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jeudi, 22 octobre 2009

Le cauchysme, maladie infantile du radicalisme à la mode de Caen ?


Trois p'tits Tourret puis s'en vont...

Lénine n'est pas mon cousin, et pourtant, au vu des symptômes présentés ces derniers mois par la variante locale du radicalisme (Citoyens à Caen - PRG, et réciproquement), il aurait certainement, comme moi, diagnostiqué une pathologie de type dégénérative, qu'on conviendra (provisoirement) de baptiser « cauchysme » pour sa plus récente manifestation, révélée par l'hebdomadaire Liberté dans son édition du jeudi 15 octobre 2009.

Pascale-CAUCHY-rejoint-les-.jpg

(cliquer pour agrandir)

Une souris verte...

Pascale CAUCHY, conseillère régionale et par ailleurs adjointe de Philippe DURON à la mairie de Caen, y confirme en effet qu'elle rejoint Europe Ecologie, c'est à dire les Verts, et quitte donc le groupe CàC-PRG, puisque CàC, mouvement dont elle faisait partie depuis 1995, n'admet pas la double appartenance... Ou du moins ne l'admettait pas il y a plus de dix ans, époque où Jean-Luc VERET en avait proposé la solution, pour la participation à d'autres scrutins que municipaux (il avait alors quitté CàC pour les Verts, déjà...). Mais les statuts, c'est comme les principes, ça se modifie. Et n'ayant moi-même plus cotisé depuis sept ans au moins, j'ai pu louper quelques épisodes...

 

Brève histoire de Citoyens à Caen

Citoyens à Caen est à l'origine, autour d'André PAYSANT, une machine de guerre anti-MEXANDEAU. Bon, ce n'était pas que cela non plus (et c'est la raison pour laquelle des gens d'horizons assez divers ont pu des années travailler ensemble). Mais de ce seul point de vue, ce fut très efficace (échecs de la gauche aux municipales de 1995 et 2001). Revenons en 1995. Réunis à Asnelles à la veille des municipales pour mettre au point liste et programme, les futurs colistiers d'André PAYSANT n'apprennent qu'alors qu'il a finalement choisi de se présenter à... Cherbourg, qu'il leur faut se choisir une autre tête de liste, et qu'il propose pour le remplacer Xavier LE COUTOUR. Et voilà ce dernier en selle...
Six ans plus tard, après une fusion des petites listes (dont CàC) avec le PS, et un nouvel échec face à Brigitte LE BRETHON, Citoyens à Caen décide de s'accoupler au PRG, pour sa soi-disant « audience nationale ». Alain TOURRET est alors, pour quelques mois encore, député de Vire. Il est depuis (pour quelques mois encore ?) un des nombreux vice-présidents du Conseil Régional. Et surtout maire de Moult, ce qui est déjà beaucoup... C'est sans doute à l'occasion de cette alliance que Citoyens à Caen a perdu un peu de son âme (disons de son originalité, de ses illusions, de sa capacité à faire illusion), perdu aussi quelques militants réfractaires au radicalisme mou (voire franchement flasque), ... et gagné quelques strapontins (aux régionales de 2004, et aux municipales de 2008).


La somnolence, stade ultime du radicalisme

A l'époque de la fusion avec le PRG (qui n'était pas une fusion nous assurait-on, chaque partie devant paraît-il garder une certaine autonomie), CàC présentait au moins l'avantage (pour le PRG) d'une présence et d'un capital de sympathie sur Caen. L'apport du PRG n'était guère qu'une étiquette, une marque de fabrique, un souvenir (celui des Rad-Socs d'avant-guerre, suffisamment nombreux pour faire et défaire les ministères, mais sans religion bien précise). A Caen comme ailleurs, cela faisait belle lurette que les radicaux (du PRG) n'existaient plus que sur le papier, et faisaient l'appoint sur les listes PS (ce qui explique la présence de Jean-Louis TOUZE dans l'opposition -ô combien modérée- à Jean-Marie GIRAULT et Brigitte LE BRETHON). Belle affaire donc pour le PRG que cette OPA sur CàC. Mais les mauvaises habitudes, c'est contagieux, et l'ensemble CàC-PRG sombra rapidement dans la somnolence radicale, épisodiquement troublée par les tirades vibrantes et creuses des campagnes électorales.


