lundi, 30 avril 2012
A la pêche à la baleine...
Hortefeux et la meute des honnêtes gens…
« C’est la meute des honnêtes gens qui fait la chasse à l’enfant » (Prévert).
En février 2010, des membres de RESF (Réseau Éducation Sans Frontières) s’alarment du fait que la préfecture d'Indre et Loire interviendrait auprès de directeurs d'établissements scolaires pour que ceux-ci lui fournissent les fichiers Base élèves contenant les noms, adresses et nationalités de ces derniers.
RESF et le collectif Soif d'utopie décident alors d'écrire un communiqué dans lequel ils s'inquiètent de l'usage de ces fichiers par les services préfectoraux. Voici le communiqué en question :
LES BALEINIERS !
Ces chasseurs de mammifères marins, pour arriver à leurs fins, s’en prenaient parfois aux baleineaux pour attirer à eux ’’les parents baleines’’.
Cette technique de chasse aux enfants a eu son heure de ’’gloire’’ pendant une des périodes les plus sombres de notre histoire contemporaine. Les nervis de Vichy ont en effet utilisé les enfants pour pouvoir aider à la déportation de ces derniers et de leurs parents. Il semblerait que certains fonctionnaires préfectoraux, particulièrement zélés, s’inspirent de nouveau de la chasse à la baleine. Actuellement, les fichiers, comprenant la liste des élèves et leur adresse (par exemple Base élèves), sont constitués dans chaque établissement.
Certains fonctionnaires préfectoraux interviennent auprès des directeurs d’établissement pour que ceux-ci leur transmettent la nationalité des parents. C’est illégal ! Il y a de réels soupçons en Guyane, en Ile et Vilaine et en Indre et Loire.
Nous nous inquiétions, dans le contexte xénophobe actuel, de l’usage des dits fichiers. Ne vont-ils pas servir, à travers les enfants, de moyen d’arrêter, de placer en rétention, d’expulser des familles sous prétexte qu’elles n’auraient pas de papiers ? Nous ne pouvons accepter cette chasse à l’homme, cette instrumentalisation des enfants et de leurs enseignants. Aucun être humain ne doit devenir un gibier pour l’Etat
Les procès des « 4 de Tours »
C'est sur la base de la référence au régime de Vichy qu’un certain Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa et ministre de l'Intérieur à l’époque, porte plainte contre 4 militants (les 4 de Tours), pour « diffamation publique contre une administration publique ».
Reporté par 3 fois, pour d’obscures raisons, le procès (en première instance) se déroule le 5 avril 2011 devant le Tribunal Correctionnel de Tours. Le Tribunal relaxe un des 4 militants poursuivis et condamne les trois autres, individuellement, à une amende de 500 euros avec sursis et à verser 300 euros à la partie civile, et, solidairement, à régler 3.000 euros au titre des frais de justice.
Mais les condamnés font appel. La Cour d'appel d'Orléans, dans un arrêt du 10 avril 2012, aggrave les peines des trois camarades déjà condamnés en première instance, et double notamment le montant dû à la partie civile (le Ministère de l'Intérieur), au motif que la procédure fut « longue et difficile » (sic.!).
Ce sont donc désormais 6000 euros dont doivent s'acquitter, solidairement, les condamnés. A quoi il convient d'ajouter 120 euros chacun pour frais de justice, et 300 euros chacun de dommages et intérêts – l'amende de 500 euros chacun étant assortie du sursis.
Les trois condamnés se sont pourvus en Cassation. Mais un pourvoi en Cassation n'est pas suspensif. Il faut donc payer, même s’ils voient dans les peines prononcées une forme de racket dont le but est évidemment de toucher les militants au porte-monnaie, et d’entamer leur détermination à poursuivre leur combat contre l'arbitraire du pouvoir.
Un appel au soutien financier
C'est pourquoi ils lancent avec leurs soutiens un appel pressant à la solidarité, pour que le fardeau financier soit partagé entre tous ceux qui demandent leur relaxe, parce qu’ils partagent leur dénonciation de la chasse aux étrangers, et des moyens qu'elle emploie, rappelant un passé honni.
