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mercredi, 26 août 2009

Août 2009, l'association BAN ASBESTOS FRANCE interpelle le directeur du CHU sur l'exposition à l'amiante du personnel et des malades...

...la sous-évaluation des risques, la non-exécution des travaux obligatoires prévus en 1997, l'urgence qu'il y a aujourd'hui à entreprendre, sans délai, les travaux prévus par le schéma directeur de 2007...

Quelle différence peut-on faire

entre le CHU de Caen

et le porte-avions Clémenceau ?

Répondre « aucune » ne serait manifestement pas sérieux. Il est bien évidemment impossible de se débarrasser du CHU en l'envoyant se faire désamianter, en toute discrétion, sur les côtes de quelque lointain pays du tiers-monde...  


Depuis plus de trente ans...

Le CHU de Caen est en service depuis plus de 30 ans. Trente ans, comme les 5 mandats successifs de Me Jean-Marie GIRAULT, de droit président de son conseil d'administration en sa qualité de maire de Caen (de 1971 à 2001), comme ses successeurs, Brigitte LE BRETHON (de 2001 à 2008) et Philippe DURON aujourd'hui. Trente ans qu'on sait que le CHU est truffé d'amiante (175 000 m² de locaux amiantés). Trente ans (au moins) qu'on sait que ce produit, aujourd'hui interdit, est extrêmement dangereux et sournois (micro-fibres, bien plus fines qu'un cheveu, susceptibles de se balader dans l'air pulsé d'un immeuble climatisé). Trente ans que cela se dit et s'écrit, comme déjà dans ce n° 10 du « Croquant » (le journal qui a la dent dure) daté de Février 1979, en grande partie consacré au CHU (pages 13 à 22): « Il y a des couches d'amiante avec tous les inconvénients que cela comporte: une teneur en amiante dans tout l'air du CHU » (page 14).

Croquant-n°-10-CHU.jpg


Aux temps héroïques de la lutte
pour l'interdiction de l'amiante (digression)

Dans les années 1975-1980, la lutte contre les méfaits de l'amiante était aussi vive qu'était assourdissant le silence du pouvoir et des médias à ce sujet. Le même « Croquant » (collection consultable à la bibliothèque municipale) lui consacre un dossier dans ses numéros 4 et 5 de mars-avril et mai 1978. Les infos viennent de Jussieu, des militants écologistes de la région de Condé sur Noireau, et des syndicalistes de FERODO. La mono-industrie de l'amiante dans la vallée du Noireau en fait alors la vallée de la mort, à plus ou moins longue échéance (d'asbestose, de mésothéliomes, et autres pathologies liées à l'inhalation et à l'ingestion de poussières). Mais le lobby de l'amiante est encore tout puissant, et le chantage a l'emploi fort efficace...


BAN ASBESTOS FRANCE dénonce les 12 ans de retard
pris dans l'application de la réglementation

La donne n'est plus la même aujourd'hui. Des réglementations extrêmement rigoureuses ont été promulguées. La présence d'amiante a été recherchée, notamment dans les bâtiments publics. Des diagnostics ont été posés. Certains bâtiments, et non des moindres (comme une énorme tour, à Nantes, hébergeant diverses administrations) ont depuis longtemps été évacués, et détruits quelques années plus tard. Pas le CHU.
L'association BAN ASBESTOS FRANCE, membre du réseau international Ban Asbestos Network, et animée par d'incontestables scientifiques, rappelle (dans un communiqué du 19 juin 2009 consultable en cliquant sur le lien ci-après), qu'au CHU le diagnostic obligatoire de 1997 « classait les flocages mous en niveau 3: "très dégradés, travaux obligatoires dans un délai d'un an", et note que « 12 ans plus tard, ces flocages sont toujours en place et plus dégradés que jamais. Comble d'ironie, le CHU, institution spécialiste notamment des pathologies liées à l'amiante, baigne lui-même dans l'amiante, et n'a toujours pas engagé la mise en application effective de la réglementation émanant pourtant de son Ministère de tutelle (santé)... »

BAN ASBESTOS CHU communique 19-06-2009.pdf


« Les occupants des lieux sont exposés à la fibre mortelle »

Il aura fallu la grève de la faim de protestation d'un technicien de sécurité (qui connaît le CHU -et ses tares- comme sa poche, pour y avoir été présent dès sa construction) pour que BAN ASBESTOS intervienne dans ce scandale par le communiqué qu'on vient de lire. L'association, par une lettre du 3 août adressée au Directeur du CHU (voir lien ci-dessous), semble ne pas vouloir en rester là, et pose maintenant la question de la « mise en danger d'autrui (telle que le Code Pénal la définit ».
Faute (enfin) d'une action concrète après tant de parlotes, et de temps perdu, la question de l'amiante à l'hôpital se réglera-t-elle un jour à la barre du Tribunal Correctionnel ?  

