'équipe arrivée en tête le 15 ou le 22 mars de faire procéder à un sérieux toilettage du Règlement du conseil municipal.

Tel que rédigé actuellement, et si l'on admet l'interprétation que donnent de son article 29 les magistrats du Tribunal administratif de Caen, il ne permet que simulacres de démocratie et perte de temps pour tout le monde. On comprend que M. Joël BRUNEAU et les siens aient trouvé la chose à leur goût. Mais on peut souhaiter que d'autres se montrent plus exigeants.

 

 

Annexes

Jugement du TA de Caen du 7 novembre 2019,

points 2 à 5 (pages 3-4/10)

Caen, place de la République, Joël BRUNEAU, Tribunal administratif de Caen, Malek REZGUI, Laurent CHEMLA, Règlement intérieur du Conseil municipal, commissions permanentes, Commission Développement Attractivité et Prospective, Me Michel Aaron, Mme Catherine Pradal-Chazarenc première adjointe, Mme Nathalie BOURHIS onzième adjointe (urbanisme), jugement du TA de Caen du 7 novembre 2019

Avis du 12 juin 2018 de la Commission Développement, Attractivité et Prospective

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Quel intérêt y aurait-il à remettre un exemplaire d'un « avis » de cette nature à chacun des membres du Conseil municipal avant la réunion de celui-ci (article 29 du Règlement intérieur du Conseil), puisque cet « avis » dépourvu de toute substance n'est porteur d'aucune information susceptible d'aider le conseiller municipal à se former une opinion sur les affaires qui lui sont soumises ?

 

 

 

 

 

 

 

vendredi, 08 novembre 2019

Vente du bosquet de tilleuls de la place de la République, un premier jugement du Tribunal administratif...

Caen, place de la République, joël bruneau maire, SECOPROM, TOSCALEO CONSEIL, laurent chemla (le printemps), malek rezgui (groupe immoblier jean-sedelka), municipales mars 2020Faut-il sauver le soldat Bruneau ?

Le 17 octobre dernier, le Tribunal administratif de Caen (3ème chambre) examinait deux recours visant une délibération du 25 juin 2018 du conseil municipal de Caen, donnant tout pouvoir à Joël BRUNEAU pour apporter une dernière touche (personnelle) à l'opération de privatisation de notre place de la République, au profit des sociétés SECOPROM et TOSCALEO CONSEIL, c'est à dire aussi MM. Malek REZGUI (groupe JEAN-SEDELKA) et Laurent CHEMLA (Le Printemps Caen, etc.).

On dispose aujourd'hui du texte du premier des jugements attendus (voir ci-après, et cliquer pour agrandir, page par page). La lecture en est instructive, pour qui ne renâcle pas devant la corvée que peut sans doute constituer la lecture de dix pages rédigées dans le plus pur style administratif:

 

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On saura gré au rédacteur de cette prose (prudente) de reconnaître quand même que "la cession aux sociétés Secoprom et Toscaleo Conseil de l’emprise de l’ancien parking à barrières «République» sert les intérêts de ces sociétés".

Sans nous perdre en commentaires, pour le moment, sur divers points qui nous semblent critiquables, il nous paraît néanmoins opportun de nous laisser aller, à ce propos, à une petite citation:

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Et puisque nous serons amenés à faire appel de ce jugement, de sa réplique, ou du précédent (concernant l'autorisation d'abattage des tilleuls), profitons-en pour rappeler que cette bagarre n'est pas seulement affaire d'efforts et de temps, mais qu'en appel il faut encore pouvoir s'offrir les services d'un avocat...

pour la cagnotte c'est ici

 

Caen, place de la République, joël bruneau maire, SECOPROM, TOSCALEO CONSEIL, laurent chemla (le printemps), malek rezgui (groupe immoblier jean-sedelka), municipales mars 2020

 

 

 

 

dimanche, 24 mars 2019

Quelle place pour la République? ou la retraite laborieuse d'un ancien fonctionnaire municipal...

Caen, vente de la place de la République, centre commercial, Joël BRUNEAU, Sonia de la PROVÔTĖ, Cabinet Bérénice, Gilles GUĖRIN, Guillaume GUĖRIN, SEDELKA-EUROPROM, Michel LE LAN, SIREN 813 214 376, Le Triangle des Crêtes à Bretteville sur Odon, SEPHIE DEVELOPPEMENT SAS, DELPHINE JEAN INVESTISSEMENT, Projet République, projet Sedelka-Printemps, association Yes We Caen, université Rennes 2, IEP Rennes, master Maîtrise d'Ouvrage Urbaine et Immobilière (MOUI), master Gouverner les Mutations Territoriales (GMT), Malek REZGUI, Assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO), Claude JEAN, Sébastien JEAN, Delphine JEAN, Karine JEAN, Laurent CHEMLA, BIENVENU architectes, Jean-Paul VIGUIER

Côté public, côté privé...