De la somnolence au coma...

Vu de l'extérieur, l'affaire est peut-être plus grave encore, et on peut se demander si Citoyens à Caen n'est pas aujourd'hui en état de mort cérébrale, comme son compère le PRG dont le coma prolongé n'augure rien de bon.
On en cherchera des signes dans les manifestations extérieures de ces deux entités. Qui a entendu parler à Caen de la diffusion du moindre tract,  émanant de CàC ou du PRG, sur quelque sujet que ce soit ? Ce ne sont pourtant pas les sujets de préoccupation et de mécontentement qui manquent: licenciements, chômage, grande pauvreté, logements décents non accessibles à une part de plus en plus importante de la population, atteintes incessantes aux libertés, mainmise des copains et des coquins sur tous les rouages de la société, et j'en passe. Qui a entendu parler de la moindre réunion publique organisée par l'une ou l'autre de ces (très discrètes) organisations ? Personne...


« Caen à gauche »

Si cela avait été le cas, elles auraient assurément annoncé cette réunion, ou publié ce tract, sur leur site internet commun, crânement intitulé « Caen à gauche ». S'il arrivait que des gens « de droite », inquiets de quelque possible mouvement d'humeur populaire, viennent consulter les écrits de cette bande d'agitateurs, en quête de quelque signe annonciateur, ils seraient tout de suite rassurés. Pas un mot, pas un geste des mois durant. Le dernier billet publié date du 5 mars 2009. Des voeux tardifs de nouvelle année, et les bonnes résolutions qui vont avec...

http://www.caen-a-gauche.com/index.php?option=com_content...

http://www.caen-a-gauche.com/index.php?option=com_content...

On peut poursuivre la visite par les bas côtés: la rubrique « nos élus » est instructive. On y trouve (encore) Pascale CAUCHY, Xavier LE COUTOUR bien sûr, et Jean-Louis TOUZE. Point à la ligne. Le groupe Citoyens à Caen - PRG n'annonçait-il pas fièrement, dans le n°  91 de Caen-Magazine (septembre-octobre 2008), qu'il comptait 9 élus ? Où sont les 6 autres ? Serait-ce qu'à Citoyens à Caen l'élu de base, simple conseiller municipal, compte pour du beurre ? On mesure à cette aune quel prix on doit y accorder à l'avis du citoyen de base, malgré tous les discours sans conséquence qu'on y tient à ce sujet...

caen mag n 91 sept-oct 2008.pdf

Voilà la coquille vide que Pascale CAUCHY quitte à son tour.Est-ce seulement « pour changer d'épicerie », comme l'écrit le préposé aux potins de Liberté, trop heureux de pouvoir sans risque rapporter une vacherie ? Est-ce pour courir au secours de la victoire, comme il le laisse encore entendre ? Nul ne sait. Tendez l'oreille, le séisme est imminent. Alain TOURRET (présenté comme le « patron » de Citoyens à Caen) n'a-t-il pas déclaré que « La politique n'est pas une aventure individuelle mais un choix collectif ». Bigre!

 

 

 


Commentaires

Bonjour Bruno
Je me permets de t'adresser le texte que j'ai envoyé à la presse pour expliquer pourquoi je rejoins le rassemblement Europe Ecologie......A bientôt ?




Aujourd’hui les phénomènes dus aux changements climatiques sont cruciaux, Les conséquences qui existent depuis déjà longtemps dans les pays du sud arrivent dans les pays du nord : inondations en Asie, sécheresse en Afrique mais aussi en Californie, en Australie, tempêtes, montée du niveau de la mer, famines, déplacements de population, réfugiés climatiques. Ces crises frappent d’abord les plus pauvres partout dans le monde.

Il est donc nécessaire et urgent d’agir, chacun dans sa sphère d’influence et collectivement.