CHU CAEN BAN ASBESTOS FR 03-08-2009.doc



Vidéos sur la question de l'amiante au CHU, consultables sur internet:

A partir du lien suivant:

http://video.google.fr/videosearch?hl=fr&q=%22chu%20c...

vous aurez le choix entre 4 vidéos montrant notamment la présence d'amiante dans les locaux:

"Horreur dans les ascenseurs" (4mn24)

"Caprices de la direction au CHU de Caen" (2mn03)

"Photos CHU de Caen (4mn25)

"CHU Caen, amiante, flocage…" (36mn16)


et accès à l'enregistrement de 3 journaux de FR3 Basse-Normandie

"Amiante CHU de Caen" (16 février 2006, 5mn54)

"Bientôt le désamiantage…" (29 mars 2007, 1mn43)

"Vers une reconstruction ?" (17 octobre 2008, 1mn54)

 

Voir aussi (liens non actifs, dommage !)

http://www.amiante-force-ouvriere.com/2009/06/greve-de-la-faim-contre-lamiante.html

http://www.amiante-force-ouvriere.com/2009/06/creteil-un-etage-du-tribunal-ferme.html

Signalons encore ce dernier article du 23 octobre 2007, dans lequel il est question de la mise en examen d’un médecin du travail en retraite:

http://www.lepost.fr/article/2007/10/23/1040704_un-medeci...

 

 

 


mardi, 25 août 2009

La construction d'un « pôle commercial » quai Amiral Hamelin (projet Apsys) et 5 révisions simplifiées au programme de deux enquêtes publiques qui se dérouleront de début septembre à début octobre...

Amateurs d'enquêtes publiques,
le maire vous gâte en septembre...

 

Lors du conseil municipal du lundi 27 avril dernier, et alors que Mme BOUET-MANUELLE, Commissaire-Enquêteur, n'avait pas encore rendu son avis sur le projet de modification n° 3 du POS (et son rapport sur l'enquête publique qui lui avait été consacrée du 14 février au 16 mars 2009), l'adjoint au maire Xavier LE COUTOUR, délégué à l'urbanisme et au logement, présentait déjà son projet de 5 « révisions simplifiées » et la création d'une ZAC. Un homme pressé décidément. Mais la précipitation n'est pas toujours bonne conseillère. Chi va piano, va lontano.


Cinq « révisions simplifiées »...

Les zones concernées allaient de la Guérinière (ancien collège Guillaume de Normandie face à la tour Darty) aux maisons HLM du Clos Joli sur l'avenue Georges Clémenceau (+ une partie des terrains libérés du CHR), de la rue de la Masse (près du canal) en passant par les Rives de l'Orne et par l'implantation d'équipements sur la pointe de la Presqu'île.
C'est sur le bien-fondé de ces cinq « révisions simplifiées » que les Caennais sont appelés à s'exprimer lors de l'enquête publique organisée du 7 septembre au 8 octobre inclus, à la mairie (salle du scriptorium), ou dans les mairies de quartier de St jean Eudes et de la Guérinière, où ils pourront également rencontrer, aux dates et heures précisées dans l'arrêté ci-joint, le Commissaire-Enquêteur, Madame Catherine de la Garanderie.


« Pôle commercial » quai Amiral Hamelin

C'est à l'occasion d'une autre enquête publique, qui se déroulera cette fois du 4 septembre au 5 octobre inclus (à la mairie uniquement, salle du scriptorium), que les Caennais pourront prendre connaissance du dossier de demande de permis de construire présenté par la SCI « Les Rives de l'Orne » (projet de construction d'un « pôle commercial » quai Amiral Hamelin), et consigner éventuellement sur le registre ad hoc « leurs appréciations, suggestions et contre-propositions ».
La SCI « Les Rives de l'Orne » (SIREN 493 452 908), au capital social symbolique de 1000 euros, est, faut-il encore le préciser, une filiale du groupe APSYS, et n'a d'ailleurs d'autre gérant que la SAS Foncière APSYS, elle-même représentée par M. Maurice BANSAY, dirigeant du groupe et de ses filiales.