On croyait jusque-là que l'idée géniale de vendre à des opérateurs privés la moitié d'une place publique (de la République, pour être précis), pour qu'ils puissent y construire un bon gros centre commercial, avait germé ex nihilo dans la cervelle féconde de candidats aux municipales de 2014, M. Joël BRUNEAU ou Mme Sonia de la PROVÔTĖ, ou encore de l'un quelconque de leurs colistiers...

Erreur! Le site internet officiel de la Ville de Caen nous apprend que ce projet n'a pas attendu, pour faire officiellement son apparition, la dernière campagne des municipales et le conseil municipal du lundi 29 juin 2015, sans compter l'étude complémentaire qui s'imposait paraît-il (confiée en octobre 2015 au Cabinet Bérénice) pour montrer que ce projet permettrait de « renforcer l'activité commerciale de la ville »...

L'idée date en fait de 2012! et procède d'une «réflexion avec les habitants, sur les nouveaux usages à la place de la République (sic)» (serait-ce que la République cherche un remplaçant?).

Voyez par vous-mêmes dans le Calendrier global du projet d'aménagement :

Caen, vente de la place de la République, centre commercial, Joël BRUNEAU, Sonia de la PROVÔTĖ, Cabinet Bérénice, Gilles GUĖRIN, Guillaume GUĖRIN, SEDELKA-EUROPROM, Michel LE LAN, SIREN 813 214 376, Le Triangle des Crêtes à Bretteville sur Odon, SEPHIE DEVELOPPEMENT SAS, DELPHINE JEAN INVESTISSEMENT, Projet République, projet Sedelka-Printemps, association Yes We Caen, université Rennes 2, IEP Rennes, master Maîtrise d'Ouvrage Urbaine et Immobilière (MOUI), master Gouverner les Mutations Territoriales (GMT), Malek REZGUI, Assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO), Claude JEAN, Sébastien JEAN, Delphine JEAN, Karine JEAN, Laurent CHEMLA, BIENVENU architectes, Jean-Paul VIGUIER

extrait de https://caen.fr/projet-republique

 

Un projet à l'étude depuis 2012 ?

Va donc pour 2012, puisqu'on nous le dit. Mais l'idée ne vient sûrement pas des habitants (de quels habitants s'agit-il? à quelle occasion l'idée leur a-t-elle été soumise?, etc.). La formule employée («lancement de la réflexion avec les habitants») indique bien qu'il s'agit d'une proposition (généralement déjà bouclée) faite à un groupe, dans le cadre de ce qu'on appelle habituellement «concertation» (traduction : il est pas beau notre projet?).

On sait en effet depuis toujours chez ceux qui décident qu'il convient de bien cadrer les réflexions souvent brouillonnes du commun des mortels, et on peut dès lors affirmer que les services de la Ville (celui de l'urbanisme en premier lieu) ont nécessairement fourni le cadre strict nécessaire à la fameuse réflexion des habitants.

S'il n'en est pas directement l'auteur, ou un des auteurs, le Directeur du service municipal de l'urbanisme a donc nécessairement eu connaissance en 2012 (ou bien sûr avant) du dossier concernant les nouveaux usages qui pourraient être ceux de la place de la République.

Il se trouve qu'en 2012 le Directeur de l'urbanisme de la Ville de Caen s'appelait Gilles GUĖRIN (Gégé 1er), père de Guillaume (Gégé II), ce dernier Directeur général délégué de SEDELKA-EUROPROM (un des deux promoteurs du centre commercial en cause), et lui-même alors collègue au sein de cette même entreprise de M. Michel LE LAN, ancien directeur de Chambre d'agriculture à la retraite, et futur adjoint aux finances de M. Joël BRUNEAU...

 

D'actifs retraités

Au 1er janvier 2015, M. Gilles GUĖRIN venait d'abandonner son poste à la mairie, mais, suivant en cela l'exemple de M. LE LAN, il n'envisageait pas la retraite comme une rupture avec ses activités antérieures.

Ainsi, quelques mois seulement après avoir laissé ses dossiers à l'hôtel de ville, il créait, le 27 août 2015, sa petite entreprise personnelle (SIREN 813 214 376). Et proposait, à son compte cette fois, ses services en matière d'architecture (pourquoi pas ?), mais surtout d'urbanisme.