Voici donc ce qu’ils proposent – au choix, à l'instar de ce qui se pratique dans d'autres luttes collectives qui recourent aux « payeurs volontaires » :
a) Chacune et chacun d'entre vous fait un chèque d'un montant qui peut être très modique (2 ou 3 euros) à l'ordre de « Agent judiciaire du Trésor » (c'est la partie civile, pour qui il faut trouver 6000 euros); vous envoyez ce chèque à Solidaires 37, La Camusière, Maison des syndicats, 18 rue de l'Oiselet, 37550 SAINT-AVERTIN. Une fois la somme atteinte, nos trois camarades déposeront cette multitude de chèques entre les mains de la partie civile, avec ce message: « des milliers de personnes solidaires partagent la responsabilité politique des actes qui sont reprochés à trois militants ».
b) Vous pouvez aussi faire vos dons de façon plus classique à l'ordre de Solidaires 37, et les envoyer à l'adresse ci-dessus. Ils seront ensuite répartis selon les besoins.
Comité de soutien aux 4 de Tours.
Contact : 02 47 61 51 08
Mail : contact@baleiniers.org
Plus d'informations ici: http://baleiniers.org
Et pour ceux qui veulent respirer une bouffée d’air iodé (par ces temps encore irrespirables, pour quelques jours encore ?), une bouffée d’air iodé comme on en peut respirer du côté d’Omonville la Petite, voilà une « Pêche à la baleine » toute fraîche sortie de « Paroles ». N’y manque que la musique de Kosma, et le talent des Frères Jacques…
A la pêche à la baleine, à la pêche à la baleine
Disait le père d'une voix courroucée
A son fils Prosper, sous l'armoire allongé
A la pêche à la baleine, à la pêche à la baleine
Tu ne veux pas aller
E pourquoi donc?
Et pourquoi donc que j'irais pêcher une bête
Qui ne m'a rien fait papa
Vas la pépé, vas la pêcher toi-même
Puisque ça te plaît
J'aime mieux rester à la maison avec ma pauvre mère
Et le cousin Gaston
Alors dans sa baleinière le père tout seul s'en est allé
Sur la mer démontée
Voilà le père sur la mer
Voilà le fils à la maison
Voilà la baleine en colère
Et voilà le cousin Gaston qui renverse la soupière
La soupière au bouillon
La mer était mauvaise
La soupe était bonne
Et voilà sur sa chaise Prosper qui se désole
A la pêche à la baleine, je ne suis pas allé
Et pourquoi donc que j'y ai pas été?
Peut-être qu'on l'aurait attrapée
Alors j'aurais pu en manger
Mais voilà la porte qui s'ouvre, et ruisselant d'eau
Le père apparaît hors d'haleine
Tenant la baleine sur son dos
Il jette l'animal sur la table
Une belle baleine aux yeux bleus
Une bête comme on en voit peu
Et dit d'une voix lamentable
Dépêchez-vous de la dépecer
J'ai faim, j'ai soif, je veux manger
Mais voilà Prosper qui se lève
Regardant son père dans le blanc des yeux
Dans le blanc des yeux bleus de son père
Bleus comme ceux de la baleine aux yeux bleus:
Et pourquoi donc je dépècerais une pauvre bête qui m'a rien fait?
Tant pis j'abandonne ma part
Puis il jette le couteau par terre
Mais la baleine s'en empare
Et se précipitant sur le père
Elle le transperce de part en part
Ah, ah, dit le cousin Gaston
Ca me rappelle la chasse, la chasse aux papillons
Et voilà
Voilà Prosper qui prépare les faire-parts
La mère qui prend le deuil de son pauvre mari
Et la baleine, la larme à l'oeil contemplant le foyer détruit
Soudain elle s'écrie:
Et pourquoi donc j'ai tué ce pauvre imbécile
Maintenant les autres vont me pourchasser en moto-godille
Et puis ils vont exterminer toute ma petite famille
Alors, éclatant d'un rire inquiétant
Elle se dirige vers la porte et dit
A la veuve en passant:
Madame, si quelqu'un vient me demander
Soyez aimable et répondez
La baleine est sortie
Asseyez-vous
Attendez là
Dans une quinzaine d'années
Sans doute elle reviendra
17:38 Écrit par Bruno dans Les exploits du national-sarkozysme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : resf (réseau Éducation sans frontières), pêche à la baleine, régime de vichy, base élèves, brice hortefeux, nicolas sarközy de nagy-bocsa, les 4 de tours, jacques prévert
dimanche, 29 avril 2012
Une ville à habiter ?