Un homme d'expérience

M. BANSAY n'est pas un néophyte en matière de centres commerciaux. Sur ce créneau, il semble avoir fait de bonnes affaires en Pologne après l'effondrement du régime post-stalinien (APSYS-POLSKA), mais il n'est pas non plus inconnu au Luxembourg, avec son « Apsys Investment Sarl », domiciliée à Luxembourg City (12 rue Léon Thyes), et surtout en Italie.
A la tête d'une société TREMA, il y construisait en 1993 à Grugliasco (banlieue populaire de Turin) « il più grande centro commerciale italiano ». Qualifiée de « shopville » par le journaliste de la Repubblica, la chose était la copropriété (avec TREMA) de l'Euromercato-Standa, société du groupe Fininvest, propriété à plus de 90 % de Silvio BERLUSCONI et de sa famille.


L'affaire de Grugliasco

Ce n'est pas la possible qualité du « concept » qui à l'époque a retenu l'attention de la justice et de la presse italienne, mais bien plutôt  « l'arrosage - tous azimuts - de la classe politique turinoise. Deux milliards de lires destinés à faciliter un très gros marché de centre commercial. Un scandale qui devait entraîner l'audition du "cavaliere", Silvio Berlusconi, le 19 avril 1994 » (source Bakchich.info/article1772.html). Bien entendu, pour les Italiens compromis dans cette affaire de corruption, c'étaient les Français les coupables (« ... due miliardi di tangenti che i franchesi stavano pagando a politici e amministratori locali », la Repubblica 27 avril 1994). On trouvera en annexe les liens permettant  d'accéder à 5 articles de la Repubblica traitant de cette affaire, datés de novembre 1993 à avril 1994. Cette histoire ne sera apparemment jamais tirée au clair. Personne n'ignore comment Berlusconi s'y est pris pour échapper aux multiples poursuites engagées contre lui...


Apsys bien ordonnée...

Tout cela est de l'histoire ancienne, et n'a bien entendu rien à voir avec la réalisation chez nous du Disneyland commercial d'Apsys (à la place des anciens centre de tri postal et poissonnerie). Profitez-en quand même pour aller voir sur internet ce qu'en disaient Philippe DURON et ses colistiers avant de décrocher le gros lot aux municipales. La campagne électorale passée (et ses promesses qui n'engagent que ceux qui veulent bien y croire), on est maintenant copains comme cochons. A l'occasion de la modification n° 3 du POS (points 2 et 8 modifiant in extremis les règles de constructibilité des secteurs UAd et UEb), l'adjoint Xavier LE COUTOUR a même eu l'extrême obligeance de consentir à Apsys et consorts un troisième bricolage de la règle du jeu (un possible « dépassement de 1,50m maximum pour permettre la réalisation de locaux techniques » inséré à l'article UA10 du règlement). Il est vrai que les hauteurs d'immeubles qu'Apsys et consorts étaient autorisés à construire n'étaient que de 26m en façade, 29m en zone centrale, et de 36m le long des voies SNCF). C'était encore « un peu juste », n'est-ce pas ?...


Trois commissaires-enquêteurs pour Apsys

J'en finis avec mes histoires d'enquêtes publiques, pour ceux qui comptent faire le déplacement (et dont je ne blâmerai pas le bel enthousiasme, ni peut-être le soupçon de naïveté qu'il traduit). Pour le projet d'APSYS, vous aurez droit à une Commission d'enquête composée de trois membres: M. Jean-Louis FAURE, Mme Aude BOUET-MANUELLE (pilier des enquêtes publiques en matière d'urbanisme à Caen de 1999 à nos jours), et M. Alain MANSILLON, trop modestement présenté comme un simple cadre bancaire à la retraite, alors qu'il a fort longtemps présidé aux destinées du groupe Caisse d'Epargne dans notre région.
Aurait-on donc prévu une forte affluence, beaucoup d'observations sur les registres, ou encore un rapport difficile à rédiger ?

 

 

Enq-pub-Liberté-20-08-2009.jpg

 

Compléments d'info:

http://www.bakchich.info/article1772.html

 

La Repubblica:

http://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubbli...

http://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubbli...

http://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubbli...

http://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubbli...

http://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubbli...

 

Ouest-France 6 février 2009

http://www.ouest-france.fr/2009/02/06/caen/Le-projet-Rive...

 

Magazine Municipal septembre - octobre 2006

http://www.ville-caen.fr/infos_mairie/info/CaenMag/Preced...

 

 

 


lundi, 24 août 2009

Miel de Caen...


Les abeilles du Bourg-l'Abbesse


Sic tua Cyrneas fugiant exmina taxos...          
Oh ! puissent tes essaims éviter l'if de Corse...