Il ne semble pas avoir eu beaucoup de difficultés à trouver des clients; une trentaine d'années à la tête du service de l'urbanisme de la Ville permet évidemment de nouer d'utiles contacts dans le petit monde de l'immobilier.

 

Recrue de choix pour SEDELKA...

Au nombre de ses bons clients, le groupe SEDELKA, évidemment.

On trouve notamment «GGU» (Gilles GUĖRIN, urbaniste) dans l'équipe du projet «Le Triangle des Crêtes» à Bretteville sur Odon, opération d'importance dont le projet émerge officiellement en avril 2016 (extension urbaine de 17,5 hectares, soit 8 ha de zone d'activité pouvant supporter 40 à 50.000 m² de surface de plancher, + 7,5 ha de zone résidentielle devant accueillir 300 à 320 logements).

Une opération nécessitant la mise en compatibilité du Plan local d'urbanisme (PLU) de Bretteville sur Odon, puisque comportant notamment l'ouverture à l'urbanisation d'un espace antérieurement situé en zone N (non constructible). La terre à betteraves, c'est moins cher, évidemment. Et, s'agissant de la mutation en zone constructible, c'est aujourd'hui chose faite depuis l'approbation de la Déclaration de Projet lors du Conseil communautaire de Caen-la-Mer du 27 septembre 2018.

N'oublions pas de préciser que le projet «Le Triangle des Crêtes» est une opération totalement privée, d'une des multiples filiales du groupe JEAN (alias SEDELKA), c'est à dire SEPHIE DEVELOPPEMENT SAS, dont le président n'est autre qu'une autre filiale du même groupe, DELPHINE JEAN INVESTISSEMENT...

Gilles GUĖRIN, Guillaume GUĖRIN, SEDELKA-EUROPROM, SIREN 813 214 376, Le Triangle des Crêtes à Bretteville sur Odon, SEPHIE DEVELOPPEMENT SAS, DELPHINE JEAN INVESTISSEMENT, Malek REZGUI, Assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO), Claude JEAN, Sébastien JEAN, Delphine JEAN, Karine JEAN,

sources: Le triangle des Crêtes, Ouest-France

 

L'ancien Directeur de l'urbanisme

reconverti dans l'immobilier commercial

Mais Bretteville sur Odon n'était pas le terrain de jeux de l'ancien Directeur de l'urbanisme de la Ville de Caen. Il en va tout autrement avec le «Projet République», à Caen cette fois.

Un projet dans les tiroirs depuis 2012 aux dires du site internet officiel de la Ville de Caen, comme on l'a vu plus haut. Mais aussi un projet dans lequel on retrouve Gilles GUERIN, en octobre 2016 (soit moins de deux ans après son changement de casquette), comme « membre de l'équipe du projet Sedelka-Printemps retenu pour la construction d'un centre commercial... ».

Et comme le porte-parole autorisé de cette équipe, puisqu'il est tout seul le 22 octobre 2016 pour répondre aux questions de l'association «Yes We Caen» au Royal Hôtel, place de la République, siège de l'association.

Voir Yeswecaen.fr/22 octobre 2016

On y apprend d'emblée que « le projet République a commencé très en amont. La consultation portait sur la partie ouest de la place de la République. Objectif: construire sans dénaturer le site ». Très en amont? 2012? ou encore avant? Précisons que la partie ouest de la place, c'est la partie de cette place qui n'a pas encore été vandalisée, l'ancien parking aux 50 tilleuls derrière la palissade ; et enfin que l'unique objectif était bien de construire à tout prix (mais pas avec n'importe qui)...

On trouvera en annexe, ci-après, une copie d'écran de ces déclarations de M. Gilles GUERIN à l'association Yes We Caen, et on goûtera sans doute à cette occasion l'appréciation portée par notre ami sur la privatisation de l'espace public, qu'il conviendrait de « relativiser », puisque « Le projet Sedelka-Printemps s'appuie sur des sociétés familiales, implantées à Caen, et vivant sur notre territoire ». Les affaires en famille...

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Repubblica, ti amo...

On trouve enfin sur internet un «Rapport d'étonnement», rendant compte d'un voyage d'études à Caen d'étudiants de l'université de Rennes 2 et de l'IEP de Rennes en novembre 2017, les premiers en master Maîtrise d'Ouvrage Urbaine et Immobilière (MOUI), les seconds en master Gouverner les Mutations Territoriales (GMT).