Sommaire…
Caen Mag (la voix de son maître) n’arrive pas dans ma boîte aux lettres, mais il m’arrive de le feuilleter (c’est à peu près tout ce qu’on peut en faire) au hasard de mes (rares) passages à la mairie. Voilà donc ce qui m’est apparu à la consultation de la page 2 (sommaire) du numéro d’avril 2012. Entre la photo d’un jeune couple avec enfant, et le dessin d’un visage derrière les barreaux d’une fenêtre ouverte dans la page d’un journal (image se prêtant à toutes les interprétations possibles), ce titre en gras : LOGEMENT, UNE VILLE A HABITER…
Le dessin n’avait certes pas vocation à illustrer la question du logement à Caen, mais la composition même de la page lui assigne cette fonction (on devrait savoir à Caen Mag qu’une maquette fait sens), et puis, après tout, ce dessin peut parfaitement illustrer la situation des mal logés, d’ici et d’ailleurs, comme il peut aussi bien dénoncer les manipulations de la presse (municipale comprise)…
Vérifions la chose, puisqu’on nous invite à nous rendre à la page 18. Il y est question d’un personnage bien connu des caennais, un certain Xavier LE COUTOUR, maire-adjoint en charge de l’urbanisme, du logement, et du renouvellement urbain (j’ai supprimé les majuscules, pour ne pas céder à la démesure). A quoi servirait un magazine municipal s’il ne faisait pas la promotion de nos éminences ?
Xavier pas vu Mirza ?
Le refrain est connu: Caen (intra muros) perd des habitants, et il faut y remédier (pour des questions de ressources fiscales, essentiellement, et rien à voir, ou si peu, avec la question du mal-logement, et du manque de logements accessibles à tous).
Alors, « pour créer des gisements de logements neufs », on bricole tout ce qu’il est possible de bricoler, et en tout premier lieu le plan d’occupation des sols (POS). « Et de nombreux programmes immobiliers ont fleuri. De quoi booster l’offre… ». Pardi, nos amis les promoteurs ne sont pas des ingrats. Si vous leur permettez de tirer un meilleur profit des terrains qu’il leur est permis de bétonner, ils ne se feront pas tirer l’oreille pour vendre plus de mètres carrés à la clientèle solvable existante. Résultats assurés sur le plan quantitatif.
Le commercial de ces messieurs-dames est par ailleurs un bon connaisseur du marché: « La pression foncière sur les T2 et T3 est très forte. Il y a un réel effort à produire pour les développer ». C’est bien connu, les petits logements se vendent plus cher au m². Quant aux familles, on leur promet du locatif social « (notamment en centre-ville) »… Je n’avais pas remarqué la présence massive du logement social (voire très social) en centre-ville. Mais j’ai sans doute raté un épisode. J’ignorais par ailleurs la folle dépense consentie depuis 2008 au profit des bailleurs sociaux : « la Ville leur a versé 2,1 millions d’euros afin de favoriser la construction de logements neufs ». Le prix de deux ou trois logements par an, en près de 5 ans ?
Et revoilà le prêt à taux zéro pour les primo-accédants locataires d’un logement social (c’est vaste et varié comme catégorie…), et l’exonération de taxe foncière pendant 15 ans qui va avec. Le nombre de bénéficiaires en 5 ans ? Top secret. Mais Elodie et Matthieu en ont bénéficié. Et ils sont photogéniques. C’est l’essentiel.