(Les Bucoliques de Virgile, traduction de Paul Valéry,
Oeuvres Tome 1, Ed. de la Pléiade, p. 274-275)


Le marché du dimanche, place Courtonne, est une de ces fêtes populaires spontanées telles que ne pourraient rêver d'en organiser ceux qui ont reçu mandat de gérer, au nom de leurs concitoyens, la banalité du quotidien, et ce qui permet d'en oublier un moment la dureté. Il n'est plus sûr moyen, en effet, de s'assurer aujourd'hui une existence politique, que par l'invention d'une fête. La Fête de la Musique et la carrière de son promoteur en sont un bel exemple. La recette n'est pas nouvelle (« Du pain et des jeux »), mais l'exercice n'est pas sans risque. Rendez-vous pour en juger à la Fête du Port, rebaptisée Fête de la Presqu'île, les 12 et 13 septembre prochains...


Des ruches rue Manissier...

Mais revenons place Courtonne, sous le beau soleil de ce dimanche 23 août. On trouve de tout sur ce marché, mieux qu'à la Samaritaine, ce qui en fait aussi la grande surface commerciale la mieux achalandée de l'agglomération, la plus vivante et la plus colorée.
On y trouve de tout, vous dis-je, y compris les produits les plus inattendus, comme ce miel récolté à deux pas de là, rue Manissier, cette rue fort pentue qui mène à l'Abbaye aux Dames, et dessine la barre oblique du Z dont la rue Basse et la rue Haute forment respectivement la base et le sommet.


Proscrire Taxus cyrneus, et autres toxiques...

Un apiculteur au coeur de notre ville ? En voilà une bonne nouvelle... Les abeilles aident à la pollinisation des arbres fruitiers, de la végétation en général, et des fleurs des maisons alentours, ce dont les riverains ne peuvent (gratuitement) que tirer avantage. Car si on considère habituellement que les abeilles prélèvent leur précieux butin sur une zone de butinage de 5 km, elles n'iront pas chercher ailleurs ce qu'elles trouvent à proximité. Mais en contrepartie du travail gratuitement fourni, il faudra aussi demander au jardinier amateur (comme aux services municipaux des espaces verts) de proscrire absolument l'usage de tous produits chimiques de traitement. Car un pesticide déposé sur un rosier migre aussi sur les arbres et arbustes voisins, sur la végétation en général, et il risque alors d'empoisonner les travailleuses bénévoles de l'environnement (on en retrouvera aussi des traces dans l'eau). Il existe des produits naturels sans risque sur les abeilles, connus de longue date. On en trouve même, paraît-il, en vente dans les jardineries...


Abeilles des villes...

Les abeilles en zones urbaines ne sont pas une nouveauté: le toit de l'Opéra de Paris en accueille depuis de nombreuses années. A Longjumeau, très symboliquement, trois ruches sont depuis quelques temps installées sur le toit de l'Hôtel de Ville.
Les abeilles ne font courir aucun risque aux populations alentour. Elles ne piquent que si on vandalise leur habitat ou si elles sont en danger. Elles ne sont pas agressives et, à l'inverse des guêpes, ne sont pas non plus attirées par les odeurs sucrées des repas de plein air. On peut en outre  prendre la précaution d'installer les ruches le dos aux habitations riveraines, afin que les abeilles, qui prennent leur envol face à l'ouverture de leur ruche, se dirigent en priorité vers les arbres fruitiers et les plantes mellifères de leurs zones de butinage.
Des zones qu'il convient aussi de protéger, soit dit en passant, sans chercher systématiquement à les réduire et à les bétonner, au nom de je ne sais quelle prétendue absence d'opportunités foncières sur le territoire communal...
L'homme aussi a besoin de jardins, publics ou non. Y a-t-il meilleur indicateur de la qualité de son environnement que la présence d'abeilles en ville ? Rappelons qu'« Essaim » se dit en latin « examen » (génitif « examinis »); c'est assez dire que les abeilles se chargent du contrôle de qualité. A l'oeil.

PS : Le miel est excellent, mais il n'y en aura peut-être pas pour tout le monde...


Sur les expériences concluantes menées à Longjumeau,
voir le lien vers un document dont je me suis largement inspiré:

http://www.mairie-longjumeau.fr/Developpement-durable/20-...


Par ailleurs, pour ceux que rebute le latin, j'ai trouvé un dédommagement: la vidéo d'une petite chanson, dont la compréhension ne demande pas d'effort intellectuel surhumain, et qui fait bien rire mon petit-fils, qui n'a encore qu'un an (la belle excuse !) ...