dimanche, 21 novembre 2010
Miss France 2011, trente trois luronnes à l’abbaye aux Hommes…
Les filles de Thespios, par Gustave Moreau
Membre éminent –voire proéminent– de la fédération calvadosienne du Parti Socialiste, notre maire Philippe DURON accueillait hier soir en son monacal hôtel de ville 33 luronnes, prétendantes au titre de Miss France 2011. Au nombre d’icelles, certes moins nombreuses que les filles du roi Thespios, une Miss Normandie, petite-nièce de l’ineffable Valéry Giscard d'Estaing (lui-même membre de l’Académie Française, et auteur en 2009 d’un roman inoubliable et torride: « La princesse et le président »).
Mais Philippe était en retard. Pour éviter à tout ce petit monde de faire trop longuement le pied de grue, son adjoint Jean-Louis TOUZE eut le redoutable honneur de le suppléer, au pied levé. Par un discours de bienvenue convenu, comme l’assure le plumitif de service dans l’orgasme de presse local. Un exploit à sa mesure, merci Jean-Louis.
Il convenait en effet de s’économiser, car jusqu’au soir de l'érection, le programme est bigrement chargé. Un clip télé doit être tourné, pour TF1 bien entendu, qui mettra notre ville (et, n’en doutons pas, le premier de ses représentants, comme on dit dans le porte à porte) à la sauce strass-paillettes de la chaîne du groupe Bouygues. Le socialisme municipal a dû s’enfuir par la porte de service…
C’est d’ailleurs Alain DELON qui présidera au Zénith le "jury" chargé de désigner la Blanche Neige 2011. DELON, quelqu’un de connu pour ses prises de position progressistes, et son attachement à notre beau pays (sauf questions fiscales, bien entendu). Il se trouvera sans doute des gens pour payer 32, 42 ou même 52 € le droit d’assister à cette guignolade commerciale. Et d’applaudir à la demande…
On l’aura compris, le goût immodéré de nos édiles pour tout ce qui brille et chatoie sous les sunlights m’exaspère (c’est la même chose en matière d’architecture ou d’urbanisme: se faire mousser en faisant, soi-disant, venir à Caen les vedettes du moment, quand ce seront évidemment leurs collaborateurs qui feront le boulot, avec ni plus ni moins de talent que les régionaux de l’étape, mais pour plus cher, n’en doutons pas). Car ce qui compte, n’est-ce pas, c’est ce qui est écrit sur l’étiquette, sur l’emballage… L’important, ce n’est pas ce qu’on dit. L’important, c’est qu’on en cause…
Le huron nu dans la Rance...
Tout ce vacarme autour du vide m’a tout naturellement conduit à envisager une petite cure, basée sur la revigorante lecture de ce bon vieux Voltaire. Et plus précisément sur la lecture de ce petit conte (ou roman), étiqueté philosophique, qu’est « L’Ingénu, histoire véritable tirée de manuscrits du Père Quesnel », publié à Genève en 1767.
L’abbé de Kerkabon et sa sœur, qui habitent la région de St Malo, recueillent un jeune huron, venant du Canada sur un bateau anglais, et qui n’est autre que leur neveu. Ce huron est parfaitement ignorant des us et coutumes du monde qu’il découvre, mais plein de bonne volonté et d’une rare franchise (un bon sauvage en quelque sorte). Ses hôtes s’empressent bien sûr de convertir cet "ingénu" au catholicisme, mais sa rigueur intellectuelle ne va pas leur rendre la tâche facile…
Vient le jour du baptême, cérémonie à laquelle ont été conviés tous les notables de la région (fin du chapitre III). Mais le huron a disparu…
On en est là au début du chapitre IV, car notre huron discute point par point le dogme et les rites, qu’il juge non conformes aux textes fondateurs qu’on lui a fait lire.
Il cédera pourtant (mais pas aux arguments de ses contradicteurs), et tout finira par force libations, et propos de table…
« Toutes les dames baissèrent les yeux, et jugèrent à la physionomie de l’Ingénu qu’il était digne du saint dont il portait le nom. »
A commencer ses douze travaux par le treizième, notre Hercule a certes encore du pain sur la planche, ne serait-ce qu’aller nettoyer les écuries d'Augier, à Deauville. Ou ramener au bercail le troupeau de bœufs du géant Géryon, en limitant les pertes dues aux mauvaises rencontres, comme celles de Charybde et de Scylla.
Vivant DENON
Pour information:
« La princesse et le président », de Valéry Giscard d'Estaing : nombreux exemplaires neufs (pour 8 € seulement), ou d’occasion, en stock sur Amazon.
00:08 Écrit par Bruno dans Affaires municipales | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : miss france, philippe duron, valéry giscard d'estaing, la princesse et le président, jean-louis touze, tf1, bouygues, alain delon, voltaire, l’ingénu, les 50 filles du roi thespios, hercule, les écuries d’augier
mardi, 16 novembre 2010
Raccourcis télévisuels…
On recherche: deux hommes de paille
(un grand, un petit), pour tirage au sort.
(Pierre Dac)
Etranges lucarnes :
Pétain le lundi, Sarko le mardi.
Regarder la télé, c’est pas interdit. Surtout quand ça en vaut la peine. C’était le cas ce soir, sur France 3, avec un documentaire de Serge de Sampigny : « Pétain, un héros si populaire »…
Verdun, le sauveur de la France, l’ambassade d’Espagne sous Franco, la révolution nationale, le statut des juifs, Montoire, travail, famille, patrie, milice, et j’en passe...
Bon, mais demain soir (mardi 16 novembre 2010, pour être précis), ce sera chez moi écran noir. J’aime pas les redites.
J’irai plutôt farfouiller sur la toile à la recherche de documents comme celui-ci :
http://storage.canalblog.com/13/65/127650/8620113.mp3
Ou encore relire quelques pages de cet excellent journal qu’est Fakir, comme cette « revanche des collabos », dont je vous laisse l’adresse :
http://www.fakirpresse.info/articles/352/la-revanche-des-collabos.html
Et pour finir, un peu de propagande vichyste (faut bien rigoler de temps en temps) :
http://www.youtube.com/watch?v=A4GjFUP_QbQ&feature=related
00:01 Écrit par Bruno | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pétain un héros si populaire, sarkozy, pierre dac, fakir, la revanche des collabos