17:07 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caen mag, une ville à habiter, xavier le coutour, locatif social en centre-ville, accession à la propriété
mardi, 10 avril 2012
Enquête publique Porte de Nacre – Péricentre, la modification en quelques images
Depuis la révision du POS (plan d’occupation des sols), approuvée le 11 décembre 2000, l’opposition caennaise d’alors (parvenue aux affaires sous la direction de Philippe DURON au printemps 2008) réclamait à cor et à cris un PLU (plan local d’urbanisme) qui, selon la législation alors applicable, aurait dû être mis en œuvre dès le 1er janvier 2001…
Sans doute est-ce d’ailleurs la raison pour laquelle on avait bouclé ce dossier du POS in extremis, trois semaines avant la date fatidique, avec toutes les conséquences qu’entraînent la précipitation et l’approximation.
Mais les opposants d’hier s’accommodent parfaitement, sous la houlette de Xavier LE COUTOUR à l’urbanisme, de ce qu’ils critiquaient avant leur élection. Voilà 4 ans qu’ils sont à la manœuvre, et ils n’ont rien changé des équipes et des méthodes qui faisaient merveilles sous Jean-Marie GIRAULT, François SOLIGNAC-LECOMTE, Brigitte LE BRETHON et Luc DUNCOMBE.
Encore qu’on puisse attribuer aux deux premiers de nos anciens édiles le mérite d’avoir réalisé en 20 ans l’essentiel des ZAC Folie-Couvrechef, Gardin, Beaulieu-Pépinières, Claude Decaen, et j’en passe. Avec toutes les critiques et toutes les réserves qui s’imposent, bien entendu.
Quant à DURON et LE COUTOUR, quel sera leur bilan dans 2 ans ? Les Rives de l’Orne d’Eiffage et Rufa, dont les bureaux sont semble-t-il promis, pour l’essentiel, à l’accueil des administrations locales (Conseil Général, Communauté d’agglo, etc.) ? DURON (sans D), DUPONT (avec un T, dit aussi Jean-Léonce), et autres décideurs sont gens à ne pas laisser à leurs bons amis (EIFFAGE, RUFA & Co) des milliers de mètres carrés de bureaux invendus sur les bras…
Pour toute question, voir Mme de la GARANDERIE
Après ce bref rappel des données du problème qui se pose à Caen depuis plus de 10 ans, et auquel quatre années de gestion DURON n’ont rien changé (Xavier LE COUTOUR se contentant de bricoler à la demande les règles applicables aux quatre coins du territoire communal), il est sans doute temps de vous donner les éléments qui vous permettront d’imaginer les projets qui pourraient prochainement voir le jour dans cette vieille ZAC de la Porte de Nacre, également baptisée Péricentre…
Mais ne comptez pas sur moi pour vous mâcher le boulot. D’abord je n’en ai pas le temps, et ensuite j’ai perdu le goût de décortiquer des dispositifs, généralement assez tordus, pour un auditoire fort clairsemé qui n’en a que faire.
Alors je vous proposerai seulement un échantillon de ce que vous pourriez découvrir en faisant l’effort de vous déplacer jusqu’à la mairie. Puisqu’on ne trouve nulle part de copie de ce dossier, j’en ai tout simplement photographié quelques pages, les meilleures peut-être, en tout cas celles qui traitent des outils essentiels pour obtenir que le secteur en question retrouve la faveur des gâcheurs de béton : coefficient d’occupation des sols en hausse, emprise au sol en hausse, normes de stationnement allégées, coefficient d’espaces verts rabougri, etc.
(pour agrandir ces photos, si nécessaire, il suffit d'un clic)
23:59 Écrit par Bruno dans Urbanisme et logement | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : caen, zac de la porte de nacre, péricentre, modification du plan d’aménagement de zone, enquête publique, philippe duron, xavier le coutour, jean-marie girault, françois solignac-lecomte, brigitte le brethon, luc duncombe, zac folie-couvrechef, zac gardin, zac beaulieu-pépinières, zac claude decaen, dupont jean-léonce, eiffage, rufa