Nous avons, nous élus, une responsabilité historique. Nous sommes à un moment unique de l’histoire de l’Humanité, elle est pour la première fois confrontée à sa survie. Personne ne peut dire aujourd’hui comment nous vivrons dans 50 ans mais ce qui est certain c’est que nous allons vivre une période de mutations. Les politiques ont le devoir de prendre position sur ces mutations, nous devons construire les moyens de l’adaptation aux conséquences des bouleversements climatiques. Il y a un risque supplémentaire, celui que la démocratie s’efface. Pour lutter contre ce risque, il nous faut être acteurs, effectuer les changements en veillant à plus de justice sociale avant qu’ils nous soient brutalement imposés. Et il ne s’agit pas seulement d’une révolution technique. La technique ne viendra pas réparer les plaies de la planète et ne fera pas les choix à notre place. Ce qui doit changer c’est notre manière de penser, de nous représenter la place des sociétés humaines sur une planète dont nous avons largement exploité les ressources.

Bien sûr, les gestes écolo individuels sont importants, mais ils ne suffiront pas. Il faut faire des choix collectifs, négociés et concrets. Il s’agit bien d’inventer ensemble d’autres façons de vivre, de se tourner vers d’autres ressources immatérielles, humaines. Les politiques ont bien une responsabilité dans ce processus. Le rôle de l’élu est d’anticiper, de choisir et d’accompagner les changements. Et ceci devront être radicaux : dans le domaine de l’énergie, de la consommation, des transports, de l’éducation, de l’agriculture, des relations internationales, du partage des richesses…

C’est pour toutes ces raisons que je souhaite rejoindre le rassemblement d’Europe écologie. C’est le bon moment : d’abord par ce que plus tôt, ce rassemblement n’existait pas et qu’il me semble qu’il doit y avoir en région un relais de la dynamique exprimée au moment des élections européennes.

Chaque collectivité est concernée, tout ne viendra pas de l’Etat ou de l’Europe, au contraire. La région est l’échelon pertinent pour penser le développement autrement, elle a les compétences pour cela.

Enfin ce rassemblement doit permettre aussi l’expression du volontarisme des citoyens et faire comprendre à la future équipe, élue à la région que la population attend ces décisions courageuses.
.
Cette démarche, attendue par nos concitoyens doit permettre la victoire de la gauche en 2010. Une gauche qui doit prendre en charge de manière forte les questions écologiques et sociales, sans tergiverser : maintenant et résolument.

Cette participation au rassemblement des écologistes constitue, selon moi, l’espoir d’y parvenir.