On y est bien sûr prévenu, page 5, que « notre vision du territoire n'est que partielle et conditionnée par le choix des acteurs rencontrés. Ainsi ce travail n'a pas la prétention de présenter des vérités irréfutables et absolues. Il résulte de rencontres avec des acteurs ciblés sur une période courte de quatre jours ».

Voir: Rapport d'étonnement Caen novembre 2017

En bonne place, au nombre de ces acteurs ciblés, M. Gilles GUERIN « AMO, intervenant sur le projet République », en compagnie de son fils Guillaume, Directeur Général délégué de SEDELKA (la famille), et du patron Malek REZGUI, Président, pour deux heures de présentation de leur mirifique projet de centre commercial, le mercredi 8 novembre 2017 de 16 à 18 heures. Une présentation (Powerpoint?) dont on peut penser, compte tenu de l'absence de tout autre intervenant, qu'elle n'a pas laissé trop de place à la critique. Mais là n'est pas la question...

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La question que se posent, dans leur majorité, les (rares) lecteurs de cette note de blog, c'est : qu'est-ce qu'un AMO ? Réponse : Assistant à maîtrise d'ouvrage. Mais encore ?

 

Amo, amasse, amarré...

« L'assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO) est un professionnel de l'acte de construire. Il a pour mission d'aider le maître d'ouvrage à définir, piloter et exploiter le projet. Il a un rôle de conseil et, ou d'assistance, et de proposition, le décideur restant le maître d'ouvrage. Il facilite la coordination de projet (...). Dans les opérations de construction, il peut être amené à réaliser l'interface entre le maître d'ouvrage et le maître d’œuvre (…) il peut intervenir dès l'identification du foncier jusqu'à l'achèvement de l'opération. La présence d'un assistant à maîtrise d'ouvrage est souhaitable chaque fois que le maître d'ouvrage identifie un risque en matière de pilotage de projet (…) Il participe à la définition des objectifs stratégiques et des besoins fonctionnels et techniques au regard des besoins du maître d'ouvrage. (…) il s'assure de la faisabilité de la mise en œuvre du projet  » (Wikipedia)

Pour en finir avec les notions de base, rappelons aussi que le maître d'ouvrage est la personne (physique ou morale, de droit public ou de droit privé) pour le compte de laquelle est réalisé l'ouvrage. Il en est le commanditaire et celui qui en supporte le coût financier (avec des partenaires financiers ou non).

Quant au maître d'œuvre, c'est la personne physique ou morale (comme un cabinet d'architectes) choisie par le maître d'ouvrage pour la conduite opérationnelle des travaux en matière de coûts, de délais et de choix techniques.

 

L'éminence grise du « Projet République »

Il n'est peut-être pas nécessaire de gloser plus longuement. La place de l'AMO est entre le maître d'ouvrage (ici les familles JEAN-REZGUI et CHEMLA) et le maître d’œuvre (BIENVENU architectes), il intervient dès l'identification du foncier (2012 ou avant ?) jusqu'à l'achèvement de l'opération et participe à la définition des objectifs stratégiques. Ai-je bien compris ?

Bref l'AMO est un personnage très important dans une affaire comme celle du «Projet République», mais aussi un «invisible», dans l'ombre des patrons, et du «grand» architecte (Jean-Paul VIGUIER), associé à cette affaire pour faire taire la piétaille locale de l'architecture et du patrimoine, déjà si prompte à ramper devant le premier Rastignac venu. Quelqu'un qui ne sera jamais vraiment responsable de rien, s'étant mêlé de tout. Et payé pour ça...

 

 

Annexes

Caen, vente de la place de la République, centre commercial, Joël BRUNEAU, Sonia de la PROVÔTĖ, Cabinet Bérénice, Gilles GUĖRIN, Guillaume GUĖRIN, SEDELKA-EUROPROM, Michel LE LAN, SIREN 813 214 376, Le Triangle des Crêtes à Bretteville sur Odon, SEPHIE DEVELOPPEMENT SAS, DELPHINE JEAN INVESTISSEMENT, Projet République, projet Sedelka-Printemps, association Yes We Caen, université Rennes 2, IEP Rennes, master Maîtrise d'Ouvrage Urbaine et Immobilière (MOUI), master Gouverner les Mutations Territoriales (GMT), Malek REZGUI, Assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO), Claude JEAN, Sébastien JEAN, Delphine JEAN, Karine JEAN, Laurent CHEMLA, BIENVENU architectes, Jean-Paul VIGUIER

 

Et enfin, en hommage à tous nos amis Assistants à Maîtrise d'Ouvrage (AMO), une petite chanson d'Umberto Tozzi: « Ti amo » (1978)