Écrit par : cauchy pascale | lundi, 26 octobre 2009

Salut Pascale, et merci pour ta petite visite.
Je t’aurais volontiers répondu ailleurs que sur ce blog, mais je ne suis pas sûr que ton adresse électronique soit toujours la même, il y a si longtemps que nous n’avons pas échangé de nouvelles. Peut-être me permettras-tu aussi de souhaiter bonne chance à la liste Europe-Ecologie pour les régionales de mars prochain ? D’après Ouest-France de ce mardi, tu serais d’ailleurs pressentie pour être la tête de liste dans le Calvados ? Je ne serais pas fâché (et je ne suis assurément pas tout seul dans ce cas) de voir les instances régionales un peu plus vertes que gris-rose. La Hague et Flamanville ne sont en effet qu’à une petite centaine de kilomètres de chez nous, et la future ligne THT fait un tabac chez nos voisins manchots...
J’ai aussi reçu ces derniers jours un courrier m’invitant à participer les 27 et 28 novembre à votre convention régionale au moulin de Bully. Tout cela est fort sympathique, mais je suis pas adhérent chez les Verts (pas plus qu’ailleurs), et cela seul m’interdirait d’y être présent autrement qu’au titre de simple observateur.
Je ne suis d’ailleurs pas très au fait des questions écologiques. Enfin pas plus que tout un chacun (car il faudrait être sourd et aveugle pour échapper au déferlement médiatique sur ces questions, depuis l’élection du petit Nicolas, à laquelle n’est sans doute pas étrangère l’opportune réapparition de M. Hulot, qu’on croyait en vacances).
Je partage, comme bien des gens, l’essentiel des préoccupations que tu exposes dans ton message (il est d’ailleurs bien possible que j’aie voté Dumont -René, pas Laurence- il y a déjà quelques décennies, et j’ai même figuré -à la 33ème place sans doute- sur une liste écolo emmenée par un certain Viot -ou Josette Bénard- aux municipales de 1983...). Oui l’Afrique, par exemple, est mal partie (le colonialisme, et le fonctionnement des marchés agricoles mondiaux n’y sont pas pour rien), oui le réchauffement climatique... Mais ce n’est pas ma spécialité. Je me limite à ce que je sais faire, et si j’ai changé mes fenêtres, qui dataient des années 50, c’est parce que j’ai enfin trouvé, au bout de 20 ans, les quatre sous qui me manquaient pour le faire (à ce propos, je tiens à dire que la fiscalité dite « écologique » a d’évidents effets pervers, puisque ceux qui sont aidés sur fonds publics -pour isoler leur maison, ou l’équiper en production d’énergie durable- sont ceux qui ont un minimum de moyens, les plus démunis étant les plus mal et les plus chèrement chauffés, et le restant).
Ce que je sais faire, quant à moi, ce n’est pas sauver la planète (je veux bien donner un coup de main, évidemment, mais bon...). Ce que je sais faire, c’est, dans le domaine bien étriqué des règles et autorisations d’urbanisme, ou des cessions de terrains aux constructeurs privés, par exemple, débusquer les petites (et grosses) arnaques dissimulées sous les phrases creuses et les projets toujours séduisants.
Ce que je sais faire aussi, malgré ma mémoire qui flanche, c’est mettre en regard les principes qu’on affirmait naguère haut et fort, et les réalisations concrètes.
Voilà pourquoi je me suis posé la question de ce qui restait de Citoyens à Caen (substance, action et principes), à l’occasion de l’article de Liberté annonçant ton départ chez les Verts.
Qu’en reste-t-il donc ? Tu ne nous le dis pas (ce n’est sans doute pas le moment).
Un jour peut-être ?
Bien cordialement.
Bruno

Écrit par : Bruno HERGAS | mercredi, 28 octobre 2009

Bonjour Bruno
enfin je prends le temps d'aller te rendre visite sur ton blog qui m' a foi a retenu toute mon attention et surtout tout mon intérêt , surtout cet article que je rangerai dans la rubrique " chroniques d'une mort annonçée de citoyen à Caen".
J'y suis toujours adhérente , naive?, non remontée contre un certain paternalisme regne au sein de CAC , alors que ce mouvement est sensé être le lieu de toutes les expressions. Et comme je ne sais pas me taire je me suis vue infligée un avertissement et une demande de respect d'omerta qui s' est imposé de lui même entre les élus de CAC et les membres .
Tu penses bien que je ne respecte absolument pas cette mise au silence . Etant sourde moi même ne pas saisir les tenants et les aboutissements des décisisons me révolte . Samedi 23 janvier a eu lieu une réunion pour une mise au point de ces dissidences et notement des explications quant à la nouvelle position de Pascale Cauchy . Position que je respecte a laquelle probablement j' adhere . Et c'est justement une occasion pour CAC de se réveiller de cette léthargie dans laquelle CAC est plongé dés le lendemain des résultats des municipaux .
Naive ? , peut être n' est ce pas l' occasion de saisir une opportunité de raisonner autrement que les bipolaires politique s(UMP et PS) de voir et de se poistionner .
l' écologie est une certaine idée de mieux recadrer la société et pour éviter le piège d' une manipulation politique les citoyens ont probablement là l' occasion de rebondir .
Mais a voir la liste des personnes qui s' y représentent je vois là effectivement une tendance carrieriste des uns et des autres . Mais je continue de rêver et de ruer dans les brancards . J' ai la prose moins facile que la tienne mais au moins de te lire me mets du baume au coeur car j' ai eu peur d'être la seule a penser que CAC est un mouvement en grands soins palliatifs . A quoi? pourqui? pour quoi?
a suivre......................
bien cordialement
Véronique

Écrit par : Veronique Fourmeaux | mardi, 26 janvier 2010

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